La Chronique matières premières agricoles au 14 janvier 2021

 La Chronique matières premières agricoles au 14 janvier 2021
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C’est la douche écossaise ! Si les marchés financiers européens ont terminé en hausse hier avant la présentation très attendue en fin de journée par Joe Biden du plan de relance massif, Wall Street, quant à lui, a glissé et les places asiatiques ce matin ont carrément baissé. En effet, le président élu américain a dévoilé hier un projet de plan de relance de $ 1 900 milliards (€ 1 562 milliards) pour compenser les dégâts économiques de la crise sanitaire du coronavirus et accélérer la lutte contre l’épidémie aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde. Il comprend $ 415 milliards destinés à renforcer la lutte et la vaccination contre la Covid-19, environ $ 1 000 milliards d’aides directes aux ménages et quelque $ 440 milliards d’aides aux petites entreprises et aux municipalités les plus gravement touchées par la crise sanitaire. Des chèques de $1400 seront versés aux Américains, bien plus que les $ 600 versés au titre du dernier plan de relance voté par le Congrès. L’allocation chômage sera augmentée à $ 400 par semaine contre $ 300 actuellement, et prolongée jusqu’en septembre.

Les marchés s’inquiètent du financement de ce plan. “En cas de ratification de ce nouveau plan de relance, celui-ci risque de faire déraper encore un peu plus les finances publiques qui affichaient un déficit record entre octobre et décembre”, observe John Plassard, stratège chez Mirabaud Securities. La déclaration du président américain est venue après des propos du président de la Réserve fédérale, Jerôme Powell, lors d’un symposium à Princeton University, soulignant que les taux d’intérêts ne remonteraient pas prochainement et que tant que les objectifs d’emploi et d’inflation ne seraient pas atteints, la Fed ne modifierait pas sa politique d’achat mensuel d’obligations.

Autre grande source d’inquiétude pour les marchés : la reprise, certes encore timide, de la pandémie en Chine avec 144 nouveaux cas confirmés ces 24 dernières heures contre 138 un jour plus tôt, selon les autorités sanitaires nationales. C’est un record quotidien depuis la première vague de l’épidémie au premier trimestre 2020.

Hier, l’euro a terminé en baisse face au billet vert, sous € 1,215, pénalisé à la fois par les déclarations de la Banque centrale européenne réaffirmant sa vigilance quant à l’évolution du taux de change, et par le risque de crise politique en Italie après la décision de Matteo Renzi de sortir son parti de la coalition gouvernementale.

Le marché pétrolier a terminé hier soir en baisse, le baril de Brent clôturant à $ 55,64 et le brut léger américain (WTI) à $ 52,79.

CACAO  CAFÉ  CAOUTCHOUC  COTON  HUILE DE PALME  RIZ  SUCRE 

CACAO

Surprise ! Si le marché du cacao à New York hier a clôturé en hausse de $ 1 sur la journée à $ 2 500 la tonne, il a perdu $ 16 depuis la clôture vendredi dernier, ne pouvant encore savoir, au moment de la clôture, que la National Confectioners Association (NCA) des Etats-Unis allait annoncer une hausse inattendue de 6,95% des broyages de fèves de cacao en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada et Mexique) pour le quatrième trimestre 2020. Selon Reuters, les traders anticipaient une chute de 4%. Le bond en est d’autant plus spectaculaire. Rappelons que le cours du cacao à New York a perdu 5% sur l’ensemble de l’année 2020 en raison du coronavirus et des mesures de fermetures de magasins et restaurants.

Le marché de Londres, quant à lui, s’est inscrit en hausse depuis vendredi dernier, parti de £ 1 686 la tonne pour clôturer hier soir à £ 1 695. Bien évidemment, l’annonce de la NCA est parvenue outre-Atlantique alors que les traders britanniques étaient sans aucun doute couchés, confinement oblige !

Certes, ces chiffres de broyages nord-américains mettent du baume au cœur. Mais ils ne sauraient effacer la lourdeur de la situation actuelle, notamment en Côte d’Ivoire, avec des planteurs qui ne savent plus quoi faire de leurs fèves qu’ils récoltent en volumes abondants. Les entrepôts aux ports d’Abidjan et de San Pedro regorgent et même les magasins des coopératives en brousse croulent sous le cacao : depuis décembre, certaines coopératives ne paient plus le cacao livré (lire nos informations : Des chocolatiers ont repoussé leurs expéditions de cacao de Côte d’Ivoire créant un surstockage). Outre l’approvisionnement important avant Noël en cacao filiérisé de chocolatiers comme Hersheys et autres au lieu d’acheter la nouvelle récolte en Côte d’Ivoire ou au Ghana, des industriels et autres acheteurs en Europe et aux Etats-Unis auraient repoussé à janvier-mars les livraisons programmées initialement en octobre-décembre, a rapporté Reuters. Cette faiblesse des exportations ivoirienne font que 100 000 tonnes (t) de fèves seraient entreposées sur les fermes et dans les coopératives et que les planteurs auraient du mal à trouver acheteur aux FCFA 1 000 le kilo fixé comme prix garanti par les autorités nationales.

On attend les chiffres européens de broyages mercredi prochain 20 janvier.

CAFÉ

L’Arabica a repris de la saveur cette semaine après la dégringolade de 3,6% de son prix sur le marché à terme de New York la semaine dernière. Parti vendredi dernier de $ 1,237, la livre (lb) cotait $ 1,2735 à la clôture hier soir, soutenue par la force du real qui, de ce fait, réduit les volumes exportés par le Brésil puisque son prix est moins concurrentiel. Les opérateurs au Brésil attendent aussi de meilleurs cours mondiaux pour exporter.

Certes, les planteurs brésiliens auraient déjà vendu 78% de leur récolte 2020 contre 77% à pareille époque l’année dernière et 74% en moyenne sur les cinq dernières années, selon le consultant brésilien spécialisé Safras & Mercado. Mais ce dernier mois, le rythme se serait ralenti : la progression des ventes n’aurait été que de 4%, certains producteurs de cafés -les plus fins notamment- préférant attendre de meilleurs prix pour vendre.

« Même si les cafés fins se vendent à un bon prix de l’ordre de 600 reals ($ 113,67) le sac, les producteurs sont sur la défensive », écrit l’analyste de Safras, Gil Barabach, dans son rapport. Le consultant estime que les producteurs ont déjà vendu 54,5 Ms sur les 69,5 Ms de production totale estimée sur 2020 par Safras. La prochaine récolte 2021 devrait être plus petite avec une cueillette qui démarrera en avril ou mai.

Quant au Robusta à Londres, il est resté robuste, passant de $ 1 318 la tonne à $ 1 332. Sur les marchés asiatiques cette semaine, l’activité était plutôt morne. Le Vietnam connait comme ailleurs une pénurie de conteneurs ce qui renchérit l’offre existante. Au-delà, c’est la demande internationale qui est faible. Dans la ceinture caféière des Central Highlands, le café a été acheté aux planteurs entre 31 200 et 32 000 dongs ($ 1,35-1,39) le kilo contre 32 000 -32 600 dongs la semaine dernière. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une prime de $ 100 à $ 110 la tonne sur le contrat mars contre $ 90 à $ 100 la semaine dernière, la hausse du différentiel essayant de compenser la perte de $ 84 du prix du Robusta à Londres entre les 6 et 13 janvier. Notons qu’ne décembre, le n°1 mondial du Robusta a exporté 139 046 t, les volumes bondissant de 66,1% par rapport à novembre sur fond de récolte qui battait son plein. Cependant, sur 2020, le pays a exporté 1,6 Mt en baisse de 5,6% sur 2019, selon les statistiques douanières vietnamiennes.

La prime de l’Indonésie est, quant à elle, en baisse pour certains cette semaine, à $ 250 sur le contrat mars à Londres, contre $ 275 la semaine dernière alors que d’autres exportateurs ont obtenu jusqu’à $ 290 sur l’échéance avril contre $ 280 la semaine dernière.

Quant à l’impact de la Covid sur la consommation, il pourrait être plus long que certains le disent. Selon la société d’études Allegra World Coffee Portal, les chaines américaines de café comme Starbucks, JDE Peet’s ou encore Dunkin’ ne reviendront que l’année prochaine à leurs niveaux de ventes d’avant la pandémie. En effet, la Covid a fait chuter de 24% en cumulé le chiffre d’affaires de ces trois groupes en 2020, à $ 36 milliards. Il estime que cette année, il se redressera mais à seulement $ 40 milliards. Sur les 37 189 coffee shops de ces groupes aux Etats-Unis, 208 ont dû fermer de façon permanente en 2020, représentant 0,6% du marché. « Nous nous attendons à ce que le commerce commence à se stabiliser à l’été 2021, mais cela prendra plusieurs années pour que les opérateurs se réadaptent totalement à la « nouvelle normalité », » est-t-il estimé.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a été contrasté avec une forte volatilité des cours qui ont clôturé la semaine en baisse à 238,4 yens ($2,3) le kilo sur l’Osaka Exchange contre 245,4 yens vendredi dernier et à 14 265 yuans ($2206) à Shanghai contre 14 735 yuans. Du côté des pressions à la baisse, les nouvelles flambées  au niveau mondiale de la Covid-19 et la résurgence du coronavirus en Chine, le principal acheteur de caoutchouc où a été signalé la plus forte augmentation des cas en plus de 10 mois, les infections dans le nord-est de la province du Heilongjiang ayant presque triplé, soulignant la menace croissante avant une grande fête nationale où des centaines de millions de personnes voyagent habituellement.

Mais l’annonce par le président élu Joe Biden d’un plan de relance massif de $1,9 billion a fait bondir les cours du caoutchouc, qui gagnaient 5,7 yens à 244,1 yens  et 400 yuans à  14 635 yuans ce matin. Un sentiment haussier qui a été corroboré par des données commerciales optimistes en Chine.

L’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC) estime que la production mondiale de caoutchouc naturel s’est contractée de 8,3% à 11, 376 millions de tonnes (Mt) sur le 11 premiers mois de 2020 et a révisé à la hausse (+81 000 tonnes) ses prévisions de production sur 2020 à 12,678 Mt. Quant à la consommation mondiale, elle s’est contractée de 7,9% sur les 11 premiers mois de 2020 à  11,660 Mt et est anticipé à 12,827 Mt sur l’ensemble de l’année. L’ANPRC prévoit une reprise tant de la production que de la consommation en janvier 2021.

L’ANRPC observe une reprise des prix du caoutchouc sur les marchés physiques en décembre 2020. Malgré l’incertitude et des événements sans précédent survenus en 2020, les prix moyens SMR-20 ont clôturé à  $1,57 par kilo au mois de  décembre 2020, contre $1,56 en novembre 2020.  Pour le STR-20, le prix mensuel moyen en décembre 2020 est passé de $1,58 le kg en novembre  à $1,60 le kg. Les prix moyens des feuilles de caoutchouc – le RSS-3 à Bangkok et le RSS-4 à Kottayam – ont affiché une croissance de 1,2% et une croissance de 2,5% en décembre 2020 par rapport à novembre 2020, respectivement. Un dollar américain plus faible et une tendance haussière des prix du Brent ont été favorables au marché du caoutchouc.

En Chine, les importations de caoutchouc naturel et synthétique ont progressé de 13,6% en 2020.

Le Cambodge a mis en place un partenariat de trois ans avec le WWF-Cambodge financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) pour rendre sa chaine d’approvisionnement du caoutchouc plus durable et transparente. En 2020, le pays a exporté pour $482,76 millions de caoutchouc et d’hévéas avec  340 000 tonnes de caoutchouc et 158 ​​400 mètres cubes d’hévéa, selon le rapport du ministère de l’Agriculture. Les exportations sont de caoutchouc sont en hausse de 21% par rapport à 2019 (280 000 tonnes). Elles sont dirigées à hauteur d’environ 60 % vers le Vietnam, le solde étant majoritairement exporté vers la Chine, Malaisie, Singapour et l’Europe.

COTON

Toujours plus hauts ! Les cours du coton ont clôturé hier à 81,15 cents la livre contre 79,76 cents vendredi dernier faisant fi de la hausse mondial des cas de coronavirus et de la multiplication des confinements. Tandis que le dollar est toujours faible, les dernières estimations de l’USDA pour le marché du coton sont résolutions haussières, les ventes américaines sont soutenues, notamment par la Chine, et un coup de pouce positif est venu des Etats-Unis avec l’annonce aujourd’hui d’un plan  de relance de $1,9 billions.

Le dernier rapport sur l’offre et la demande mondiales en produits agricoles (Wasde) du département américain de l’Agriculture (USDA) est résolument haussier avec une baisse anticipée de la production aux Etats-Unis de 1 million balles en 2020/21, soit un recul de 5 millions de balles par rapport à 2019/20,  ainsi que des stocks de plus de 1 million de balles. Or, les exportations américaines de coton jusqu’en décembre ont atteint un record sur les cinq premiers mois de 2020/21. Et au cœur de cette hausse, la Chine qui a absorbé près de la moitié de ces exportations respectant l’engagement de l’accord de phase 1 en dépit de prix plus élevés,  le prix des cotons brésiliens ou indiens étant inférieurs. L’USDA estime que les importations totales de la Chine devraient grimper à 10,5 millions de balles, soit le niveau le plus élevés en 7 ans.

Au niveau mondial, l’USDA anticipe également une baisse de la production et des stocks

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi l’interdiction d’importer tous les produits de coton et de tomate de la région du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, en raison d’allégations selon lesquelles ils seraient soumis au travail forcé de musulmans ouïghours. Les douanes et la protection des frontières américaines (CBP) ont déclaré que l’ordonnance s’appliquait aux fibres brutes, aux vêtements et aux textiles fabriqués à partir de coton cultivé au Xinjiang, ainsi qu’aux tomates en conserve, aux sauces, aux graines et à d’autres produits à base de tomates de la région, même s’ils sont transformés ou fabriqués dans des pays tiers.

L’interdiction d’importer à l’échelle de la région fait suite à une décision visant à bloquer les importations de coton du plus grand producteur chinois, le Corps de production et de construction du Xinjiang (Lire : Les Américains interdisent les importations de coton du chinois XPCC). Les deux auront un impact important sur la production de coton au Xinjiang, qui produit jusqu’à 20% de l’offre mondiale de la matière première. Les responsables du CBP ont déclaré qu’environ 43 expéditions de produits à base de coton ont été retenues dans les ports d’entrée américains depuis l’annonce de l’interdiction du XPCC.

HUILE DE PALME

C’est la chute ! L’huile de palme, un des meilleurs performers agricoles en 2020, a vu ses cours se contracter sur quatre sessions consécutives pour clôturer hier à 3 530 ringgits ($875,06) la tonne contre 3920 ringgits vendredi dernier. Le marché de l’huile de palme est sous pression d’une demande plus faible, les exportations malaisiennes pourraient chuter de 40% sur les 15 premiers jours de janvier. Elles sont déjà en recul de  29,7% du 1er au 10 janvier selon la SGS.

La demande baisse car la Chine et l’Inde ont acheté massivement en novembre et en décembre avant la mise en place de droits d’exportation et de prélèvements plus élevés. Les exportations de d’huile de palme de Malaisie ont progressé de 24,66% en décembre selon le Malaysian Palm Oil Board (MPOB). Mais les importations d’huile de palme ont aussi grimpé de 150,35% à 282 058 Mt pour faire face à la hausse de la demande d’exportation et pallier à la faiblesse de la production. En raison des importations élevées, les stocks de décembre du deuxième plus grand producteur mondial ont diminué moins que prévu à 1,26 million de tonnes.

A signaler aussi que face à la hausse des cas de coronavirus, la Chine a engagé des confinements partiels, ce qui devrait réduire la consommation d’huile de palme pendant le nouvel an chinois et réduire l’approvisionnement après le festival.

En outre, la Chine a engagé des discussions avec l’Indonésie pour améliorer l’accord commercial entre les deux pays répondant à la demande de Jakarta de supprimer les barrières et favoriser le rééquilibrage du commerce entre les deux pays. La Chine se serait engager à importer plus de produits indonésiens, dont l’huile de palme, et à augmenter les investissements dans le pays.  En outre, l’huile de palme indonésienne est actuellement moins chère, les nouvelles structures fiscales à l’exportation ont donné aux raffineurs indonésiens un avantage considérable sur les raffineurs malais rivaux sur le marché d’exportation, estimait lundi l’analyste James Fry. De plus, la Malaisie a maintenu ses droits d’exportation sur l’huile de palme brute à 8% pour février, a indiqué mardi une circulaire sur le site Web de l’Office malaisien de l’huile de palme. Ce qui alimente les craintes d’un frein sur les exportations.

L’Inde a augmenté de 4% ses importations d’huile de palme en décembre à 770 392 tonnes tandis que les importations d’huile de soja ont doublé selon la Solvent Extractors’ Association of India (SEA). Les importations d’huile de palme ont été encouragées  par la réduction de la taxe à l’importation, qui est passée de 37,5% à 27,5%, incitant les raffineurs à augmenter leurs achats d’huile comestible.

RIZ

Les prix du riz en provenance du principal exportateur mondial, l’Inde, se sont maintenus à un sommet de quatre mois cette semaine, tandis qu’un baht plus fort a poussé les taux thaïlandais à un plus haut de huit mois.

En Inde, les prix riz étuvé 5% se sont maintenus à $383-$390 la tonne. Les approvisionnements issus de la récolte d’été ont augmenté, mais les prix intérieurs sont fermes en raison d’une demande d’exportation saine et de l’augmentation des achats de paddy auprès des agences publiques, a déclaré un exportateur de Kakinada, dans l’État indien d’Andhra Pradesh.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont aussi restés inchangés à  $500-$505 la tonne, un sommet depuis décembre 2011. Néanmoins, les ventes sont encore lentes dans l’attente de la production de la récolte hiver-printemps.

Les exportations vietnamiennes de riz ont chuté de 1,9% à 6,26 millions de tonnes (Mt) en 2020 mais les recettes d’exportation ont progressé de 11,2%. Toutefois, en décembre, les exportations ont bondi de 55,5% à 546 622 tonnes.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont augmenté à $520-$525 la tonne contre $515-$520 la semaine dernière. Une hausse consécutive à la fermeté du bath tandis que la demande de l’étranger est restée stable.

Le Bangladesh a lancé un appel d’offres pour acheter 50 000 tonnes de riz afin d’augmenter les réserves épuisées, dans un contexte de flambée des prix. L’acheteur de l’État avait lancé des appels d’offres pour acheter un total de 460 000 tonnes depuis son premier appel d’offres en trois ans, à la mi-novembre, après que les inondations ont détruit les récoltes. Les importations de riz du Bangladesh pourraient atteindre deux millions de tonnes en 2020/21, a déclaré à Reuters un haut responsable du gouvernement.

Au Liberia, la coopération japonaise JICA  a lancé son premier projet dans le secteur agricole pour améliorer la production de riz dans le comté de Bong (Lire : Le Japon s’investit dans le riz au Liberia).

SUCRE

On n’arrête plus le sucre ! Le roux a clôturé hier soir à New York à 16,67 cents la livre (lb) ! Il a pris 5,2% en valeur sur la seule séance d’hier, terminant à son niveau de prix le plus élevé depuis le 19 avril 2017, précise Reuters. Vendredi dernier, il était encore nettement en dessous de la barre des 16 cents, à 15,60 cents. L’Indonésie est très active à l’achat, les ventes, quant à elles, venant surtout d’Australie, d’Inde et du Brésil.

Le sucre blanc n’est pas en reste, passant de $ 437,10 la tonne à Londres vendredi dernier à $ $ 464,40 hier soir. Il est aussi au plus haut depuis 2017 en mai.

Ceci dit, certains traders estiment que les fondamentaux -l’offre et la demande- ne justifient pas une telle envolée et un tel niveau de cours mondiaux ; certes, les récoltes n’ont pas été bonnes en Thaïlande et en Europe, mais ce serait surtout les fonds d’investissement qui feraient grimper les prix. En outre, il n’y aurait aucune vente de produits physiques du Brésil sur mars, ce qui soutient les cours, explique Armaldo Correa, conseiller auprès des raffineries brésiliennes. A ceci s’ajoute le manque de conteneurs qui rend l’acheminement difficile.

La situation est d’autant plus fragile qu’en Inde, deuxième producteur mondial, les raffineurs nationaux signent des contrats export à tour de bras après que le gouvernement ait -enfin- annoncé mi-décembre octroyer une subvention de $ 79,53 la tonne à l’exportation de sucre (lire La Chronique matières premières agricoles au 17 décembre 2020). Ils vendent aussi car les cours mondiaux sont au plus haut depuis trois ans et demi. Certes, ceci devrait peser à court terme sur le marché mais sur le plus long terme, cela permettra à l’Inde de réduire ses stocks colossaux.

Jusqu’à présent, les raffineurs indiens ont signé des contrats portant sur 1,5 million de tonnes (Mt) à exporter sur cette campagne 2020/21 qui a démarré le 1er octobre, dans une fourchette de prix allant de $ 375 à $ 395 la tonne FOB, rapporte Reuters. L’essentiel des volumes porte sur du sucre roux (1 Mt sur les 1,5 Mt au total) à destination de l’Indonésie et, dans une moindre mesure, le Sri Lanka, l’Afghanistan mais aussi des pays africains pour des livraisons de sucre blanc sur janvier-mars. Ceci dit, la demande en sucre blanc est limitée à cause d’une pénurie de conteneurs. Reuters précise que l’Indonésie qui, jusqu’à maintenant, achetait principalement à la Thaïlande, s’est tournée vers l’Inde après avoir changé mi-décembre ses normes sur la pureté du sucre importé.

En Inde toujours, le gouvernement s’est fixé pour objectif d’atteindre 20% d’éthanol dans son mix d’essence d’ici 2025, soit cinq ans plus tôt que l’objectif initialement fixé. Ces 20% représentent 12 milliards de litres d’éthanol soit 6 Mt de sucre. Pour 2022, il voudrait déjà atteindre les 10% de mélange. Le mois dernier, les autorités ont accordé une subvention de 84,6 milliards de roupies ($ 1,16 milliard) pour inciter et booster les capacités nationales de production d’éthanol.

Côté entreprise, le plus important producteur européen de sucre, l’allemand Suedzucker, a confirmé hier avoir réduit ses perspectives de bénéfices annuels en raison de la pandémie et du marché difficile du sucre. Pourtant, au troisième trimestre, ses revenus ont bondi de 69%, à € 66 millions, avec la hausse des cours mondiaux. Ses revenus opérationnels sur l’intégralité de son exercice 2020/21 seraient entre € 190 et € 240 millions contre une estimation initiale de € 300-400 millions. Ce serait, malgré tout, en hausse par rapport aux € 116 millions en 2019/20. Le groupe estime que l’Europe sera à nouveau en 2020/21 un importateur net de sucre.

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