FAO : “il n’y a aucune raison d’avoir une crise des prix alimentaires”

 FAO : “il n’y a aucune raison d’avoir une crise des prix alimentaires”
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“Il n’y a aucune raison d’avoir une crise des prix alimentaires comme celle que nous avons eue en 2007. (Le monde) a suffisamment de nourriture disponible, c’est juste le résultat de problèmes logistiques“, a déclaré Maximo Torero, économiste principal et directeur général adjoint du département du développement économique et social de la FAO, lors d’une conférence de presse virtuelle vendredi à Genève.

Ce sont donc les mesures de confinement qui affectent la disponibilité de la nourriture, a-t-il précisé. Les blocages ont affecté à la fois l’offre et la demande, y compris l’accès aux marchés, l’accès aux intrants et la possibilité de faire circuler les marchandises. L’approvisionnement en poisson a également été affecté par la fermeture de nombreux aéroports.

“Les mesures actuelles visant à contenir la propagation du virus affectent les exportations et les importations de denrées alimentaires. Les denrées alimentaires doivent circuler à travers les frontières sans restriction et dans le respect des normes de sécurité alimentaire existantes”, a souligné l’économiste.

Selon la FAO, restreindre la circulation des aliments est le pire scénario qui puisse arriver. “Toutes les mesures contre le libre-échange seront contre-productives“, souligne le communiqué.

Pour la FAO, les produits à forte intensité de main-d’œuvre comme les fruits, les légumes et la viande doivent être mis en avant comme un secteur prioritaire. Cela permettrait à la chaîne de valeur de continuer à fonctionner et que ces types de vivres puissent également circuler.

Une réduction considérable des transferts de fonds est également prévue, car la plupart des migrants envoient de l’argent chez eux depuis des pays fortement touchés par les pandémies.

Plus globalement, la FAO estime que des niveaux de production plus faibles que prévu en Chine à la suite de l’assouplissement des mesures de confinement pourraient indiquer que des dizaines de millions de personnes supplémentaires auront trop peu à manger dans le monde.

Aujourd’hui nous avons 821 millions de personnes sous-alimentées, nous parlons donc d’une augmentation d’environ 8 à 10% de ce nombre s’il y a des changements dans la croissance du PIB ; donc essentiellement notre scénario le plus bas avec une croissance du PIB de 2% est une augmentation d’environ 30 millions, notre scénario le plus haut est que 88 millions de personnes vont être sous-alimentées“, a analysé M. Torero.

Face à de tels scénario, la FAO plaide, en priorité, pour la sécurisation des chaînes de valeur alimentaires en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. Et pour atténuer les effets de la pandémie sur l’alimentation et l’agriculture, l’agence onusienne exhorte également les pays à répondre aux besoins alimentaires immédiats de leurs populations vulnérables, à renforcer leurs programmes de protection sociale, à maintenir le commerce mondial des denrées alimentaires, lit-on dans le communiqué.

L’objectif est de faire tourner les rouages de la chaîne d’approvisionnement nationale et à soutenir la capacité des petits exploitants agricoles à accroître la production alimentaire.

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