La Chronique Matières du Jeudi (18/05/2017)

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En cette fin de période sous revue, nombre de marchés de matières premières agricoles ont été impactés par le dévissage de 8% de la monnaie brésilienne, le real, après les révélations que le président Michel Temer aurait donné son accord pour le versement de pots de vin. Sur les autres devises, l'euro s'est raffermi face au dollar, le politique américaine étant plutôt incertaine.

CACAO

Le cacao a grimpé à la clôture jeudi soir à New York à son niveau de prix le plus élevé depuis le 6 avril, à $ 2 084 la tonne (t) tandis que Londres était à £ 1 605 ; vendredi dernier, la fève terminait respectivement à $ 2 015 et £ 1 569. En effet, la hausse de l'euro face au dollar mercredi a laissé penser que des acheteurs européens se porteraient à l'achat, le cacao étant pour eux meilleur marché.

Mais le marché du cacao a surtout été dominé par les troubles militaires et politiques en Côte d'Ivoire qui ont conduit à la fermeture des ports en début de semaine puis leur réouverture mercredi, après que le gouvernement ait donné le feu vert pour payer les arriérés promis aux militaires, ex-rebelles. Comme d'habitude dans ce genre de circonstances, le prix du cacao a grimpé avec la montée des tension et les difficultés aux ports en début de semaine, pour redescendre dès leur réouverture et l'apaisement de la situation car les disponibilités en cacao physique cette campagne sont importantes. Rappelons que mardi, le gouvernement a consenti à verser de suite FCFA 5 millions ($ 8 400) à chaque soldat, FCFA 2 millions supplémentaires devant être versés le mois prochain, ont assuré les autorités, les militaires retrouvant alors le chemin de leurs casernes.

Quant au Ghana, le Cocobod a obtenu $ 200 millions de la Banque centrale qui a dû émettre un emprunt obligataire pour couvrir ses besoins financiers jusqu'à la fin de la campagne 2016/17, fin septembre (lire nos informations).

Le Ghana où les achats de cacao sont en hausse de 18,2%, à 807 221 t entre le début de la campagne le 1er octobre et le 4 mai, et ce par rapport à la même période la campagne dernière. Ainsi, le Ghana pourrait excéder son objectif de 850 000 t cette campagne puisqu'on s'attend à ce que 70 000 t de cacao soient achetées durant la campagne intermédiaire, qui démarre le 9 juin, a souligné le directeur exécutif du Cocobod, Joseph Aidoo. La récolte principale s'est achevée hier, 18 mai, afin de donner deux semaines aux acheteurs pour se préparer aux achats de la campagne intermédiaire qui est habituellement vendue avec une décote aux transformateurs locaux. Notons la volonté présidentielle réaffirmée de porter à 50% contre 35% les volumes de fèves transformées localement.

Le Ghana, encore, qui a annoncé lundi subventionner à hauteur de 53,4% et de 81,03% respectivement l'achat d'engrais granulés et d'engrais liquide. Ainsi, les planteurs sont vivement incités à acheter ces intrants auprès des sociétés enregistrées et affiliées au Cocobod.

La situation est tendue aussi au Cameroun où 3 025 t de cacao -mais aussi du café- ont été bloquées de vendredi à lundi suite à une grève des dockers pour des motifs salariaux.

CAFÉ

La faiblesse du real brésilien, suite aux avatars politiques, ont pesé sur l'Arabica, dont les cours ont clôturé jeudi à $ 1,2965 la livre sur le marché à terme de New York. Le Robusta, quant à lui, sur le marché à terme de Londres, a terminé la période sous revue à $ 1 984 la tonne. Vendredi dernier, l'Arabica avait clôturé à $ 1,3495 la livre et le Robusta à $ 1 994 la tonne.

Sur les marchés asiatiques cette semaine, l'activité a été plus réduite car les spreads se sont élargis alors que les acheteurs ne sont guère intéressés car, souvent, ils sont déjà bien approvisionnés. En outre, le prix du café a récemment augmenté à Londres. Le Grade 2, 5% grains noirs et brisures, du Vietnam a été proposé avec une surcote de $ 20 à $ 40 la tonne par rapport à la cotation de Londres contre $ 10-$20 la semaine dernière. Le Grade 4, 80 défauts d'Indonésie, a été offert avec une décote de $ 20 sur Londres alors qu'elle était de $ 40 à $ 80 la semaine dernière.

La production totale brésilienne de café devrait chuter de 11,3% en 2017 par rapport à 2016, à 45,6 millions de sacs de 60 kg (Ms), avec des rendements en baisse dans la plupart des régions de production, le Brésil étant dans son année de faible production sur un cycle végétal de deux ans.

En Colombie, la production demeure soutenue avec les nouveaux caféiers qui atteignent le pic de leurs rendements et avec des conditions météorologiques favorables, souligne l'USDA. La production est donc attendue à 14,5 Ms contre les 14 Ms pronostiqués jusqu'à maintenant par le département américain; en 2017/18, elle ne progresserait que légèrement, à 14,6 Ms, estime l'USDA. Notons que sur 2016, la Fédération nationale des planteurs de café de Colombie déclare que la productivité a fait un bond de 29%, à 17,8 sacs par hectare contre 13,8 sacs en moyenne sur la décennie précédente.

Le département américain de l'Agriculture (USDA) estime que la production de café en Indonésie pourrait atteindre 10,9 Ms en 2017/18 contre 10,6 Ms de café vert équivalent cette campagne en cours 2016/17. La production de Robusta (essentiellement dans le sud de Sumatra) grimperait légèrement, de 300 000 sacs à 9,6 Ms, alors que celle d'Arabica (surtout au sud de Sumatra) resterait stable et mineure, à 1,3 Ms. L'USDA n'a pas constaté d'accroissement majeur des superficies caféières, mais l'industrie souligne que de nouvelles sources d'approvisionnement en Robusta émaneraient de la province de Jambi, à Sumatera. La superficie plantée serait de 1,25 million d'hectares contre 1,24 million auparavant. A noter que la consommation nationale progresserait, selon l'USDA, à 3,4 Ms contre 3,32 Ms actuellement, en raison de la montée du pouvoir d'achat de la classe moyenne et du nombre croissant de coffee shops. En 2016/17, le pays exporterait 7,2 Ms, selon les estimations de l'USDA, avec un dynamisme particulier en janvier et février 2017 lorsqu'on a relevé une hausse de 25% des exports. En 2017/18, ses ventes à l'international devraient augmenter à 7 Ms.

En Inde, la production est estimée à 5,4 Ms sur 2017/18 contre 5,1 Ms en 2016/17, dont 3,9 Ms de Robusta (3,7 Ms) et 1,4 Ms d'Arabica, quasiment inchangé. La consommation intérieure ne devrait guère évoluer, estimée par l'USDA à ,22 Ms en 2017. Un café qui est en vive concurrence avec la consommation largement répandue en Inde de la chicorée.

Le Pérou remonte la pente après les effets dévastateurs de la maladie de la rouille sur les plantations de café. L'USDA prévoit une hausse de 7% de récolte en 2017/18 (avril/mars), à 4,5 Ms, quasiment l'intégralité, 4,3 Ms, devant être exportés, en hausse de 8% sur 2016/17. Une tendance qui devrait se poursuivre avec la poursuite de l'accroissement des superficies caféières et le nouveau programme gouvernemental tendant à renouveler 80 000 ha de caféiers.

Côté consommation, notons que les stocks de café aux Etats-Unis ont augmenté en avril pour le cinquième mois consécutif, une hausse de 165 497 sacs portant le total entreposé à 6,89 Ms à fin avril, son niveau de volumes le plus élevé depuis 2001, selon la Green Coffee Association.

Côté entreprise, Jeudi, Rwanda Trading Company a inauguré une nouvelle usine de transformation de café dans la Zone économique spéciale de Kigali. Cette usine permettra au pays d'améliorer ses volumes d'exportation en café de qualité et à la société de doubler sa capacité de production, a souligné son directeur général Clay Parker. L'usine peut transformer 7 tonnes de café à l'heure, permettant de faire près de trois conteneurs de 19,2 t par jour à l'export contre un conteneur actuellement. Le café utilisé sera acheté auprès de 80 000 producteurs rwandais. En 2015, le pays a exporté quelque 19 000 t de café, générant environ $ 62 millions. Cette année, le gouvernement a pour objectif 22 650 t procurant $ 68 millions.

De son côté, Nestlé a ouvert mardi son usine Al Maha de 30 000 m2 à Dubai (Dh 530 millions) ; forte de 340 salariés, elle produira 22 000 t de produits Nescafé, l'usine étant certifiée halal. C'est également une unité zéro déchets. C'est la troisième usine de Nestlé dans les Emirats et sa 18ème au Moyen Orient. Sa production sera essentiellement destinée à l'export sur cette région même du monde.

CAOUTCHOUC

Mercredi soir, les cours du caoutchouc à la clôture ont atteint un sommet de cinq semaines enregistrant une septième séance consécutive de hausse. Le contrat livraison octobre sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) a gagné 1,7 yen pour terminer à 229,7 yens ($2,04) le kilo. Une augmentation alimentée par des prix plus élevés du pétrole mais aussi et surtout par la hausse du contrat à échéance la plus proche, mai, qui expire le 25 mai prochain, dans un contexte de faibles stocks dans les entrepôts du Tocom.

« Le marché de Tokyo a été stimulé par le prix croissant du contrat de mai, car certains investisseurs essayent de régler le solde à la dernière minute », a déclaré Hiroyuki Kikukawa, directeur général de recherche chez Nissan Securities. Le contrat de mai a grimpé de 12,1 yens pour clôturer à 309,5 yens le kilo. Au 30 avril, les stocks de caoutchouc dans les entrepôts se montaient à 1 247 tonnes. Ils sont en baisse de 85% par rapport à l'année précédente et se situent à un plus bas depuis juillet 2010, un niveau suffisamment bas pour présenter un risque de fluctuations brusques des prix.

« Une fois que les investisseurs ayant un intérêt ouvert dans le contrat de mai auront dénoué leurs positions, je m'attends à ce que le marché va recommencer à diminuer en lien avec la demande automobile qui semble tomber aux États-Unis et en Chine », a ajouté Hiroyuki Kikukawa.

Le contrat pour une livraison septembre sur le marché de Shanghai a augmenté mercredi de 85 yuans pour finir à 13 785 yuans ($2 000) la tonne.

Selon l’Association des pays producteurs de caoutchouc naturel (ANRPC), la production mondiale de caoutchouc naturel devrait atteindre 12,77 millions de tonnes (Mt), en hausse de 5,7% par rapport à 2016. Toutefois, elle demeurera inférieure à la demande estimée à 12,817 Mt, en hausse de 1,8% par rapport à 2016.

La production de caoutchouc naturel a stagné au cours des trois dernières années en raison de la baisse des prix, mais le récent rally augmentera la production en 2017, a estimé l’ANRPC dans un communiqué. La production de Thaïlande devrait augmenter de 5,1% en à 4,381 Mt, tandis que celle du Vietnam croiserait de 8,5% à 1,12 Mt. Quant à la demande en caoutchouc naturel, elle augmentera probablement de 1,3% en Chine et 3,5% en Inde. Néanmoins, les importations de caoutchouc naturel en Inde pourraient chuter de 30,5 % en 2017 par rapport à l'année précédente pour atteindre 320 000 tonnes car la production locale devrait grimper de 20% a précisé L’ANRPC.

En Afrique de l’Ouest, la Société internationale de plantations d'hévéas (SIPH) a vu son chiffre d’affaires grimper de 81,5% au 1er trimestre 2017 à €91,5 millions grâce à la hausse globale des cours du caoutchouc, même si on observe une forte volatilité des cours mais aussi une augmentation des tonnages vendus (cf. nos informations).  

Côté entreprises, l’américain General Motors entend imposer le principe de "zéro déforestation" à ses fournisseurs pour encourager une culture de l'hévéa responsable et le respect de zones de conservation dans les grandes régions de productions. General Motors estime qu'acheter des pneus produits à partir du caoutchouc naturel à des petits producteurs et des grandes plantations promouvant des pratiques responsables permettrait de préserver, voire de restaurer, des forêts nécessaires pour répondre aux défis posés par le changement climatique. Une telle option permettrait également de protéger les espèces en danger, souligne le constructeur automobile.

La société agroalimentaire Sri Trang de Thaïlande, la plus grande société mondiale de production de caoutchouc naturel, a revu à la baisse ses prévisions de ventes pour 2017 entre 1,3 et 1,7 millions de tonnes (Mt) contre une prévision de 1,7 Mt en janvier. Pourquoi ? La volatilité des prix du caoutchouc alors que l’économie chinoise reste incertaine, selon Veerasith Sinchareonkul, directeur de l’entreprise. « Il est difficile de prévoir les prix du caoutchouc cette année en raison de la volatilité des prix des produits de base, en particulier des prix du pétrole. Ils dépendent également de l'économie chinoise car c'est un grand consommateur », a-t-il déclaré. Cependant, les prix devraient être supérieurs à ceux des dernières années en raison de la hausse de la demande et d’un approvisionnement plus resserré, a déclaré Paul Sumade Lee, également directeur général. La société prévoit de dépenser de 1 à 2 milliards de bahts ($28,78 – $ 57,55 millions) pour construire une nouvelle usine en Thaïlande et augmenter la production en Indonésie. Elle prévoit également d’augmenter sa capacité de production à 2,9 millions de tonnes cette année, contre 2,7 Mt prévus en janvier et contre 2,4 Mt en 2016, a déclaré Veerasith Sinchareonkul. L'augmentation de la capacité de production l'aidera à porter sa part de marché à 20 % au cours des prochaines années contre de 12% en 2016, a-t-il précisé. L'année dernière, l'entreprise a vendu 1,5 Mt de caoutchouc.

COTON

Les cours du coton ont été bien agités cette semaine avec une volatilité extrême. Lundi, les cours ont touché un plus haut de trois à 87,18 cents la livre pour clôturer à 85,32 cents la livre. Le contrat de juillet s’est envolé avec des volumes échangés très importants, plus de 100 000. Les cours se sont toutefois abaissés dans les trois séances suivantes pour atteindre jeudi 79,24 cents la livre suite notamment au rapport hebdomadaire de l’USDA sur les ventes américaines de coton à l’exportation soulignant une baisse. Sur la semaine sous revue, les cours sur le contrat de juillet ont gagné plus de 12 cents pour ensuite perdre 9 cents.

«L’écart entre l’ancienne campagne (échéance juillet) et la nouvelle campagne (échéance décembre) est très important. La tension est grande sur les ventes non encore fixées, les filateurs ayant acheté en quantité mais ils n’ont pas encore fixés le prix» souligne un négociant. La situation peut-être potentiellement explosive remarque-t-il compte tenu  que l’échéance de juillet n’est que dans moins de deux mois et qu’elle marque aussi la fin de l’année cotonnière. «La liquidation de juillet peut-être sanglante dans tous les sens » estime-t-il.

Au Mali, le gouvernement a proposé en conseil des ministres une nouvelle de dynamisation de la filière coton (cf. nos informations). 

HUILE DE PALME

La demande tant locale qu’extérieure est forte et a soutenu les cours de l’huile de palme cette semaine. Mercredi sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange, le contrat d’août a clôturé à 2 643 ringgits ($611,66) la tonne.

« Le marché est en hausse en raison d’une demande physique plus forte », a déclaré un négociant de Kuala Lumpur. Le Ramadan, qui démarrera à la fin du mois prochain mois, apporte un fort soutien au cours. Mais pas seulement, la demande locale augmente également.

Les exportations d'huile de palme en Malaisie ont augmenté de 7 à 8,9% sur 15 premiers jours de mai par rapport à la même période en 2016.

L'augmentation de la production devrait toutefois peser sur les prix de l'huile de palme. En outre, observe un négociant « Il y a encore un biais haussier, car les données sur les exportations étaient plutôt bonnes. Le marché physique est encore fort, mais le renforcement du ringgit pourrait nuire à court terme ».

En Inde, les importations d’huile végétale ont augmenté de 7 % à 1,3 million de tonnes (Mt) en avril par rapport à la même période en 2016. Quant aux importations d'huile de palme, elles se sont élevées à 752 632 tonnes, tandis que les importations de soja ont été de 304 942 tonnes, a déclaré la Solvent Extractors' Association of India dans un communiqué.

Côté entreprises, Wilmar International a réalisé un bénéfice net de $361,6 millions au 1er trimestre 2017, en hausse de 51% par rapport au 1er trimestre 2016. Le chiffre d’affaires progresse de 17,4% à $10, 570 milliards grâce à des prix plus élevés ainsi que des volumes en hausse dans les huiles tropicales et le sucre. « Ce bon résultat reflète les bonnes performances des oléagineux et céréales et des huiles tropicales ainsi que des contributions plus importantes des associés du Groupe » indique un communiqué du groupe. Le segment huiles tropicales enregistrent un bénéfice avant impôt en hausse de 20% à $176,8 millions au 1er trimestre tandis que le segment oléagineux et céréales progresse de 27% à $213,7 millions. En revanche, le sucre accuse une perte avant impôt de $34,5 millions.

RIZ

Envolée sur le marché du riz en Thaïlande et au Vietnam où les prix ont atteint des sommets de plusieurs mois suite à un forte demande. En revanche, en Inde les taux élevés et l’appréciation de la roupie détournent les acheteurs.

En Thaïlande, le Thaï 5% a progressé à $385- $411 la tonne contre $387 à $392 la semaine dernière. À un prix moyen de $398 la tonne, les prix du riz thaïlandais ont atteint leur plus haut niveau en neuf mois, selon les données de Reuters. Une hausse consécutive à une nette reprise de la demande de certains pays importateurs. La semaine dernière, le Bangladesh a déclaré qu’il importerait 600 000 tonnes de riz. L’entité publique chargée de l’achat des grains a déjà émis deux offres pour un total de 100 000 tonnes.

« Les exportateurs continuent de vendre, les navires sont toujours chargés, et de grands acheteurs arrivent maintenant », a déclaré un négociant basé à Bangkok. « Si les acheteurs continuent d'acheter, les prix continueront d'augmenter », a estimé un autre négociant de Bangkok.

Au Vietnam, le Viet 5% s’établissait à $365-$370 la tonne contre $355-$360 la semaine dernière, suivant la tendance en Thaïlande. Avec une moyenne de $367,50 la tonne, les prix du riz vietnamien sont à un niveau de 11 mois. En anticipant une plus grande demande des principaux pays importateurs, les négociants du Vietnam stockent du riz afin de vendre plus tard à un prix plus élevés. « Les opérateurs s'attendent à ce que la demande grimpe encore ainsi ils ne se précipitent pas pour vendre maintenant », a déclaré un négociant basé à Ho Chi Minh.

Le Vietnam a expédié environ 1,84 million de tonnes de riz entre janvier et avril, en baisse de 8,8% par rapport à la même période en 2016.

En Inde, le 5% brisures parboiled a baissé de $3 la tonne pour s'établir à $391-$ 396 la tonne avec une demande à l'exportation.

Au cours des deux derniers mois, la hausse des taux indiens sur les achats du gouvernement et l'appréciation de la roupie ont provoqué une hausse des prix locaux du riz. La roupie a augmenté de plus de 5 % cette année et se négocie près de son plus haut niveau en 21 mois. Pour les exportateurs, une forte roupie ne leur permette pas de réduire leur prix. « Les acheteurs africains se déplacent vers le Vietnam. Le riz indien n'est pas compétitif au niveau actuel des prix », a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l'État sud de l'Andhra Pradesh.

SUCRE

La chute du real, la monnaie brésilienne, suite au coup de tonnerre politique, a entrainé une vague de ventes sur le marché du sucre jeudi, faisant baisser le cours du sucre roux en cette fin de période sous revue, à 15,58 cents la livre en cours de séance, avant de se ressaisir quelque peu et clôturer à 16,03 cents ; vendredi dernier, il avait terminé à 15,51 cents.

Une chute des cours qui a été limitée en raison des fortes pluies qui tombent actuellement sur le n°1 mondial, faisant craindre pour la récolte de canne en cours.

Quant au sucre blanc, coté sur le marché à terme de Londres, il a terminé à $ 455,30 la tonne, suivant en cela les déconvenues du sucre roux, contre $ 442 vendredi dernier.

Un prix du sucre qui ne devrait guère augmenter étant donné la production record qui se profile sur 2017/18. Dans son rapport biannuel publié cette semaine, le département américain de l'Agriculture (USDA) estime que la production atteindra 180 Mt, des hausses étant attendues au Brésil (+500 000 t, à 39,7 Mt, l'USDA estimant que 1% de plus de canne irait à la fabrication de sucre par rapport à l'éthanol l'année prochaine), en Chine (10,5 Mt contre 9,5 Mt en 2016/17), dans l'Union européenne (UE, +12,7%, à 18,6 Mt), en Inde (+18%, à 25,8 Mt) et en Thaïlande (11,2 Mt contre 10 Mt), pour ne citer que les principaux. La consommation mondiale, quant à elle, est attendue à 171,6Mt, en baisse de 308 000 t par rapport à 2016/17. Ceci dit, les exportations seraient record, à 59,2 Mt et les stocks mondiaux baisseraient pour la troisième année consécutive, de l'ordre de 2%, à 38 Mt.

Quant au Mexique (lire nos précédentes informations), le ministre de l'Economie Donald Guajardo a déclaré mardi qu'une solution serait trouvée sur le dossier sucre avant la date butoir du 5 juin. Rappelons que le lobby sucrier américain veut que le Mexique exporte moins de sucre raffiné aux Etats-Unis, allant ainsi dans le sens d'une remise en cause ou d'une renégociation majeure du traité Nafta.

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