Nicolas Jauzion-Graverolle de D’aucy : une progression de 5 à 7% sur les légumes en conserve

 Nicolas Jauzion-Graverolle de D’aucy : une progression de 5 à 7% sur les légumes en conserve
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Depuis le 1er janvier 2020, les groupes D’aucy et Triskalia ont fusionné pour former le tout nouveau groupe agroalimentaire et coopératif breton Eureden. Représentant un chiffre d’affaires annuel de € 3,2 milliards, Eureden intègre aujourd’hui l’ensemble de la chaîne de valeur, de la semence à la distribution, et compte 20 000 adhérents et 9000 collaborateurs. Les marques d’aucy, Maingourd, Jean Nicolas entre autres, sont intégrées à la branche Eureden Long Life et 30% des produits sont vendus dans 15 pays en Afrique où il est enregistré de fortes croissances annuelles sur certains pays en Afrique centrale et de l’Ouest.

Entretien de CommodAfrica avec Nicolas Jauzion-Graverolle, directeur Grand export chez D’aucy Long Life.

 Que représente l’Afrique dans vos activités ?

Je dirige l’activité Grand Export de D’aucy Long Life, Union européenne (UE) et Europe de l’Est exclus, et l’Afrique de l’Ouest et centrale représente environ 30% de mon activité. On est sur une croissance de 5 à 7% par an depuis 3 à 4 ans.

Quels sont vos produits phares en Afrique ?

 

Nous vendons essentiellement de l’appertisé, c’est-à-dire des conserves de légumes. On commence à regarder l’évolution de la consommation en surgelés en Afrique car nous sommes aussi sur ce segment mais nous n’en sommes encore qu’aux prémisses.

 

Sur la conserve de légumes, on vend beaucoup de petits pois car c’est un marché captif. On a en face de nous des concurrents italiens qui ont des produits beaucoup plus basiques en termes de qualité, c’est-à-dire des pois régénérés qui sont des produits secs, réhydratés puis mis en boite alors que nous, nous allons du champ à l’assiette. A partir du moment où nos produits sont récoltés, ils sont mis en conserves et mis en boites quatre heures après puis expédiés. Les Africains identifient nos produits comme des produits frais.

Quelle est votre part de marché en Afrique ?

 

On représente aujourd’hui environ 15 à 20% du marché car la demande est encore tournée sur des produits premier prix mais une frange de la population achète de plus en plus nos produits car ils sont considérés comme qualitatifs et vendus sous des marques historiques et reconnues. Les Africains sont très fidèles dans leur consommation : lorsqu’ils aiment une marque, ils la gardent. Ceci dit, on est en train de mener des études consommateurs car on s’est rendu compte qu’on connaissait bien nos importateurs mais, qu’en définitive, on ne connaissait pas notre consommateur final. 

 

Le marché est en pleine croissance car la conserve correspond au mode africain de consommation. Selon nos études, nos petits pois sont considérés comme un ingrédient de la cuisine africaine : la mère de famille utilise nos produits le soir pour agrémenter le repas familial.

 

A ce jour, on ne connait pas la répartition de nos ventes entre les grandes villes et la campagne. Mais les grandes villes doivent représenter au moins 60% de nos ventes. 

Dans quels pays êtes-vous le mieux implanté ?

Nos principaux marchés sont le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Congo Brazzaville. Le Gabon, est notre plus gros marché alors qu’il ne compte qu’un million et demi d’habitants, mais ils ont un bon pouvoir d’achat et pas de production : notre marque Maingourd a une part de 50% à 60% du marché dans la première chaine de distribution du pays. Curieusement pour certains, on ne fait rien sur le Nigeria car les modes de consommation y sont totalement différents.

En Afrique, nous avons également la marque Jean Nicolas qui se développe très fortement depuis deux ans, et bien sur d’aucy ou encore le Roitelet. Nous priorisons notre stratégie « marque » en fonction de nos positions sur chaque marché. Nous avons fait un travail de fond en termes de communication sur nos différentes marques, notamment Maingourd pour consolider notre part de marché. Sans un soutien fort en termes de communication, une marque est amenée à disparaître du marché.

On met en avant notre origine française car c’est important pour l’image de qualité. On communique de plus en plus avec une image de marque africaine mais on s’affiche tout de même comme étant français.

Avez-vous constaté une évolution de la demande ?

Non, pas vraiment au cours des quatre à cinq dernières années, depuis que j’occupe ce poste. Mais on vend bien des plats cuisinés comme du cassoulet, ou des saucisses lentilles ce qui peut être les prémisses d’une évolution du marché. Sur le petit pois, on vend surtout des boîtes d’un kilo, format qui correspond bien à la quantité nécessaire pour le repas familial, et cela n’évolue pas beaucoup à date. Mais nos études consommateurs vont nous aider à mieux comprendre notre consommateur final et adapter nos messages et notre offre.

Envisagez-vous, à terme, de développer une production locale, une conserverie ?

C’est encore un peu tôt mais il faudra sans doute réfléchir à des partenariats un peu plus poussés que les seuls partenariats commerciaux que nous avons aujourd’hui.  Il faudra sans doute aller plus loin comme, par exemple, au Sénégal ou la production de tomates est très importante.

Quels sont vos principaux concurrents sur la conserverie ?

Il y a le groupe français Bonduelle mais nous avons une longueur d’avance. Ensuite, il y a des marques italiennes de produits regénérés et des produits chinois notamment sur les champignons. Mais nous ne sommes pas sur ce « mass-market », nous ne sommes pas sur un segment discount.

Quelle est la différence de prix en rayon sur une boite de petits pois achetée en France et en Afrique ?

Avec les droits de douanes, les marges de l’importateur, du distributeur, etc., le prix doit être au moins 50% plus cher en Afrique qu’en France.

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