Coton : le Bangladesh incité à se tourner vers l’Afrique pour ses approvisionnements

 Coton : le Bangladesh incité à se tourner vers l’Afrique pour ses approvisionnements
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L'Afrique, une source alternative au Bangladesh pour ses approvisionnements en coton ? C’est une question qui a été posée lors du premier « African-Asian Cotton B2B Meeting » organisé la semaine dernière à Dhaka au Bangladesh, sous la houlette de la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), une filiale de la Banque islamique de développement (BID). Le but de la réunion était de créer un nouveau partenariat commercial entre le Bangladesh et les pays africains producteurs de coton. Les principaux pays qui alimentent l’industrie bangladeshie en coton sont actuellement la Chine et l’Inde. Participaient à la réunion des membres du gouvernement du Bangladesh, Bangladesh Textile Mills Association, Bangladesh Cotton Association, Bengali Spinning/Textile Mills, l’Association cotonnière africaine (ACA), plusieurs entreprises cotonnières africaines comme la CMDT, la CIDT, la Sofitex, Sodecoton et des entreprises textiles bangladaises.

« Cette réunion ouvre des portes à nos importateurs de coton pour construire de nouvelles opportunités avec les fournisseurs africains (ndrl de coton). Dans un environnement économique actuel difficile et une concurrence croissante, ITFC nous donne l’occasion d'atteindre de nouvelles destinations » a estimé le ministre des Finances, Abul Maal Muhith.

Côté industriels, le directeur général adjoint de Square Fashion Ltd, Taslimul Hoque, a souligné que l'Afrique, si elle était choisie comme solution de rechange, pourrait permettre de réduire les coûts de production. Mais, il a aussi pointé les problèmes de sourcer en priorité du coton d’Afrique. « Le plus grand obstacle à l'importation de coton en provenance d'Afrique est le temps. Il faut six semaines après l’embarquement alors que pour l'Inde il ne faut que 15 à 30 jours», a-t-il déclaré. Actuellement, Square Fashions importe moins de 10% de ses besoins en coton d'Afrique, mais le taux pourrait être augmenté, a-t-il estimé.

De son côté, Anis Faruq, directeur de Munich Group estime que le coton africain permet de réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine et de l’Inde. « L'Inde et la Chine utilisent une part importante de leur coton domestique dans leurs industries du vêtement. Parfois, ils imposent un tarif, cessent d'exporter. Au contraire, l'Afrique ne représente que 7% de la production mondiale de coton mais l’exporte entièrement. C'est le plus grand avantage de l'Afrique » a-t-il déclaré. En échos le président de l'Association du coton du Bangladesh (BCA), Mohammad Shahidullah, souligne aussi les changements de politique des deux principaux pays asiatiques qui rendent vulnérable l’industrie textile de son pays, comme la suspension des exportations.

Le Bangladesh devrait importer 6 million de balles de coton en 2016/17, la production domestique de coton ne s’élevant qu’à 130 000 balles, selon le département américain de l’Agriculture (USDA).

 

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