Le FMI estime la croissance africaine à 5,5% en 2012
La diversification des exportations vers les pays émergents lui permet cette belle performance
Selon le FMI, la croissance du PIB réel au niveau mondial tombera aux environs de 3,5% en 2012, contre environ 4% en 2011, avant de remonter à 4% en 2013, selon l’étude sur Les perspectives économiques mondiales publiées en fin de semaine dernière par le FMI. Pour sa part, l’Afrique subsaharienne a été l’une des régions les moins affectées par les turbulences financières et la détérioration des perspectives mondiales. Elle a continué d’afficher de solides résultats en 2011 avec un taux d’expansion économique d’environ 5%, et ce, malgré un ralentissement de l’activité en Afrique du Sud imputable en partie à celui observé dans la zone euro, aux chocs négatifs exercés sur l’offre par la sécheresse en Afrique de l’Est et de l’Ouest et à la guerre civile en Côte d’Ivoire.
La capacité de résistance de la région s’explique par plusieurs facteurs, et notamment par le fait qu’elle a été relativement à l’abri des retombées financières de la crise de la zone euro. La faiblesse de ses liens financiers avec l’Europe a contribué à la protéger des turbulences de la fin de l’année 2011, à l’exception notable de l’Afrique du Sud, où celles-ci ont provoqué une dépréciation du rand et une volatilité des cours boursiers.
La diversification des exportations vers les pays émergents à croissance rapide a en outre rendu la région moins tributaire de l’Europe pour ses échanges commerciaux. Les exportations vers la zone euro ne représentent plus qu’un cinquième des exportations de la région alors qu’elles en constituaient les deux cinquièmes au début des années 90.
Les exportateurs de produits de base ont aussi bénéficié du niveau élevé de leurs cours qui a, par ailleurs, stimulé l’investissement dans l’extraction de ressources naturelles. Enfin, l’orientation de la politique économique reste relativement accommodante dans beaucoup de pays de la région.
Grâce à cette capacité de résistance, la révision à la baisse des perspectives d’évolution pour l’Afrique subsaharienne a été faible. La croissance devrait se redresser légèrement en Afrique subsaharienne en 2012 et atteindre 5,5%, contre 5 en 2011 avec l’aide de l’entrée en activité de nouveaux sites de production minérale et pétrolière et de l’inversion des chocs négatifs exercés sur l’offre en 2011. Ceci dit, plusieurs pays subiront un ralentissement non négligeable de leur croissance :, l’économie sud-africaine ne devrait croître que de 2¾ cette année, soit un taux de croissance inférieur d’un point à celui projeté dans l’édition de septembre 2011 des Perspectives de l’économie mondiale. La croissance devrait aussi se ralentir au Botswana et tomber à 3¼ cette année en raison principalement d’un fléchissement de la demande mondiale de diamants. Après l’impulsion ponctuelle donnée par le lancement de la production de pétrole l’année dernière, la croissance devraitse modérer au Ghana et atteindre le taux encore respectable de 8¾ cette année.
La croissance devrait s’accélérer dans les pays exportateurs de pétrole et s’élever à 7¼ en 2012, contre 6¼ l’année dernière, du fait principalement que l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers en Angola..
Dans le groupe des pays à faible revenu, un redressement de la production agricole et hydroélectrique après la sécheresse de l’an dernier devrait soutenir la croissance au Kenya qui, d’après les projections, devrait atteindre 5¼% en 2012 et 5¾% en 2013. Mais la pénurie d’électricité et le durcissement de la politique macroéconomique mis en oeuvre pour endiguer les pressions inflationnistes devraient modérer la croissance en Ouganda et, dans une moindre mesure, en Tanzanie.