18 juin 2010 - 21:26 |

CNUCED

Perspectives de la coopération entre les pays du Sud et l’Afrique présentées par Norbert Lebale de la Cnuced

(18/06/2010) Robert Lebale, responsable de la section Afrique à la Cnuced, a présenté le rapport 2010 sur le développement économique en Afrique, qui cette année traite de la coopération Sud-Sud.

Le rôle croissant des grands pays en développement dans le commerce, les finances, l´investissement et la gouvernance mondiaux, allié à la rapidité de leur expansion économique, amène à s´interroger sur les conséquences qu´il peut avoir pour le développement de l´Afrique.
Le Rapport 2010 sur le développement économique en Afrique examine les tendances récentes des relations économiques du continent avec d´autres pays en développement et les nouvelles formes de partenariat qu´elles impliquent.
La coopération Afrique-Sud peut permettre à l´Afrique de mieux faire face à ses difficultés de développement mais il faut, pour ce faire, que la coopération soit orientée vers le développement des capacités de production dans la région.

Tendances naissantes

L´étude fait apparaître une progression sensible du nombre et de la nature des structures de coopération entre l´Afrique et le Sud créées depuis 2000. Le Forum sur la coopération sino-africaine est la plus connue et la plus complexe. Il existe d´autres institutions nouvelles, qui lient l´Afrique à l´Inde, au Brésil, à la République de Corée et à la Turquie, entre autres. Par ailleurs, il existe de nouveaux partenariats stratégiques intercontinentaux.

D´après le Rapport, le commerce, l´investissement et les apports financiers publics sont les trois dimensions principales du partenariat de l´Afrique avec les pays en développement:_

Commerce
On enregistre une augmentation notable de l´importance des pays en développement dans le commerce africain, la part de ces pays dans le commerce extérieur de l´Afrique étant passée de 19,6 en 1995 à 32,5 en 2008. Toutefois, ce commerce est concentré sur le plan géographique et il accentue la dépendance à l´égard des produits de base car les exportations africaines vers d´autres régions en développement sont de plus en plus dominées par les produits primaires tandis que les importations comprennent de plus en plus d´articles manufacturés.


Investissement
De même, on enregistre une augmentation notable de l´importance des pays en développement dans l´investissement étranger direct en Afrique. La part de ces pays dans l´IED total est passée de 17,7 en moyenne dans la période 1995-1999 à 20,8 dans la période 2000-2008. Le secteur des ressources naturelles est la cible principale de l´IED des pays du Sud, mais on enregistre aussi des investissements non négligeables dans l´infrastructure, les finances, l´agriculture et l´industrie légère.


Financement
Enfin, les pays en développement sont aussi des sources grandissantes de courants financiers publics vers l´Afrique. Les données disponibles ne permettent pas d´en évaluer l´ampleur de façon complète et fiable, mais on estime que l´aide publique en provenance de ces pays s´élevait à 2,8 milliards de dollars en 2006. Cette aide se caractérise par le fait qu´elle sert souvent à promouvoir des activités de commerce et d´investissement en Afrique et qu´elle est destinée surtout aux secteurs de l´infrastructure et de la production.

Que faut-il faire pour exploiter les nouvelles possibilités?

Le Rapport 2010 invite instamment les nations africaines à tenir compte des tendances des relations “Afrique-Sud” dans leurs plans de développement économique à long terme.
Il recommande aux gouvernements d´être fermes dans leurs négociations de coopération avec les autres pays en développement afin que leurs intérêts nationaux ne soient pas négligés. Une approche dynamique de la part des gouvernements africains et le partage de données d´expérience avec les pays en développement partenaires seraient de nature à accélérer le processus d´apprentissage mutuel, ce qui devrait améliorer l´efficacité des relations pour toutes les parties.
D´après le Rapport, l´objectif général devrait être de renforcer les “capacités productives” de l´Afrique, c´est-à-dire l´aptitude des économies du continent à diversifier leur production et à produire des biens plus élaborés.
Les pays en développement partenaires peuvent soutenir ce processus en étendant le champ de leur intervention au-delà du secteur des activités extractives et en renforçant le transfert de technologie et de connaissances.
Selon le nouveau rapport de la CNUCED, l´octroi de prêts à des conditions de faveur par ces pays a permis à plusieurs États de la région d´améliorer l´accès aux moyens de financement et il faut s´en féliciter. Cependant, le rapport recommande aux pays africains de veiller à ce que les nouveaux emprunts contractés auprès de ces partenaires soient utilisés pour financer des projets qui leur permettent de renforcer leur capacité de remboursement.

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