La FAO prédit de nouvelles hausses des prix alimentaires

 La FAO prédit de nouvelles hausses des prix alimentaires
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Les prix alimentaires mondiaux pourraient enregistrer des hausses comprises entre 8% et 20% dans le sillage de la guerre en Ukraine, a alerté vendredi la FAO, relevant que le conflit pourrait entraîner une baisse soudaine des exportations de blé de la Russie et de l’Ukraine, alors que cette céréale est l’aliment de base pour plus de 35% de la population mondiale.

En effet, depuis 2016, la Russie est le premier exportateur mondial de blé. « En deux décennies, la Russie de Vladimir Poutine a su faire de son blé, un levier diplomatique puissant », écrivait la semaine dernière Didier Heiderich, président de l’Observatoire International des crises dans le quotidien les Echos. Ainsi, « la sécurité alimentaire tient une place primordiale dans ce conflit ». « Si la Russie demeure la première puissance exportatrice de blé, l’Ukraine, baptisée “grenier à blé de l’Europe”, trouve ses zones de production à l’Est notamment dans la région du Donbass qui produit à elle seule 40 % du blé ukrainien. »

On comprend ainsi aisément que si le conflit maintient les prix du pétrole brut à des niveaux élevés et prolonge le déficit d’approvisionnement mondial, les prix des denrées alimentaires et des aliments pour animaux pourraient augmenter de 8 à 22 % par rapport à leurs niveaux déjà élevés, estime la FAO. Sur le plan logistique, les ports ukrainiens de la mer Noire sont fermés. Même si les infrastructures des transports terrestres demeuraient intactes, l’expédition de céréales par train serait impossible sans réseau ferroviaire fonctionnel. « Par ailleurs, on ne peut dire encore si les installations de stockage et de transformation resteraient intactes et si elles seraient dotées de personnel », précise la FAO. S’agissant de la Russie, les ports de la mer Noire restent ouverts à ce jour, et aucune perturbation majeure de la production agricole n’est attendue à court terme par l’organisation internationale.

Cependant, la FAO s’attend à ce que les sanctions financières prises à l’encontre de la Russie provoquent une importante dépréciation qui, si elle se poursuit, pourrait nuire à la productivité et à la croissance et, à terme, rehausser les coûts de production dans l’agriculture.

Devant un tel scénario, « huit à treize millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition à travers le monde en 2022/23 », alerte la FAO. Elle signale que la progression de la malnutrition sera particulièrement marquée dans les régions d’Asie-Pacifique et d’Afrique subsaharienne.

Face à cela, la FAO suggère aux pays les plus exposés de trouver des fournisseurs de denrées alimentaires nouveaux et plus diversifiés. En outre, la FAO préconise « d’éviter les réponses politiques au cas par cas », citant par exemple, « la réduction des droits de douane à l’importation, ou le recours à des restrictions à l’exportation, pourraient aider à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire d’un pays donné à court terme, mais ces mesures ne manqueraient pas d’entraîner une hausse des prix sur les marchés mondiaux».

 

 

 

 

 

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