La Chronique Matières Premières Agricoles au 16 avril 2020

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 16 avril 2020
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La perspective d’une réouverture graduelle de la vie économique a soutenu la plupart des marchés financiers en cette fin de semaine. En Europe, l’épidémie semble marquer le pas ce qui permet d’entrevoir une sortie de crise avec un calendrier -sous réserve- décliné par les différentes capitales européennes. Aux Etats-Unis, Donald Trump a dévoilé hier une série de directives pour que les Etats américains sortent du confinement, avec un processus en trois phases alors que le pays continue de lutter contre l’épidémie. Les nouvelles directives fédérales demandent aux Etats d’enregistrer une “trajectoire descendante” des cas de coronavirus pendant 14 jours avant de débuter le processus, qui prévoit un allègement progressif des restrictions visant les commerces et entreprises fermés à cause de la crise sanitaire, souligne Reuters. Les Etats qui remplissent les conditions peuvent engager dès aujourd’hui la première phase du processus de reprise de l’activité. Le Président américain a estimé que 29 Etats devraient être en mesure de rouvrir leur économie sous peu.

Toujours aux Etats-Unis -clef de voute des marchés financiers, le total des inscriptions au chômage sur les quatre dernières semaines s’élève à près de 22 millions ; elles ont baissé durant la semaine allant au 11 avril à 5,245 millions contre 6,615 millions la semaine précédente mais le marché s’attendait à une baisse légèrement plus importante. Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a atteint 11,976 millions lors de la semaine au 4 avril (dernière semaine pour laquelle ces chiffres sont disponibles) contre 7,446 millions la semaine précédente. Donald Trump a déclaré que les Etats-Unis pourraient avoir franchi le pic de contamination, et devait annoncer sa feuille de route pour la réouverture de l’économie des Etats-Unis.

Ces “bonnes” perspectives ont éclipsé les mauvaises nouvelles venant de Chine où il a été annoncé que le PIB a chuté de 6,8% en rythme annuel sur la période janvier-mars, un déclin supérieur aux -6,5% attendus par les marchés ; la croissance était de 6% au quatrième trimestre 2019… Il s’agit de la première contraction du PIB chinois depuis au moins 1992, année de l’introduction des statistiques officielles sur la croissance.

Le dollar américain continue de bénéficier de son statut de valeur refuge et hier soir, il s’est rapproché d’un pic d’une semaine face à un panier de six devises, l’euro s’établissant à $ 1,084, son niveau enregistré le 8 avril.

Côté pétrole, l’Opep a réduit à nouveau hier ses prévisions de baisse de la demande mondiale pour cette année. Une baisse qui serait de 6,9 millions de baril par jour (bpj) contre une hausse estimée de 60 000 bpj dans son précédent rapport. Le marché serait favorable à une plus forte contraction de la production, entrainant le baril de Brent a clôturé hier en baisse de 0,5% à $ 27,59, le léger américain (WTI) étant autour des $ 20.

CACAO CAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALME RIZSUCRE

CACAO

De jeudi dernier (les marchés étaient fermés vendredi dernier) à hier soir, la tonne de cacao a chuté de £ 1 803 à £ 1 777 à Londres et de $ 2 311 à $ 2 258 à New York.

Cette semaine, on a attendu les chiffres trimestriels de broyages par grande région géographique mais sans grande illusion. Ils ont été publiés ce matin. Les broyages en Asie -plus exactement en Malaisie, à Singapour et en Indonésie- ont baissé de 0,5% par rapport à la même période l’année dernière, à 207 356 t, selon la Cocoa Association of Asia (CAA). En revanche, en Amérique du Nord, la chute est vertigineuse, de l’ordre de 5,1% tombant à 151 591 t, déclare la National Confectioners Association (NCA). Quant à l’Association européenne du cacao, elles publiera ses chiffres mercredi 22 avril.

En Côte d’Ivoire, les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro sont estimés par les exportateurs avoir atteint 1,688 million de tonnes (Mt) entre le 1er octobre et le 12 avril, en baisse de 3,4% par rapport à la même période la campagne dernière. Sur la seule semaine allant du 6 au 12 avril, 39 000 t auraient été réceptionnées contre 44 000 t la même semaine l’année dernière.

On relève une bonne alternance de pluie et de soleil chez le n°1 mondial du cacao ce qui devrait booster la qualité et les volumes sur la fin de la campagne intermédiaire qui court d’avril à septembre. La récolte ivoirienne devrait démarrer la semaine prochaine, ont précisé des agriculteurs à Reuters.

Au Ghana, les arrivages de cacao gradé et scellé totalisent 693 000 tonnes (t) entre le 1er octobre et le 2 avril, en légère baisse par rapport aux 699 000 t sur la même période la campagne dernière.

Côté entreprise, le géant suisse Barry Callebaut a publié hier de bons résultats. Le volume de ses ventes a augmenté de 5,4 % à 1 103 728 tonnes (t) au cours des six premiers mois de l’exercice 2019/20 (se terminant le 29 février 2020). Le volume des ventes de l’activité chocolat s’inscrit en hausse de 5,2 %.Face à l’incertitude régnant sur les marchés financiers, le groupe a retiré la totalité d’une facilité de crédit renouvelable de € 1 milliard sur une durée de six mois.

CAFÉ

Les prix du café Arabica se sont maintenus cette semaine, passant de $ 1,186 la livre (lb) jeudi dernier à New York à $ 1,197 hier soir, stimulés par une bonne demande malgré la fermeture persistante des cafés et restaurants dans la plupart des pays à travers le monde. En revanche, le Robusta a glissé de $ 1 219 à $ 1 205 la tonne à Londres.

D’ores et déjà, les producteurs brésiliens ont vendu par anticipation 30,8% de leur récolte 2020/21 d’Arabica et 14% de celle de Robusta, selon le patron du service statistiques gouvernemental Conab, Guilherme Soria Bastos Filho. Il a précisé que la faiblesse de la monnaie, le real, face au dollar favorisait ces ventes à terme.

Côté Robusta, les ventes au Vietnam, n°1 mondial de cette variété, sont toujours gelées car le déconfinement du pays ne se fait que très progressivement. Douze provinces demeurent encore bouclées pour sept jours, a-t-il été annoncé hier, dont Hanoi et Ho Chi Minh City où se trouve le port principal. Mais la plupart des zones rurales ont pu retrouver une libre circulation, notamment dans la ceinture caféière des Central Highlands. Sur le mois de mars, les exportations vietnamiennes ont baissé de 2,2% par rapport à février, à 169 981 t ou encore 2,8 Ms, selon les statistiques douanières. Sur le premier trimestre, ces exportations ont totalisé 489 260 t, en légère hausse de 0,3% par rapport à début 2019. En revanche, ses recettes ont baissé de 1,5% à $ 835 millions.

En revanche, le café de la nouvelle récolte en Indonésie commence à arriver mais l’activité demeure très faible. Le Robusta de Lampung dans la province de Sumatra a été offert cette semaine à un prix supérieur de $ 250 la tonne par rapport à l’échéance juillet à Londres, inchangé par rapport à la semaine dernière, d’autres proposant une prime de $ 270 sur juillet contre $ 300 à $ 350 il y a une semaine. Surtout, la consommation locale est impactée par le coronavirus, les cafés demeurant là aussi fermés.

Côté demande, notons que les stocks de café vert aux Etats-Unis ont baissé de 288 658 sacs de 60 kg au mois de mars, totalisant à la fin de ce mois 6 023 568 sacs.

La plus grande chaîne de magasin de café au monde, l’américain Starbucks annonce aujourd’hui rouvrir à partir du 4 mai autant de magasins que possible aux Etats-Unis, en adoptant un plan progressif comme cela est le cas en Chine. Il versera une prime de $ 3 “à tous ceux en bonne santé qui choisissent de travailler”.

CAOUTCHOUC

Les retombées économiques de la pandémie du Covid-19 continent de peser sur le marché du caoutchouc qui a baissé cette semaine. Partis de 153 yens le kilos, les cours ont clôturé hier à 151,2 yens ($1,4) sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom). Même tendance sur le marché de Shanghaï,  les cours passant de 10 140 yuans la tonnes à 9 880 yuans ($1396) la tonne hier.

La Malaisie, premier producteur mondial de gants en caoutchouc, prévoit d’exporter 225 milliards d’unités en 2020, en hausse de 32% par rapport à 2019, pour une valeur de quelque 20 milliards de ringgit ($4,570 milliards) contre 17,3 milliards de ringgit l’année dernière. Le vice-ministre des Industries des plantations et des produits de base, Willie Mongin, a déclaré que l’Association malaisienne des fabricants de gants en caoutchouc (Margma) estime la demande mondiale de gants en caoutchouc à 330 milliards d’unités. La Malaisie contribue à environ 65% de la demande mondiale de gants en caoutchouc.

En Malaisie, la production de caoutchouc a chuté de 29,2% à 46 881 tonnes en février par rapport à janvier et de 20,6% par rapport à février 2019. En revanche, les exportations progressent de 13,1% à 51 852 tonnes, avec la Chine comme principale destination (47,1% des exportations), puis l’Allemagne (9,7%), l’Iran (4,1%), Taïwan (3,5%) et la Finlande (2,9%). La consommation intérieure s’est élevée à 41 512 tonnes dont plus des trois-quarts ont été utilisés pour la fabrication de gants en caoutchouc.

En Chine, les ventes d’automobiles ont plongé de 43,3% en mars à seulement 1,43 million de véhicules, selon la China Association of Automobile Manufacturers (CAAM), alors que le plus grand marché automobile du monde a du mal à passer à la vitesse supérieure après une baisse de la demande prolongée, aggravée par l’épidémie de coronavirus. Sur l’ensemble du 1er trimestre 2020, les ventes ont reculé de 42% pour cette industrie qui représente environ 10% de la production manufacturière chinoise mais aussi un marché très important pour les constructeurs étrangers. Si la production automobile a commencé à reprendre, non sans difficultés, l’augmentation des ventes est désormais le “principal problème” de l’industrie et un “besoin urgent” souligne la CAAM, observant que si le marché peut rebondir au deuxième trimestre, il est peu probable que la Chine puisse compenser ses pertes au premier trimestre. En outre, le marché automobile chinois avait déjà marqué le pas en 2019 avec une baisse d’environ 8% des ventes d’automobile en 2019.

En revanche, les importation de caoutchouc en Chine auraient progressé de 3,6% en mars par rapport à mars 2019 selon les données commerciales préliminaires du pays.

COTON

Le marché du coton s’est légèrement abaissé cette semaine écourtée avec une clôture hier à 53,02 cents la livre contre 54,03 cents jeudi dernier (les marchés étant fermés vendredi). “La demande de coton est horrible et les prix seraient beaucoup plus bas si la Fed n’imprimait pas des milliards de dollars pour acheter toutes sortes d’instruments de dette et inondait ainsi le système de liquidités, ce qui augmente les anticipations d’inflation“, a déclaré Peter Egli, directeur de la gestion des risques chez Plexus Cotton. Pour le cabinet indien Wazie Adviros, la consommation de vêtement, et donc pour partie de coton, chutera de $300 millions dans l’Union Européenne et les Etats-Unis, soit plus de 40% (Lire : Chute anticipée de $ 300 milliards de la consommation de vêtements dans l’UE et aux USA). Plus en amont, la chaine d’approvisionnement en coton est paralysée. Le dernier rapport hebdomadaire sur les ventes américaines de coton a montré une baisse des exportations mais aussi une forte hausse des annulations notamment de la Chine et du Vietnam. Une demande, qui en dépit des nombreux stimulus engagés dans de nombreux pays et la sortie progressive du confinenement, ne devrait probablement pas se reprendre avant la fin de l’année, voire au 1er trimestre 2021.

En Chine, la production de coton en 2020/21 est attendue à 5,95 millions de tonnes (Mt), contre 5,9 Mt estimés pour 2019/20, sur la base d’une légère baisse de la superficie et d’un retour au rendement moyen par rapport au rendement inférieur à la moyenne en 2019/2020, selon le département américain de l’Agriculture (USDA). La consommation de coton devrait s’établir à 8,5 Mt, en légère hausse par rapport à 8 Mt lors de 2019/20, la consommation ayant été affectée par les frictions commerciales entre les États-Unis et la Chine et la pandémie de Covid-19. Selon, le gouvernement chinois, 95% des grosses unités textiles et 60% des petites unités sont à nouveau en activité à la mi-mars.

L’USDA table sur une hausse de près de 28% des importations pour atteindre 2,3 Mt, contre 1,8 Mt en 2019/20 suite à la signature de l’accord économique et commercial entre les États-Unis et la Chine et de l’atténuation du coronavirus.

Les stocks devraient tomber à 7,2 Mt à la fin de la campagne 2020/21 contre 7,5 Mt en 2019/20. La faible consommation a entraîné des stocks de fin de campagne relativement plus élevés au cours 2019/20. Entre mai et septembre 2019, le gouvernement a offert aux enchères environ 1,1 Mt de coton de ses réserves, dont 998 000 tonnes ont été vendues. L’USDA précise que, selon des sources de l’industrie, la Chine a acheté environ 250 000 tonnes de coton étranger en 2019 pour reconstruire sa réserve d’État, et que le volume de la réserve était inférieur à 2 Mt à la fin des enchères de 2019.

En Afrique de l’Ouest, le département américain de l’Agriculture (USDA) anticipe une hausse de la production et des exportations pour 2020/21 au Burkina Faso et au Mali (Lire : La production de coton au Burkina et au Mali en hausse en 2020/21 ?). 

En Ouzbékistan, le gouvernement a demandé hier à une coalition de groupes de défense des droits de l’homme, la Cotton Campaign, de mettre un terme au boycott du coton et des textiles ouzbeks afin que la nation d’Asie centrale puisse augmenter ses recettes d’exportation et créer des emplois à l’heure d’une récession mondiale. Le gouvernement de Tachkent estime que la fin du boycott, soutenu par plus de 300 fabricants et détaillants de vêtements, pourrait permettre au pays de gagner $1 milliard supplémentaires en vendant du coton et des textiles sur les marchés occidentaux.

Dans une lettre ouverte aux dirigeants de la Cotton Campaign, le ministre ouzbek du Travail, Nozim Khusanov, l’a exhorté à prendre en considération les progrès réalisés par l’Ouzbékistan dans l’éradication du travail forcé et la situation économique du pays. “La levée du boycott du coton est l’une des rares mesures qui pourraient rapidement générer des emplois indispensables et soutenir le bien-être économique des Ouzbeks pendant la crise Covid-19“, a déclaré le gouvernement dans un communiqué. Ajoutant que “La production textile emploie à elle seule 200 000 travailleurs en Ouzbékistan; leurs salaires assurent la subsistance d’un million de personnes.

Des militants des droits de l’Homme ont lancé la campagne de boycott en 2006 pour tenter de forcer l’Ouzbékistan à renoncer à une coutume de longue date d’envoyer des étudiants et des employés du secteur public tels que des enseignants et des médecins pour récolter le coton pour une maigre rémunération. Aujourd’hui, en raison du boycott, soutenu notamment par Amazon, Calvin Klein, Adidas et Inditex, le pays vend principalement son coton et ses produits textiles sur les marchés asiatiques, ce qui signifie des prix plus bas et des opportunités de croissance limitées.

HUILE DE PALME

Le marché de l’huile de palme a été volatile cette semaine mais a fini globalement en baisse après une reprise de 3% la semaine dernière. Les cours ont clôturé hier à 2 203 ringgits ($504,12), un plus bas depuis le 15 octobre 2019, contre 2 313 ringgits vendredi dernier. Des perspectives de production plus élevée, le ralentissement des exportations suite aux blocages liés au coronavirus pèsent sur le marché qui anticipe une hausse des stocks en avril. “Il y a des signes d’une augmentation des expéditions pour le Ramadan. Cependant, la demande globale d’huile de palme reste relativement faible”, a déclaré Oscar Tjakra de Rabobank. En particulier, les exportations de la Malaisie vers l’Inde, la Chine et l’Union européenne sont modérées. Les exportations du 1er au 15 avril ont chuté entre 3,6% et 6% selon les différents inspecteurs du fret.

Un marché aussi pénalisé par la décision de la Malaisie de retarder son mandat de biodiesel B20 dans le secteur du transport à l’échelle nationale. Déployé pour la première fois en janvier dernier, le B20 être pleinement mis en œuvre dans tout le pays d’ici la mi-juin 2021. Le déploiement sera suspendu pour les régions où il n’est pas encore implémenté, a affirmé U.R. Unnithan, président de l’Association malaisienne du biodiesel. La décision pourrait être toutefois réexaminée lors de la levée des restrictions de déplacement. Pour l’instant, l’Indonésie ne s’est pas exprimée quant à d’éventuelles modifications à apporter à son mandat de biodiesel B30 mais le marché reste attentif. Selon une déclaration d’Andriah Feby Misna, directeur de la bioénergie au ministère de l’Energie, à Reuters, l’Indonésie devrait manquer son objectif de consommation cette année. Sur le 1er trimestre 2020, l’Indonésie a consommé 2,1 millions de kilolitres de biodiesel non mélangé. “L’objectif antérieur (consommation intérieure) était de 9,6 millions de kilolitres mais avec l’épidémie du Covid-19, il baissera probablement en fonction de la durée de la pandémie“, a déclaré Andriah Feby Misna.

RIZ

Le marché du riz s’anime avec le retour de deux des grands exportateurs asiatiques, l’Inde et le Vietnam. Les prix à l’exportation du riz en Inde ont rebondi à un sommet de huit mois cette semaine, alors que les commerçants ont recommencé à signer de nouveaux contrats après une suspension de près de trois semaines, tandis que les pluies ont soulagé la Thaïlande frappée par la sécheresse, faisant baisser les prix.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à $375- $380 la tonne cette semaine contre $361- $365 le mois dernier sous l’impulsion d’une hausse de la demande mais avec des approvisionnements limités suite au confinement décrété jusqu’au 3 mai. Les négociants indiens de riz avaient cessé de signer de nouveaux contrats d’exportation, les pénuries de main-d’œuvre et les perturbations logistiques entravant la livraison des contrats existants (Lire : L’Inde de retour sur le marché du riz, l’Afrique peut souffler).

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont tombés à $530- $538 la tonne contre $555- $580 la semaine dernière, les précipitations à Bangkok et dans certaines provinces rizicoles ont relâché la pression avec l’espoir que la sécheresse, qui sévit depuis novembre, pourrait prendre fin plus tôt que prévu. .

Au Vietnam, les prix du Viet 5% n’étaient pas disponibles pour la quatrième semaine consécutive, même si le gouvernement a levé partiellement son interdiction d’exporter du riz. En effet, le gouvernement a autorisé l’exportation de 400 000 tonnes de riz pour le mois d’avril. Toutefois, aucun nouveau contrat d’exportation de riz n’a été signé car le volume des contrats signés avant l’interdiction était déjà supérieur au quota, précise un négociant basé à Ho Chi Minh Ville.

SUCRE

Parti de 10,43 cents la livre (lb) jeudi dernier, le sucre roux a terminé hier soir à New York à 10,16 cents. Ceci dit, mercredi, il était tombé en dessous des 10 cents, à 9,96 cents sur l’échéance la plus rapprochée, son plus faible prix en un an et demi. Pour sa part, le sucre blanc a dégringolé de $ 348,50 à $ 337,80 la tonne.

En cause, l’impact de la faiblesse des cours mondiaux du pétrole ce qui conduit, encore et toujours, les raffineries au Brésil à consacrer davantage de canne à la production de sucre que d’éthanol, gonflant l’offre de l’édulcorant. L’analyste Claudiu Covrig de S&P Global Platts estime que la part de la canne allant au sucre pourrait atteindre 45%.

On n’en est pas encore là. Selon le rapport bimensuel du groupe des industries Unica, les raffineries dans le centre-sud du Brésil ont alloué 27,5% de la canne à la production de sucre durant le deuxième quinzaine de mars contre 20,5% à la même époque l’année dernière. Rappelons qu’au Brésil, la campagne a démarré tôt et les raffineries ont commencé à broyer la canne dès le mois de mars alors qu’officiellement cette activité ne démarre qu’en avril. Durant la seconde moitié du mois de mars, la production de sucre dans le centre-sud a totalisé 198 000 t, soit 42% de plus que sur la même période en 2019. Certains estiment que la production brésilienne de sucre sera de 37 Mt sur cette campagne 2020/21.

En Inde, on s’attend à ce que la mousson soit dans la moyenne d’une tendance longue, ce qui devrait se traduire par une bonne production de canne. Quant au Mexique, plusieurs raffineries de sucre se sont converties à la production de gel antibactérien.

En Tanzanie, les autorités ont hier mis en garde les traders contre le stockage et la rétention de sucre pour faire grimper les prix. Une commission a été créée pour respecter les entrepôts. Le gouvernement a commandé 20 000 t de sucre pour s’assurer que le produit sera disponible durant la pandémie de coronavirus. Selon les statistiques gouvernementales, la demande nationale est d’environ 420 000 t et la production locale de 320 000 t.

Côté transactions sur le marché, notons l’achat par ED&F Man Capital Markets de 242 000 t de sucre blanc indien sur le marché de l’ICE sur l’échéance mai.

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