FAO : on s’éloigne encore plus des Objectifs de développement durable à 2030

 FAO : on s’éloigne encore plus des Objectifs de développement durable à 2030
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Non seulement les progrès accomplis à l’échelle mondiale dans la réalisation des objectifs de développement durable d’ici à 2030 étaient déjà insuffisants, souligne la FAO aujourd’hui, mais on constate une agravation de la situation avec une hausse de la faim et d’autres formes d’insécurité alimentaire. La pandémie Covid-19 a par ailleurs eu des effets préjudiciables sur des pratiques de longue haleine, notamment la conservation des ressources génétiques, ainsi que sur des activités à court terme, comme les recensements agricoles nationaux. Ces deux volets sont essentiels pour recenser les besoins immédiats et encourager les agriculteurs du monde entier à adopter des pratiques plus durables. Les recensements ont été retardés, reportés ou suspendus dans plus de la moitié des 150 pays où ils devaient avoir lieu, est-il indiqué.

 

Pour un certain nombre d’indicateurs, en particulier ceux qui mesurent la productivité et les revenus des petits exploitants qu’il est prévu de doubler d’ici à 2030, on ne dispose pas de données suffisantes qui permettraient d’évaluer à la fois leur état actuel et leur progression. D’où l’annonce aujourd’hui par la FAO de la mise en place de nouveaux outils relatifs aux données afin d’aider les pays à suivre l’évolution de leurs progrès dans le contexte de la Covid-19.

«Il nous faut de meilleures données qui permettront de tracer la meilleure voie à suivre pour arriver à destination», a expliqué Maximo Torero, économiste en chef à la FAO. «En savoir davantage sur les résultats de notre action à l’heure actuelle et sur le rythme de notre progression nous aidera à axer nos activités et nos mesures sur des interventions ciblées visant à atteindre les ODD.»

 

73% des races d’élevage menacées d’extinction

 

Pour pallier cela, la FAO a créé notamment un laboratoire de mégadonnées et un outil connexe en vue de recueillir des informations en temps réel. Des images obtenues par satellite identifient et contrôlent les risques de déstabilisation de la production végétale et des chaînes de valeur associées. Des modèles d’apprentissage automatique ont été mis au point afin de trier et de classer les perspectives de récolte.

 

La perte en variétés est plus qu’inquiétante. En 2019, on disposait dans le monde de 5,43 millions échantillons de ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, contre 4,21 millions en 2005. Toutefois, les efforts visant à garantir la diversité des espèces cultivées en ce qui concerne les variétés sauvages apparentées à des variétés cultivées et les espèces sous-utilisées restent insuffisants, déclare encore la FAO.

 

Le nombre de races d’élevage dotées d’un matériel génétique suffisant pour assurer leur reconstitution en cas d’extinction a été multiplié par 10 entre 2010 et 2019, mais elles ne représentent toujours que 101 des quelque 7 600 races connues à travers le monde, dont 73% environ sont menacées d’extinction. Les investissements publics consacrés à l’agriculture, mesurés en proportion du PIB, ont diminué d’environ un tiers depuis 2001, et c’est en Asie, où le niveau d’investissement était important, qu’on a constaté les baisses les plus nettes.

 

 

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