Le numérique peut réduire de 8% les coûts de production de l’éleveur

 Le numérique peut réduire de 8% les coûts de production de l’éleveur
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En France, les agriculteurs possèdent en moyenne plus d’équipements numériques que le reste de la population : 67 % d’entre eux possèdent un ordinateur fixe, 60 % un ordinateur portable, 42 % une tablette et 71 % un smartphone, écrit dans The Conversation Stéphane Ingrand chercheur spécialisé en Physiologie animale et systèmes d’élevage à l’INRAE en France.

« Le secteur de l’élevage est par ailleurs le plus équipé parmi tous les secteurs de la production agricole : capteurs, logiciels de gestion de troupeau, robots de traite, d’alimentation ou de nettoyage… », poursuit-il. « Les caméras fixes pour la surveillance des animaux constituent par exemple l’équipement le plus répandu dans les fermes. »

En réalité, les technologies permettraient de tirer parti de la diversité des animaux au sein d’un troupeau « et non plus de la subir ». La diversité constituerait, en fait, un atout. Et « grâce à l’évolution des connaissances et aux outils du numérique, il devient possible de suivre les processus biologiques en temps réel, pour chaque individu (pour certaines espèces) et non plus systématiquement sur l’ensemble d’un groupe. C’est le concept d’élevage « sur mesure ». En outre, “le numérique permet aux éleveurs de prendre des décisions sans laisser des robots décider à leur place.”

Quant au coût parfois élevé de ces technologies, le chercheur invite à regarder de plus près car ces nouvelles technologies permettent de faire des économies sur l’aliment et les médicaments.

Toujours en France, si on prend l’alimentation des porcs, le chercheur indique que l’économie potentielle est estimée à “8% pour les coûts de production, 25 % pour la consommation d’azote et de phosphore, 40 % pour les rejets azotés et 6 % pour les émissions de gaz à effet de serre, si l’on ajuste les apports aux besoins individuels de chaque animal.”

Pour les médicaments, un enjeu majeur est de réduire l’usage des antibiotiques et donc le risque d’antibiorésistance. « Une détection précoce des anomalies, avant l’apparition de symptômes détectables par l’éleveur, aiderait à aller dans ce sens. »

Enfin, certaines applications sont très utiles dans le cadre des systèmes agropastoraux où les animaux transhuent car elles permettent “d’avoir une connaissance fine de l’état du système, par exemple la valeur alimentaire de ce que prélèvent les animaux.”

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