Le Nigeria tisse sa toile écologique
Le Nigeria tisse sa toile écologique ce qui, bien entendu, impacte au premier chef l’agriculture. Abuja y travaille en interne et avec ses voisins.
Début février, le ministère fédéral de l’Environnement a présenté sa feuille de route pour atteindre la neutralité carbone -le Zéro Net- afin de remplir ses engagements dans le cadre de la Convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques. Rappelons que des obligations vertes souveraines ont été émises en septembre 2020, le pays étant le premier à le faire sur le continent et le quatrième mondial.
Rappelons aussi qu’en novembre dernier, le pays a adopté sa Vision à long terme 2050 (LTV-2050) portant sur la réduction de ses émissions. Le secteur agricole y figure en bonne place et les actions entreprises pourraient avoir un impact majeur. En effet, le secteur regroupé de « l’agriculture, des forêts et des autres utilisation foncières » (AFOLU de son acronyme nigérian) représente 60% des émission de gaz à effet de serre du pays. Or, rappelons que l’agriculture représente 24% du PIB du Nigeria. L’impact serait massif… Le document évoque la déforestation pour libérer des surfaces agricoles, l’usage incontrôlée et engrais et la faible gestion de l’élevage. La Vision 2050 tend à améliorer la productivité agricole, à réduire les pertes post-récoles, à accroitre la transformation agroindustrielle des produits.
Quant à l’actualité, un accord avec le Cameroun devrait être prochainement signé portant sur la conservation des écosystèmes et la gestion durable de la forêt et des ressources fauniques, a annoncé fin janvier le ministre d’Etat nigérian de l’Environnement Sharon Ikeazor. Selon notre confrère nigérian The Cable, il s’agit pour les deux pays de s’attaquer au lourd dossier de la perte de biodiversité étant donné la surexploitation alarmante des ressources naturelles, résume l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). Entre autres dossiers, l’exploitation illégale de l’espèce protégée qu’est le bois de rose au Cameroun et son importation frauduleuse au Nigeria d’où il est exporté.
