La Chronique matières premières agricoles au 17 juillet 2020

 La Chronique matières premières agricoles au 17 juillet 2020
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Les marchés hésitaient hier soir quant à la posture à adopter. En Europe, les chefs d’Etat et de gouvernement débattent aujourd’hui et demain d’un fonds de relance de € 750 milliards et d’un budget commun porté à € 1 100 milliards sur sept ans ; la conjoncture aux Etats-Unis est meilleure que prévue ; la Chine a bien renoué avec la croissance au deuxième trimestre (+3,2% sur un an) mais les ventes au détail ont accusé un recul inattendu qui suggère que la demande des consommateurs y reste faible. Les prix du pétrole ont reculé à la clôture hier après que la veille l’Opep et ses alliés aient décidé d’assouplir à partir du mois d’août l’accord de baisse coordonnée de leur production de pétrole. Le Brent de mer du Nord a terminé à $ 43,70 le baril et le brut américain (WTI) à $ 41,04 dollars. Ils avaient gagné plus de 2% mercredi à la faveur de la forte baisse annoncée des stocks de brut américain.

CACAO

C’est la chute ! La tonne de cacao a terminé hier soir sur le marché à terme de Londres à £ 1 541 après avoir touché, en cours de séance, un plus bas en deux ans à £ 1 525 ; vendredi dernier, on  était encore à £ 1 578. En revanche, New York est parvenu à se maintenir sur la période sous revue, clôturant hier soir à $ 2 161 la tonne contre $ 2 160 en fin de semaine dernière.

 

 

Cette évolution des cours n’a rien d’étonnant au vu de l’actualité. Hier et ce matin encore avec les chiffres asiatiques, les volumes de broyages de fèves au second trimestre ont été annoncés, mauvais comme on pouvait s’y attendre étant donné l’onde de choc mondiale qu’ont provoqué le coronavirus et les mesures de restriction de mouvements et de commerce mais aussi d’activité industrielle que son combat a entrainées (lire : Les broyages mondiaux et les prix de cacao en chute libre).  

Par ordre d’importance de la chute des volumes broyés sur ce second trimestre, l’Amérique du Nord arrive en tête avec -10,7% à 110 776 t selon la National Confectioners Association (NCA), suivie par l’Europe (hors Royaume Uni) avec -8,9% à 314 108 tonnes selon l’Association européenne du cacao (ECA) puis, ce matin, l’Asie annonçait -6% à 202 674 t selon  la Cocoa Association of Asia (CAA). Sur l’ensemble du premier semestre 2020, les broyages asiatiques -qui, en général, ont le vent en poupe- ont baissé de 3,3% à 410 030 t par rapport à début 2019. Seule la Côte d’Ivoire accuse une légère hausse de 0,7% de ses broyages au deuxième trimestre, à 140 000 t contre 139 000 t sur avril-juin 2019. A noter que depuis le début de la campagne 2019/20 et jusqu’à fin juin, les volumes broyés chez le n°1 mondial du cacao ont atteint 422 000 t contre 409 000 t sur la même période la campagne dernière, en hausse de 3,2% (lire : Les broyages de cacao en Europe chutent de 8,9% au 2ème trimestre.

En Côte d’Ivoire, la campagne 2020/21, qui s’ouvrira début octobre, continue de bien se présenter avec une bonne humidité dans les sols, bien que la pluviométrie soit actuellement en-dessous des moyennes de saison. Le nombre de petites cabosses sur les cacaoyers serait plus nombreux que l’année dernière à pareille époque, selon des producteurs interrogés par Reuters. Les arrivages aux ports d’Abidjan et de San Pedro auraient atteint 1,986 Mt entre le 1er octobre et le 12 juillet, estiment les exportateurs, en baisse de 5,9% par rapport à la même période la campagne dernière.

 

CAFE

Le prix de l’Arabica s’est maintenu cette semaine tout en demeurant en dessous des 100 cents la livre (lb), terminant hier soir à 98,35 cents à New York contre 97,4 cents vendredi dernier. Le Robusta s’est tonifié, à $ 1 243 la tonne hier soir à Londres contre $ 1 197 vendredi dernier.

Pourtant, la demande est faible. Depuis le mois de mars -lorsque les premières mesures face au coronavirus ont été prises- les stocks certifiés de café vert aux Etats-Unis -premier consommateur mondial- sont en hausse et ont dépassé en juin les 7 millions de sacs de 60 kg (Ms) à 7,06 Ms pour la première fois depuis octobre 2019, a annoncé mercredi la US Green Coffee Association (GCA). Avant le mois de mars, et durant 7 mois consécutifs, les  stocks de café baissaient. Cette période charnière du mois de mars s’explique par ce que la consommation hors foyer aux Etats-Unis représentent  habituellement 25% de la demande nationale en café.

Sur les marchés asiatiques du Robusta, la tendance est plutôt morne. Au Vietnam, les prix aux planteurs n’ont pas changé par rapport à la semaine dernière, à 32 000 dongs ($ 1,38) le kilo dans les Central Highlands. En revanche, à l’export, la prime sur la cotation à Londres est en baisse par rapport à la semaine dernière, à $ 200-220 la tonne contre $ 240. En effet, les acheteurs mondiaux de Robusta sont plutôt au Brésil actuellement où la récolte bat son plein et où les volumes sont conséquents. Notons que sur le premier semestre de cette année, les exportations vietnamiennes de café Robusta ont augmenté de 2,2% par rapport au premier semestre 2019, à 941 057 t, selon les données douanières nationales publiées lundi. Cependant, sur le seul mois de juin, les exportations ont baissé de 2% à 127 700 t. En Indonésie cette semaine, le Robusta de Sumatra a été proposé à la vente avec une prime allant de $ 250 à $ 350 par rapport au contrat de septembre à Londres ; la semaine dernière, elle oscillait entre $ 300 et $ 325.

Au Brésil, les exportation de café vert ont baissé de 9,8% en juin, à 2,47 Ms, selon l’association des exportateurs Cecafé. Les expéditions d’Arabica ont chuté de 21,3% en juin à 1,85 Ms mais celles de Robusta ont crevé tous les plafonds, affichant une hausse de 60% par rapport à juin 2019, à 617 739 sacs. Selon le président de Cecafé, Nelson Carvalhaes, la pandémie de Covid-19 n’aurait pas, à ce jour, impacté négativement les exportations brésiliennes de café, toutes variétés confondues. Le responsable estime que la demande mondiale en café cette année sera stable, voire progressera légèrement.

Actuellement, environ 50% du café au Brésil est récolté, le n°1 mondial devant afficher cette année (campagne 2020/21) une production battant tous ses précédents records. Rappelons qu’en 2019/20, ses exportations avaient été de 35,89 Ms, 4% de moins que la précédente campagne.

Côté entreprise, la procédure d’insolvabilité du trader Coex Coffee International a démarré cette semaine devant les juridictions de Floride aux Etats-Unis (lire : Coex Coffee devant la justice pour une dette de $ 200 M dont $ 55 M à BNP Paribas). Il est estimé que sa dette atteindrait  $ 200 millions à l’égard de  banques européennes et aux Etats-Unis, avec en première ligne la branche suisse de BNP Paribas à qui $ 55 millions seraient dus, puis Amerant Bank et Bank of America pour $ 39 millions à elles deux, mais aussi envers le trader de café colombien Expocafe pour $ 1,5 million ou encore le géant singapourien Olam International pour $ 2,05 millions, rapporte Bloomberg.

Pour sa part, Nespresso, filiale de Nestlé, annonce investir 160 millions de francs suisses (€ 149 millions) pour agrandir son centre de production à Romont en Suisse, ce qui lui permettra de répondre à la hausse de la demande en café premium de haute qualité et soutenir son développement à l’international ces prochaines années. La construction d’une deuxième hall de production devrait démarrer en juin 2021, créant 10 nouvelles lignes de production de ses gammes Vertuo et Professionnel. La première nouvelle ligne de production serait opérationnelle en juin 2022.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc a été globalement stable cette semaine avec une clôture hier sur le Tokyo Commodities Exchange (Tocom) à 155,6 yens ($1,45) le kilo contre 155,1 yens vendredi dernier et à 10 535 yuans ($1505) la tonnes à Shanghai contre 10 495 yuans vendredi dernier. Alors que la reprise en Chine a été plus forte qu’anticipée au 2ème trimestre avec 3,2% de croissance enregistré, cette bonne nouvelle a été estompée par les tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis, notamment au sujet de Hong Kong.

En Malaisie, la production de caoutchouc naturel a chuté de 39,2% en mai pour atteindre 21 044 tonnes, contre 34 616 tonnes en avril, selon le Département des statistiques de Malaisie (DoSM). En glissement annuel, la baisse est de 52,7% et est consécutive aux mesures de restriction des mouvements prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. La consommation intérieure a progressé de 10,5% à 39 692 tonnes en mai tandis que les exportations ont diminué de 16,8% à 33 780 tonnes. Les gants en caoutchouc sont restés un élément d’exportation majeur avec une valeur à l’exportation de 2,13 milliards de ringgits malais ($500 millions) au cours du mois, contre 1,98 milliard de RM en avril. La Chine est la première destination des exportations (50,4%), suivis par l’Allemagne (13,4%), les États-Unis (5,2%), la Turquie (4,1%) et l’Égypte (2,5%).

Au niveau des prix, le prix moyen du concentré de latex est passé à 432,16 sen par kilo contre 413,26 sen par kilo en avril 2020, tandis que le Standard Malaysian Rubber 20 (SMR 20) a également augmenté à 476,13 sen par kg contre 472,64 sen par kg auparavant.

En Inde, le volume des ventes d’automobiles ne reviendra pas aux niveaux record de 2018 avant trois à quatre ans, selon une déclaration de Rajan Wadhera, président de la Society of Indian Automobile Manufacturers (SIAM). Au cours de l’exercice qui a commencé le 1er avril, les ventes de voitures, de véhicules utilitaires sport (VUS), de motos et de camions ont déjà chuté de 75% par rapport à il y a un an pour atteindre environ 1,5 million de véhicules, selon les données publiées par la SIAM. Sur l’ensemble de l’année 2018/19, les ventes avaient atteint un record de plus de 26 millions d’unités puis la demande des consommateurs a faibli et les ventes ont reculé de 18% à 21,5 millions. « L’impact de la Covid-19 va être très dur pour l’industrie automobile. Nous observons actuellement un ralentissement très profond », a déclaré Rajan Wadhera. L’Inde est entrée en lock-out fin mars pour empêcher la propagation du  coronavirus, forçant les constructeurs automobiles à suspendre la fabrication. Alors que la production a repris, avec des restrictions, les niveaux d’utilisation des usines sont faibles, de l’ordre de 20% à 30%. Ils devraient atteindre 40% ce mois-ci, a déclaré Rajan Wadhera, mais les chaînes d’approvisionnement sont toujours perturbées et certaines villes sont confrontées à de nouvelles restrictions de verrouillage alors que les cas de la Covid-19 continuent d’augmenter.

Par ailleurs, l’Inde a imposé lundi une taxe à l’importation de 10% sur le caoutchouc polybutadiène provenant de Corée du Sud afin de soutenir les producteurs locaux.  Elle sera en vigueur jusqu’au 28 janvier 2021. Jusqu’à présent, les importations de Corée du Sud étaient en franchise de droits dans le cadre d’un accord bilatéral.

Aux Etats-Unis, le Bureau des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP) a exécuté une ordonnance de détention à l’encontre des filiales du plus grand fabricant de gants médicaux au monde, Top Glove Corp Bhd, une action visant à suspendre l’importation de marchandises en provenance d’entreprises soupçonnées d’avoir recours au travail forcé.

L’action des douanes intervient à un moment où la demande de gants médicaux et d’équipement de protection a explosé en raison de la pandémie de coronavirus, qui a frappé les États-Unis plus durement que tout autre pays. Le site Web du CBP a montré que Top Glove Sdn Bhd et TG Medical Sdn Bhd ont été inscrits sur sa liste mercredi, mais il n’y a eu aucune déclaration expliquant cette insciption. L’année dernière, le CBP a pris des mesures similaires contre un autre fabricant de gants malaisien WRP Asia Pacific Sdn Bhd. L’ordonnance de rétention sur les importations des produits de WRP a été levée en mars.

COTON

Après avoir gagné 1,2% la semaine dernière pour atteindre un plus haut depuis fin février à 64,31 cents la livre vendredi dernier, les cours du coton se sont affaissés pour clôturer hier à 62,88 cents la livre. La montée des tensions entre la Chine et les Etats-Unis ont exercé une pression sur les cours tandis les conditions météorologiques s’amélioraient aux Etats-Unis. Toutefois, la Chine a réaffirmé qu’elle poursuivait la mise en œuvre de l’accord de phase-1 visant à accroître les importations de produits agricoles américains.

Le dernier rapport sur l’offre et la demande des produits agricoles du département américain de l’Agriculture (USDA), WASDE, a montré une forte baisse de la récolte américaine en 2020/21, moins 2 millions de balles, suite à la réduction des superficies et à la baisse des rendements consécutive aux conditions de sécheresse dans l’ouest du Texas. La production mondiale est diminuée de 2,4 millions de balles, principalement en raison des Etats-Unis mais aussi des révisions à la baisse en Turquie, en Tanzanie et au Mexique. L’USDA table sur une reprise de la consommation de 11,7% en 2020/21.

Aux Etats-Unis, un groupe de sénateurs américains a lancé un appel au Congrès pour que des mesures supplémentaires soient prises pour répondre à l’ampleur des pertes ressenties tout au long de la chaîne d’approvisionnement du coton suite la pandémie de la Covid-19. Dirigée par les sénateurs américains Thom Tillis et Mark Warner, la lettre au chef de la majorité Mitch McConnell et au chef de la minorité Chuck Schumer demande qu’un ensemble de mesures garantisse que le prochain cycle d’aide de l’USDA tienne compte des producteurs de coton, des usines de textile et du coton. « L’effondrement de la demande de coton se fait sentir dans l’ensemble de l’industrie cotonnière américaine, des fabricants de textiles aux marchands en passant par les producteurs de coton, et tous les segments intermédiaires. La viabilité des exploitations agricoles et des entreprises, et les emplois qu’elles représentent, risquent de ne pas survivre à cette crise » peut-on notamment lire dans la lettre. Les dommages économiques pour l’industrie cotonnière américaine sont actuellement estimés à au moins $4 milliards.

Au Mali, la production de coton devrait diminuer de plus de 40% en glissement annuel pour atteindre 400 000 tonnes au cours de la campagne 2020/21 suite au désengagement des agriculteurs  pour le coton en raison de la baisse des prix, a indiqué à télévision publique le coordinateur de confédération des producteurs de coton, Raymond Dansokho. La production pour 2020/21 était initialement prévue à 820 000 tonnes contre 700 000 tonnes la saison dernière. «Le coton malien est victime de COVID-19. La campagne a commencé dans une situation très chaotique, la pandémie provoquant une chute des prix mondiaux », a-t-il déclaré.

HUILE DE PALME

Belle remontée des cours de l’huile de palme, qui après avoir gagné 2,3% la semaine dernière, ont poursuivi sur leur lancée pour clôturer hier à 2 517 ringgits ($589,74) la tonne contre 2 412 ringgits vendredi dernier. Ils ont enchainé cinq séances de hausse gagnant 6,5%. Une remontée dictée par une baisse attendue de la production dans les deux principaux pays, l’Indonésie et la Malaisie. Le département américain de l’Agriculture (USDA) a aussi revu à la baisse ses estimations de la production d’huile de palme brute de la Malaisie de 200 000 tonnes à 19,5 millions de tonnes (Mt) pour la campagne 2019/2020.

Autre facteur positif, une légère amélioration des  exportations de la Malaisie  ces derniers jours mais elles demeurent toutefois en retrait de 9 à 10% sur les 15 premiers jours de juillet.

Bien que des épisodes de prises de bénéfices vont s’installer, la dynamique des prix de l’huile de palme est désormais haussière, testant peut-être bientôt les niveaux de 2 550 ringgits ou 2 600 ringgits“, a déclaré Sathia Varqa, cofondatrice de Palm Oil Analytics, basé à Singapour.

En Inde, la production de soja chez le plus grand importateur mondial d’huile de palme devrait augmenter d’au moins 15% en 2020 par rapport à l’année précédente avec une hausse de la superficie des oléagineux.

RIZ

Les prix à l’exportation du riz thaïlandais ont chuté à un creux de plus de quatre mois cette semaine en raison du manque d’acheteurs et de l’affaiblissement du baht, tandis que la forte demande de Cuba et de la Malaisie a poussé les prix vietnamiens à un niveau proche d’un mois.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% sont tombés à $440-$455 la tonne contre $455-$485 la semaine dernière. L’absence d’acheteurs pèse sur les prix tandis que l’arrivée de la prochaine récolte au début du mois prochain pourrait faire davantage baisser les prix.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% ont grimpé à $435- $ 457 la tonne contre $425- $457 la semaine dernière. Une hausse consécutive à une forte demande en provenance de Cuba et de la Malaisie. “Cependant, l’activité commerciale a ralenti cette semaine, certains acheteurs attendant que les prix baissent en prévision d’une augmentation des approvisionnements de la récolte en cours qui se terminera au début du mois prochain”, précise un négociant.

Les négociants tablent sur une augmentation des exportations de riz vietnamien vers l’Europe avec l’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne, qui prendra effet le 1er août. Toutefois, l’imposition par l’UE d’un quota annuel empêchera une forte augmentation des exportations.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% sont restés inchangés à $377-$382 la tonne. “La demande est modérée. La hausse des cas de coronavirus en Asie et en Afrique est une grande préoccupation. Cela pourrait créer des problèmes logistiques pour les acheteurs et les vendeurs”, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans le sud de l’État d’Andhra Pradesh.

Les agriculteurs indiens ont planté du riz sur 12 millions d’hectares au 10 juillet, en hausse de 26% par rapport à l’année précédente, selon les données du gouvernement.

SUCRE

Le prix du sucre roux a très peu évolué au cours de la période sous revue, à 11,79 cents la livre (lb) hier soir à New York contre 11,76 cents vendredi dernier. Un prix qui a été soutenu par les difficultés d’exporter du sucre d’Inde en raison des mesures prises contre le coronavirus. Mais, selon plusieurs traders, il est difficile pour le prix de grimper au-delà des 12 cents car cela déclenche des ventes et donc fait baisser les prix. Quant au sucre blanc, partie de $ 335,40 la tonne vendredi dernier, elle a clôturé hier soit à Londres en hausse à $ 348,50.

En France, n°1 européen de la betterave sucrière, sa production devrait chuter d’au moins de 13% car l’ensemencement a été plus faible et les attaques de nuisibles plus importantes, a souligné mercredi la Confédération générale des planteurs de betterave (CGB). Les superficies sont en baisse de 5% à 425 000 ha tandis que les rendements passeraient d’une moyenne de 85 t/ha l’année dernière à 78 t/ha cette année; la moyenne ces cinq dernières années a été de 87 t/ha. Ainsi, la production de betteraves sucrières tomberait à 33,15 Mt contre 38 Mt l’année dernière, selon des estimations réalisées en juin et susceptibles encore d’évoluer, notamment à la baisse.

Les exportations russes de sucre ont atteint  1,319 Mt dont 1,184 Mt de sucre blanc sur cette campagne (août/juillet) et ses destinations se diversifient, selon le centre statistiques du ministère de l’Agriculture. Au 5 juillet, ses principaux clients ont été l’Ouzbékistan (251 500 t), le Kazakhstan (235 300 t), l’Azerbaïdjan (174 600 t) et le Tadjikistan (136 800 t), ces pays représentant 67,4% des exportations totales de sucre de Russie. L’Ouzbékistan (97 400 t) et le Kazakhstan (24 000 t) ont été les principaux acheteurs de sucre roux.

Côté entreprises, l’allemand Suedzucker se dit confiant : “Ses bénéfices sur l’exercice en cours devraient être meilleurs qu’anticipés car ses performances sucrières devraient s’améliorer“, a souligné son directeur général Nils Poerksen. Le 9 juillet, le groupe avait confirmé ses prévisions de bénéfices opérationnels de € 300 à 400 millions sur son exercice 2020/21 contre € 116 millions le précédent ; il voit le résultat opérationnel de son seul secteur sucrier dans une fourchette allant d’une perte de € 40 millions à un bénéfice de € 60 millions contre une perte de € 236 millions l’année dernière. Hier, il a déclaré à ses actionnaires : “Malgré les défis imprévisibles découlant de la pandémie de corona, nous sommes confiants que nous allons réaliser une amélioration significative de nos résultats durant l’exercice fiscal en cours.” Il considère, par ailleurs, que la baisse de superficie en Europe conduira l’UE à être un importateur net de sucre en 2020/21. Les résultats financiers du groupe a mi-exercice seront annoncés le 8 octobre.

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