Coup d’œil sur la filière maïs au Burkina Faso

 Coup d’œil sur la filière maïs au Burkina Faso
Partager vers

Le maïs est l’un des produits céréaliers le plus cultivé et le plus consommé au Burkina Faso. C’est également « la deuxième filière porteuse du pays juste après le coton selon les études du Programme de croissance économique dans le secteur agricole» confie Mahamoudou Korgho, secrétaire général du Comité Interprofessionnel de Céréales du Burkina (CIC-B). Les principales régions de productions sont les Hauts-Bassins (613 587 tonnes en 2017/18), la Boucle du Mouhoun (193 857 tonnes), les Cascades (156 792 tonnes) et le Centre-Ouest (145 303). Les autres régions ont une production inférieure à 100 000 tonnes durant la campagne écoulée.

Une production soutenue depuis 2012/13

 

Sur ces dix dernières années, la production de maïs au Burkina a beaucoup et soudainement augmenté entre 2008/09 et 2012/13, certainement dû à l’extension des superficies et de la croissance des rendements ; puis elle a stagné autour de 1 500 000 tonnes. « Il n’y a pas eu d’études à ma connaissance qui explique pourquoi la stagnation de la production du maïs. Mais, il faut retenir que le maïs est exigeant en eau si bien qu’il est cultivé dans les zones agro-pédo-climatiques favorables et dans les périmètres irrigués » explique Jean de Dieu Nitièma, agent à la Direction générale de la production végétale (DGPV).

 

Des acteurs investis dans la filière

Les investissements pour booster la filière ne manquent pas. Ils sont principalement dirigés vers les exploitants familiaux afin d’améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales surtout quand celles-ci sont victimes des aléas climatiques. Ainsi, par exemple, afin de réduire les effets de la mauvaise saison des pluies en 2011/12, le gouvernement a lancé deux opérations durant la campagne 2012/13 pour accroitre la production du maïs : l’opération maïs de case (FCFA 1 milliars) qui a mis en place des bassins de collecte d’eau de ruissellement pour faire face aux déficits hydriques ; et  l’opération Bondofa, (FCFA 1,1 milliard)   avec la production de  maïs à haut potentiel de rendement dont la variété hybride Bondofa.

L’Etat burkinabè investit également dans la filière via des projets comme Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité slimentaire (PAPSA) ou le Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA) parmi d’autres.

Au côté de l’Etat burkinabè, les organisations régionales sont aussi actives. Ainsi « l’UEMOA a fait trois types d’investissement pour accompagner la filière maïs » à savoir l’organisation des acteurs de la filière maïs en coopératives à travers tout le pays, la valorisation des variétés à haut rendement de maïs et la construction de 38 magasins pour le stockage des récoltes et des graines dans cinq régions à grande production de maïs, souligne Mahamoudou Korgho. 

Les entreprises privées ne sont pas en reste. Elles interviennent généralement dans la formation des producteurs, le préfinancement des semences et des intrants et le rachat des productions. NAFASO SA, qui accompagne un réseau de 1 200 producteurs de maïs et emblave environ 883 hectares de semences de maïs, investit environ FCFA 75 millions par an pour le préfinancement des engrais et FCFA 875 millions pour le rachat des semences de maïs, selon Abdoulaye Sawadogo, président de NAFASO SA. Toujours dans ce sens, EPC-SAC confie injecter plus de FCFA 2 millions par an pour l’achat des semences, FCFA 10 millions pour la fourniture d’intrants aux producteurs et FCFA 60 millions pour l’achat des productions de maïs.

De l’évolution des prix

Selon les statistiques agricoles des cinq dernières années, le maïs est devenu la deuxième spéculation la plus importante en termes de production céréalière après le sorgho. Une position qui  a permis de maintenir une variation interannuelle de son prix moins forte que les autres céréales.

Les prix sont particulièrement en hausse pendant la période de soudure généralement située entre les mois de mai, début de la saison des pluies et d’octobre, fin de la campagne agricole.

 

De la consommation

« Le volume annuel par nature de consommation n’est pas disponible. Le plus grand volume est réservé à la consommation humaine » explique Jean de Dieu Nitièma.

Le maïs occupe, en effet, une place de choix dans les habitudes alimentaires des Burkinabè. Pendant qu’il est encore frais, le maïs est consommé grillé ou bouilli. Il est transformé en farine par les ménages mais aussi par de nombreuses unités en farine, en couscous, en grumeaux ou en biscuits. La Direction générale de la promotion de l’économie rurale inventorie 160 unités de transformation du maïs à travers le pays.

Les grains concassés sont aussi utilisés dans la fabrication des aliments pour les animaux.

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *