La Chronique Matières Premières Agricoles au 15 mars 2018

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 15 mars 2018
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Cette fin de semaine s’inscrit plutôt sous le sceau de la prudence, les acteurs sur le marché étant dans l’attente de la réunion politique monétaire de la Federal Reserve américaine mardi et mercredi prochains et de la probable hausse des taux d’intérêt qui en découlera, estime-t-on. Des marchés qui continuent à être perplexes face aux Etats-Unis et à Donald Trump, tant pour sa politique commerciale que ses actions en général. Trois jours après le limogeage du secrétaire d’Etat Rex Tillerson et dix jours après la démission de son principal conseiller économique, Gary Cohn, le Washington Post fait état d’une possible révocation de son conseiller à la sécurité nationale, Herbert Raymond McMaster. Le New York Times, quant à lui, rapporte que le procureur spécial Robert Mueller a engagé une procédure judiciaire pour obtenir des documents des entreprises de la famille Trump, notamment sur leurs relations avec la Russie. Tout ceci nourrit les inquiétudes quant à l’évolution de la politique de la Maison blanche vers un protectionnisme de plus en plus assumé.

Dans ce contexte, l’euro est instable face au dollar, autour de $ 1,23. Le marché pétrolier, quant à lui, est en baisse sur l’ensemble de la semaine, les cours du brut restant pénalisés par la vigueur de la production américaine.

CACAO – CAFÉ  – CAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Le marché mondial du cacao demeure soutenu face à la perspective d’une récolte moins abondante que prévue en Afrique de l’Ouest. Mais les achats très agressifs des fonds spéculatifs qui ont fortement fait grimper le marché ces derniers jours se sont quelque peu calmés. Le cours du cacao sur le marché de Londres a grimpé de £ 55 la tonne par rapport à la clôture vendredi dernier, terminant hier soir à £ 1 796 la tonne. A New York, partie de $ 2 465, la tonne de fèves a clôturé la période sous revue à $ 2 536. Depuis début janvier le marché de New York a gagné plus de 30%, le cacao étant le meilleur performer des produits agricoles sur ce marché à terme.

En Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro ont atteint 1,312 million de tonnes (Mt) entre le 1er octobre et le 11 mars, en baisse de près de 5% par rapport aux 1,381 Mt sur la même période la campagne dernière. Les broyages, quant à eux, sont en légère hausse, à 41 000 t en février contre 39 000 t en février 2017, portant le total depuis le démarrage de la campagne, en octobre dernier, à 209 000 t contre 204 000 t sur la même période en 2016/17, selon l’association des exportateurs Gepex. Notons, toutefois, que le Gepex ne recense l’activité que des six plus grands broyeurs locaux, dont Olam et Cargill, sur les 12 existants en Côte d’Ivoire.

Au Ghana, l’actualité cacaoyère a été dominée cette semaine par l’annonce de la traduction devant la Haute Cour d’Accra de l’ancien directeur du Cocobod, Stephen Opuni, accusé d’avoir frauduleusement octroyé des contrats d’engrais de 2014 à 2016 à des entreprises, notamment Agricult Ghana alors qu’il savait que ces contrats ne pouvaient pas être honorés par cette société, selon l’accusation. Des contrats dont la valeur totaliseraient 217 millions de cedis (€ 39,4 millions) (lire nos informations). Stephen Opuni a été démis dès l’entrée en fonction du nouveau chef de l’Etat ghanéen en début d’année dernière, le manque de transparence du Cocobod étant très largement décrié ; les avoirs de Stephen Opuni ont été gelés le temps de l’enquête.

Rappelons qu’en novembre dernier, le nouveau patron du Cocobod, Joseph Boahen Aidoo, a initié des réformes (lire nos informations )pour faire face à une dette de 19,6 milliards de cedis ($ 4,45 milliards) et pour relancer la production avec pour objectif au moins le million de tonnes d’ici 2020. Une stratégie à l’épreuve des vergers, de la météo, des marchés et de la politique. Si mardi Joseph Boahen Aidoo s’est montré confiant, soulignant que les créanciers du Cocobod devraient être rapidement remboursés, dont ceux qui ont souscrit au prêt syndiqué de $ 1,3 milliard, il a précisé que la récolte cette campagne ne serait que de 700 000 t environ, soit bien en-deçà des 850 000 t projetées (lire nos informations). 

Ailleurs dans le monde, au Pérou, la région de Huanuco a exporté 2 000 t de cacao bio vers l’Union européenne (UE). C’est le fait de la Coopérativa Agroindustrial Cacao Alto Huallaga dans le Leoncio Prado, avec ses 203 petits producteurs, qui a bénéficié en 2015 d’un financement à 80% de son business plan dans le cadre du Programme de compensation pour la compétitivité du gouvernement ; elle produisait alors 500 t de cacao exporté vers l’Italie. Aujourd’hui, elle exporte aussi vers la Suisse et vient de conclure un contrat avec l’Autriche.

CAFÉ

La faiblesse du real brésilien face au dollar a pesé sur les prix de l’Arabica qui a clôturé hier soir sur le marché à terme de New York à $ 1,1875 la livre (lb), après être tombé en cours de séance à $ 1,175, son niveau le plus bas depuis le mois de juin ; vendredi dernier, il cotait $ 1,2015. Pour sa part, le Robusta a terminé à $ 1 728 la tonne à Londres, parti de $ 1 780 en fin de semaine dernière.

Sur les marchés asiatiques, le Robusta vietnamien a légèrement baissé cette semaine, les producteurs dans la province du Dak Lak trouvant preneurs à 37 400-37 700 dongs ($ 1,64-1,66) le kilo contre 37 500-37 800 dongs la semaine dernière. Le Robusta Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une décote de $ 40 à $ 50 par rapport au terme de Londres contre $ 60 à $ 110 la semaine dernière. Selon les traders locaux, les caféiculteurs auraient déjà vendu 50% à 60% de leurs stocks de café mais un ralentissement des ventes s’amorcerait. Quant à l’Indonésie, son Robusta Grade 4, 80 défauts, dans la province de Lampung s’est venu à prime de $ 140 par rapport au terme de mai à Londres. C’est la quatrième semaine consécutive que ce café indonésien enregistre cette prime et ce, malgré des volumes croissants proposés à la vente. Car certaines régions de Lampung ont déjà démarré leur petite récolte qui se déroule, habituellement, sur mars et avril, la principale prenant le relais en juin ou juillet et se poursuivant sur plusieurs mois. Des centaines de tonnes auraient déjà été vendues cette semaine, selon des traders.

Après une tournée dans les plantations au Brésil, les analystes de Rabobank ont fortement révisé à la baisse leurs estimations d’excédent mondial sur la campagne 2018/19, à 3,2 Ms contre 4,1 Ms avancé dans leurs précédentes prévisions. L’excédent porterait exclusivement sur le segment Arabica, la situation sur le Robusta se présentant plutôt équilibrée. Rabobank a également révisé à la baisse ses estimations de déficit pour la campagne 2017/18 à 2,6 Ms contre 4,1 Ms, lit-on dans son rapport café du première trimestre. Ces 2,6 Ms de déficit se décomposerait en 2,1 Ms de Robusta et 500 000 sacs d’Arabica. “La demande intérieure au Brésil devrait aller de plus en plus vers les Robusta. Par conséquent, un important excédent d’Arabica exportable devrait se retrouver sur le marché mondial et faire pression sur les prix à court terme“, soulignent les analystes. Des prévisions qui, sans aucun doute, soutiendront les cours du Robusta. Sur 2018/19, la production au Brésil serait de 56,8 Ms et non de 59 Ms comme avancé précédemment. Rabobank révise aussi à la baisse ses chiffres de production sur la campagne 2017/18 en Indonésie, Ouganda et Papouasie Nouvelle Guinée mais l’augmente au Nicaragua et en Ethiopie.

Dans les pays producteurs, au Brésil, les caféiculteurs auraient déjà vendu 85% de leur récolte 2017/18, soit 43,1 millions de sacs de 60 kg (Ms), selon le bureau de consultant Safras & Mercado qui estime la récolte globale à 50,45 Ms. On serait ainsi au même niveau de volumes de ventes que l’année dernière à pareille époque, mais au-dessus de la moyenne sur 5 ans qui était de 81%. Ce niveau élevé de volumes déjà vendus s’expliquerait par les besoins en cash des producteurs pour financer le travail sur la nouvelle campagne qui démarre en juillet, les cours mondiaux étant faibles. Ce serait aussi du à ce que les producteurs préfèrent vendre maintenant, craignant que les prix ne baissent encore davantage face à la perspective d’une récolte à venir abondante.

Au Kenya, le prix maximum pour le Grade AA d’Arabica a baissé par rapport à la semaine dernière, s’établissant dans une fourchette allant de $ 31 à $ 392 le sac de 50 kg contre $ 80-550 la semaine dernière. Le Grade AB a trouvé preneur entre $ 21 et $ 388 contre $ 60 et $ 501.

Quant à la Colombie, le ministère de l’Agriculture et du développement rural a alloué$ 27 millions pour le renforcement du renouvellement des plantations caféières.

En Côte d’Ivoire, le Conseil du café-cacao (CCC) a annoncé mercredi des mesures pour mettre fin au blocage du café dans le port d’Abidjan dont la mise à disposition des entrepôts de Sifca Coop pour les exportateurs ayant des difficultés de stockage, l’assouplissement des procédures administratives pour faciliter l’exportation du café et l’assistance aux sociétés coopératives ayant du mal à écouler leur production de café. Le CCC a précisé que tous les volumes de café sont couverts par des contrats fermes d’achat (lire nos informations). 

Aux Etats-Unis, les stocks de café vert ont baissé de 88 613 sacs, à 6,5 Ms à fin février, selon la Green Coffee Association.

Côté entreprises, Starbucks a signé un accord avec la société d’investissement à Sao Paulo, au Brésil, SouthRock Capital, lui octroyant le droit de développer et opérer des magasins au Brésil ; Starbucks a 113 magasins dans les Etats de Sao Paulo et Rio de Janeiro. Ainsi, maintenant, toutes les activités de détail de Starbucks en Amérique latine sont opérées sous licence et non plus gérées directement par le géant de Seattle.

De son côté, la chaîne canadienne de café de spécialité, Second Cup café, vient de s’implanter au Royaume Uni, en lançant une boutique à Southampton. Le concept repose sur une torréfaction sur place de café frais et à la demande, n’utilisant que du café certifié durable.

CAOUTCHOUC

Les cours à terme sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) ont terminé jeudi en hausse soutenus par le marché de Shanghai mais les gains ont été limités par un yen fort. A 195,2 yens le kilo ($1,84), les cours marquent une hausse par rapport à vendredi dernier où ils ont clôturé à 189,8 yens le kilo, enregistrant une baisse hebdomadaire de 0,9%. Le marché de Shanghai est aussi en progression sur la période sous revue à 12 810 yuans ($2027) la tonne contre 12 620 yuans à la clôture vendredi dernier.

La hausse hebdomadaire du caoutchouc est principalement imputable à des facteurs extérieurs au marché, comme les variations monétaires ou l’environnement économique mondial. Car depuis la fin du mois de janvier les cours se négocient en dessous de 200 yens le kilo ce qui souligne la faiblesse des fondamentaux du marché du caoutchouc en dépit des restrictions des exportations des grands producteurs. L’accumulation des stocks signifie que la demande est poussive. Les stocks de caoutchouc brut dans les ports japonais se chiffraient à 15 206 tonnes au 28 février, en hausse de 2,2% par rapport à la dernière date d’inventaire, selon les données de la Rubber Trade Association of Japan. C’est près d’un plus haut niveau depuis août 2014. Quant aux stocks en Chine dans les entrepôts surveillés par le Shanghai Futures Exchange, ils ont progressé de 0,2% par rapport à vendredi dernier.

Au Myanmar, le secrétaire de l’Association des planteurs et producteurs de caoutchouc du Myanmar, Khaing Myint, a plaidé pour une modernisation du secteur du caoutchouc et réclamé une aide financière et des prêts pour la construction de 28 usines de production de caoutchouc de « haute qualité ». Le pays produit environ 200 000 tonnes de caoutchouc par an.

Aux Etats-Unis, la Commission du commerce international des États-Unis (USITC) a affirmé le 15 mars qu’il existait une indication raisonnable qu’une branche de production américaine était menacée de subir un préjudice important en raison des importations d’élastiques en provenance de Chine et de Thaïlande qui seraient subventionnées et donc vendues aux États-Unis en dessous de leur juste valeur. La Commission a également constaté que les importations d’élastiques en provenance du Sri Lanka étaient négligeables. Ainsi, le département américain du Commerce poursuivra ses enquêtes antidumping et en matière de droits compensateurs concernant les importations de ce produit en provenance de Chine et de Thaïlande. Il donnera le montant des droits compensateurs vers la fin avril, qui seront exigibles en juillet 2018.

COTON

Le marché du coton a perdu un peu de sa vigueur cette semaine mais demeure à un niveau élevé. Les cours ont clôturé jeudi à 83,53 cents la livre contre 84,52 cents vendredi dernier pour le contrat de mai. Les ventes hebdomadaires américaines de coton, même si elles ont baissé mais restent en hausse par rapport à la moyenne des quatre dernières semaines, sont toujours aussi dynamiques. Celles de l’Inde le sont aussi. Cette dernière aurait exporté plus d’un million de balle de coton ces trois dernières semaines selon les négociants. « Le Bangladesh, le Vietnam et le Pakistan achètent agressivement chez nous en raison de la baisse des prix. Nous avons l’avantage du fret sur les autres », a déclaré Chirag Patel, directeur général de Jaydeep Cotton Fibers Pvt Ltd. en Inde. Le coton indien est offert aux acheteurs du Bangladesh et du Vietnam entre 82 et 85 cents la livre CAF contre plus de 90 cents pour les États-Unis et le Brésil. La dépréciation de la roupie aurait aussi stimulé les bénéfices des exportateurs les incitant à accroître leurs exportations. La demande d’exportation se poursuit a affirmé le président de l’Association indienne de coton (CAI), Atul Ganatra, ajoutant que l’Inde pourrait exporter plus de 6 millions de balles pour la campagne en cours (terminée le 30 septembre). « En janvier, nous nous attendions à ce que l’Inde termine la campagne avec des exportations de 5 millions de balles. Maintenant, même 6,5 millions de balles semblent tout à fait possible », a déclaré un négociant basé à Mumbai. Jusqu’à présent, des contrats ont été signés pour 4,7 millions de balles à l’exportation, dont près de 3,5 millions ont été expédiés, selon des représentants de l’industrie et des négociants.

L’augmentation de l’offre en provenance de l’Inde pourrait peser sur la hausse des prix internationaux et concurrencerait vraisemblablement les expéditions vers l’Asie en provenance d’exportateurs comme l’Australie, le Brésil et les États-Unis.

A noter que la Chine a démarré cette semaine les ventes aux enchères de sa réserve. Les ventes ont atteint 94 500 tonnes jusqu’à jeudi selon le site Internet cncotton.com.

En Inde, l’Association indienne du coton (CAI) a réduit sa prévision de production de coton à 36,2 millions de balles (170 kg chacune) pour la campagne 2017/18 (octobre-septembre), en baisse de 0,5 million de balles par rapport à son estimation précédente. Au niveau de la demande, la consommation est estimée à 33 millions de balles, en hausse d’un million de balles tandis que les exportations sont estimées à 6 millions de balles. Les stocks pourraient alors tombés à un plus bas de 14 ans à 2,2 millions de balles.

Comme anticipé la semaine dernière (cf. notre chronique du 8 mars), le ministère indien de l’Agriculture, en dépit de la résistance des entreprises semencières et pour soutenir les agriculteurs, a réduit de 7,5% le prix des semences de coton BT, le prix du Bollgard II BT se situant maintenant à 740 roupies par paquet (450 gr) contre 800 roupies. En outre, le ministère a également abaissé, pour la deuxième fois en deux ans, de 20,4% les redevances versées à Monsanto par les sociétés semencières pour le coton OGM. 

Toujours en Inde, le Multi Commodity Exchange (MCX) et la Confédération indienne de l’industrie textile (CITI) ont signé le 14 mars lors de la 9ème Conférence sur les textiles asiatiques (ATEXCON) un protocole d’accord afin de développer la chaîne de valeur du textile et de sensibiliser les acteurs à la gestion des risques liés au prix du coton. L’accord prévoit une coopération sur une série d’objectifs comme l’organisation conjointe de manifestations de sensibilisation des agriculteurs, l’installation d’un tableau d’affichage des prix dans les parcs textiles et la représentation conjointe auprès des ministères et des régulateurs pour le développement ultérieur du secteur.

Au Brésil, le courtier et analyste INTL FCStone estime que la superficie ensemencée en coton progresserait de 26% en 2017/18 à 1,183 million d’hectares. INTL FCStone voit une forte augmentation de la culture du coton dans l’État brésilien du Mato Grosso, où les agriculteurs, à la recherche de revenus plus élevés, ont délaissé le maïs pour se tourner vers le coton.

Le Mali s’est fixé comme objectif de produire 750 000 tonnes de coton en 2018/19 (cf. nos informations).

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile  de palme a fait le grand écart cette semaine. Après avoir touché un plus bas d’un an et demi lundi, il a rebondi pour gagner 3,3% le reste de la semaine. Les cours sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange ont clôturé jeudi à 2445 ringgits ($624) la tonne contre 2 376 ringgits vendredi dernier. La semaine dernière, les cours ont perdu 3,9% dans le sillage de la décision de l’Inde d’augmenter ses taxes sur l’huile de palme (cf. notre chronique au 1er mars 2018).

Légère reprise des cours cette semaine impulsée par la vigueur des autres huiles végétales et grâce à une amélioration de la demande, les acheteurs semblant vouloir profiter de la suspension pour trois mois de la taxe sur l’exportation d’huile de palme de Malaisie tandis que les achats devraient augmenter dans la perspective du Ramadan, qui démarre mi-mai. Le gouvernement malaisien a excepté début janvier de taxe les exportations d’huile. Elle  doit se terminer le 7 avril. Toutefois, les gains ne pourraient ne pas être durables car la production devrait fortement augmenter en mars indique un négociant.

En Malaisie, les statistiques publiées lundi par le Malaysian Palm Oil Board (MPOB) indiquent qu’en février les stocks d’huile de palme ont diminué 2,9 % pour à 2,37 millions de tonnes (Mt). Quant à production, elle a baissé de 15,4% pour s’établir à 1,34 Mt et les exportations de février ont diminué de 13,3% à 1,31 Mt. Les premiers jours de mars (1 au 10) montrent que cette tendance à la baisse se poursuit avec un recul de 12,1% des exportations selon la société d’inspection AmSpec Agri Malaysia.

L’Indonésie a vu ses exportations d’huile de palme vers les États-Unis grimper de 68% à 193 470 tonnes en janvier 2018 contre 115 290 tonnes en décembre 2017, a annoncé l’Association indonésienne des producteurs d’huile de palme (Gapki). « Il semble que l’allégation de dumping sur le biodiesel dirigée contre l’Indonésie n’ait pas affecté la demande américaine d’huile de palme » ​​a indiqué le secrétaire général de Gapki, Togar Sitanggang, dans un communiqué de presse publié lundi. Il a déclaré que la demande d’huile de palme indonésienne au Bangladesh et au Pakistan a également augmenté de 244% et de 3%, respectivement. Parallèlement, la demande d’huile de palme en Inde a légèrement augmenté de 1% à 598 350 tonnes. En revanche, la demande d’huile de palme en Chine a diminué, passant de 362 500 tonnes en décembre 2018 à 307490 tonnes en janvier 2018. De même dans l’Union européenne, où elle baisse de 8% à 404 220 mais aussi au Moyen-Orient (-30%) et en Afrique (-10%). Globalement, les exportations indonésiennes d’huile de palme (huile de palme brute et ses dérivés), à l’exclusion du biodiesel et des oléo chimiques, ont augmenté de 4% à 2,74 millions de tonnes en janvier contre 2,63 Mt un mois plus tôt.

RIZ

Les prix du riz en Thaïlande ont bondi cette semaine, stimulés par de nouveaux achats en provenance de Chine et d’Indonésie, tandis que la demande s’est affaiblie pour le premier exportateur, l’Inde.

En Thaïlande, le Thaï 5% a été vendu à $432-$435 contre $408-$410 la semaine dernière. Des prix stimulés par les achats de la Chine – de gouvernement à gouvernement – et de l’Indonésie. Des achats réalisés avec un bath qui s’est renforcé, au plus haut depuis 4 ans, se traduisant par des prix à l’exportation plus élevés en dollars.

La Thaïlande envisage d’offrir à la vente 2 millions de tonnes (Mt) de riz en provenance de ses stocks d’’Etat le mois prochain ou en mai, a annoncé lundi le ministère du Commerce du pays. Le pays ambitionne d’exporter 9,5 Mt cette année, contre un record de 11,63 Mt livrées en 2017.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont inchangés par rapport à la semaine dernière à $422-$426 la tonne. « Les acheteurs africains sont un peu actifs, mais la demande asiatique est faible, à partir du mois prochain l’offre de la récolte semée en hiver devrait augmenter », a déclaré un négociant basé à Pune.

Les exportations indiennes de riz non basmati d’avril à janvier ont bondi de 34 % par rapport à l’année précédente, le Bangladesh, le Bénin et le Sri Lanka ayant augmenté leurs achats. Cependant, les importations du Bangladesh, qui est devenu un important acheteur de riz depuis 2017 après les inondations qui ont endommagé ses récoltes, chuteront dans les mois à venir car il n’y a pas de nouvelle demande, a déclaré Badrul Hasan, directeur de l’entité publique chargé de l’achat du grain au Bangladesh. «Notre stock de riz est plutôt satisfaisant et nous avons également commencé à vendre du riz subventionné pour abaisser les prix sur les marchés intérieurs» a-t-il déclaré. Le volume de riz dans les entrepôts du gouvernement s’élève à près de 1,1 Mt, dopé par des importations records, ont montré les données du ministère de l’Alimentation du Bangladesh.

Au Vietnam, le Viet 5% est tombé à $410-$415 contre $418-$425 la semaine dernière avec l’arrivée de la récolte hiver-printemps. «Les agriculteurs ont récolté environ 30% du paddy et les prix pourraient encore baisser dans les semaines à venir en raison de solides approvisionnements », a déclaré un négociant basé à Hô Chi Minh-Ville.

Le premier exportateur de riz du pays, Vietnam Southern Food Corp( Vinafood II), a levé $51 millions en vendant une participation de 23% lors d’un premier appel public à l’épargne mercredi. L’introduction en bourse n’a pas d’impact immédiat sur le marché national du riz, ont déclaré les négociants.

SUCRE

Le sucre blanc sur le marché à terme de Londres a clôturé hier soir à son plus faible niveau depuis septembre 2015 sur son échéance la plus rapprochée. Le terme mai a terminé à $ 349 la tonne après avoir touché $ 348,20 en cours de séance ; vendredi dernier, elle était encore à $ 357,30. Quant au sucre roux, il a terminé hier soir à New York à 12,74 cents la livre contre 12,84 cents en fin de semaine dernière.

La raison de fond est toujours la même : la surabondance de sucre sur le marché mondial avec une liste de pays avec des productions records qui ne cesse de s’allonger. Et ces derniers jours, les spéculateurs se sont engouffrés dans la brèche, vendant à tour de bras des contrats, faisant chuter encore davantage les prix sur les marchés à terme.

Conformément aux attentes (lire notre dernière chronique), pour alléger son marché local et soutenir les prix aux producteurs, l’Inde a décidé de retirer sa taxe de 20% à l’exportation, mais aussi d’obliger les raffineries à exporter 2 à 4 millions de tonnes (Mt) de sucre excédentaire, rapporte Reuters. En effet, la récolte ne cesse d’être révisée à la hausse, mettant une très forte pression sur les prix indiens. Les dernières estimations font état de 29,5 Mt sur la campagne 2017/18 qui prendra fin le 30 septembre, en hausse d’un vertigineux 45% par rapport à la campagne précédente !Les prix du sucre local ont chuté de 15% sur les six derniers mois. A noter que les raffineries sont excessivement endettées auprès des planteurs , de l’ordre de 140 milliards de roupies.

Une situation en Inde qui s’ajoute à une production qui devrait être record, là aussi, en Thaïlande, et atteindre les 12 à 13 Mt de sucre avec une récolte de cane qui atteindrait les 120 Mt cette campagne. En janvier, la production de cane avait été estimée à 107-110 Mt, ce qui fait une très forte révision à la hausse. Face à cela, la consommation nationale demeurerait stationnaire, de l’ordre de 2,6 Mt. Rappelons que la Thaïlande est le deuxième exportateur mondial de sucre derrière le Brésil.

Ceci dit, au Brésil, la situation serait loin d’être la même. Dans le centre-sud, la plus importante région de production de canne du pays mais avec des champs vieillissants et à faible rendements, on s’attend à ce que les broyages soient les moins élevés en cinq ans. La nouvelle récolte2018/19 démarrera en avril.

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