Nestlé, déçu par la classe moyenne africaine, réduit la voilure

 Nestlé, déçu par la classe moyenne africaine, réduit la voilure
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Le géant de l'agroalimentaire suisse Nestlé est déçu par le rythme de l'émergence de la classe moyenne africaine et va réduire la voilure dans certains pays. "Nous pensions que ce serait la prochaine Asie (un continent qui a connu une forte croissance, ndlr), mais nous avons réalisé que la classe moyenne ici dans la région est très petite et n'est pas vraiment en progression", a déclaré au Financial Times Cornel Krummenacher, responsable de la zone de l'Afrique équatoriale.

Des commentaires à contre-courant de l'idée généralement répandue que la classe moyenne africaine est en pleine expansion. Avec des taux de croissance attendus entre 4,5 % et 5 % en 2015 et 2016 par différentes institutions économiques internationales, le continent africain est en effet présenté comme un nouvel eldorado pour les entreprises.

Les compagnies aériennes multiplient les liaisons, vu que "la classe moyenne a commencé à voler", selon le patron de Turkish Airlines, Temel Kotil, les banques se disputent un secteur en pleine ébullition, etc. Un rapport présenté début juin à l'occasion da la déclinaison africaine du Forum économique mondial estimait que "les pays africains, parmi lesquels le Mozambique, la Zambie ou l'Ethiopie, devraient croître plus vite que beaucoup d'économies émergentes, grâce aux investissements étrangers directs, à l'urbanisation rapide et à la classe moyenne émergente".

Mi-juin, le cabinet EY relevait que l'Afrique était la deuxième destination mondiale des investissements étrangers, avec l'émergence de nouvelles tendances : l'immobilier, l'hôtellerie, les médias et les télécommunications, la distribution, les services financiers et la technologie, autant de secteurs qui traduisent l'émergence d'une classe moyenne qui consomme.

Mais les groupes internationaux tels que Nestlé doivent aussi faire face à l'émergence de concurrents locaux qui les bousculent, comme par exemple dans le secteur bancaire, ou même dans le secteur alimentaire.

Ainsi la Côte d'Ivoire a inauguré en mai sa première usine de chocolat, qui permettra de servir les consommateurs locaux. Le ministre ivoirien du Commerce, Jean-Louis Billon, voit dans cette nouvelle consommation un symbole de "l'émergence d'une classe moyenne".

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