En Côte d’Ivoire, 80 000 t de cacao seraient coincées en brousse

 En Côte d’Ivoire, 80 000 t de cacao seraient coincées en brousse
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Alors que les arrivages de fèves de cacao aux ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro ont atteint 2,087 millions de tonnes (Mt) entre le 1er octobre et le 18 juillet, selon les exportateurs, soit une hausse de 4% par rapport à la même période la campagne dernière, quelque 80 000 t demeureraient dans les entrepôts des fermes et les magasins en brousse. En cause, la crise énergétique qui continue de sévir en Côte d’Ivoire et qui entrave l’activité de transformation des usines locales, à laquelle se greffe la pénurie de conteneurs constatée un peu partout au niveau mondial suite à la perturbation des flux commerciaux liée à la pandémie. Le coût du fret a doublé à cause de ce manque de conteneurs.

 

« Nous n’avons pas été en mesure de livrer du cacao aux ports car nous ne parvenons pas à obtenir le connaissement (bon de chargement, ndlr.). Lorsque vous en faites la demande, le système du Conseil du café-cacao (CCC) rejette la demande après quelques jours », explique à Reuters un directeur d’une coopérative de Soubré. Celle-ci détiendrait depuis 45 jours 700 t de cacao qu’elle ne parvient pas à livrer aux ports.

 

En effet, les volumes d’arrivages aux ports ont ralenti la semaine dernière à 14 000 t contre 26 000 t la dernière semaine de juin.

 

De sources anonymes du CCC, le Conseil aurait demandé aux exportateurs de ne collecter que des fèves prêtes à être chargées car il n’y aurait plus de place dans les entrepôts. Cette limitation évite les queues devant les entrepôts et les usines, ce qui n’est jamais bon signe.

 

Cette limitation des arrivages serait donc directement liée aux mesures de rationnement de l’électricité, ce qui occasionnerait des baisses de broyages et de transformations de fèves, créant des stocks. D’ailleurs, les broyages  ont chuté de 22% en juin, tandis que les exportations de fèves et de produits semi-finis ont chuté de 23% par rapport à juin 2020.

 

Un exportateur explique à Reuters que ces deux derniers mois, il aurait manqué 10 navires sur lesquels charger des fèves, par manque de conteneurs. Une situation qui devrait s’apaiser pas avant février 2022, selon un transporteur basé à Abidjan.

 

« Nous ne pouvons pas vraiment exporter le cacao que nous avons car il n’y a pas de conteneurs. Le fret a plus que doublé mais aussi, il n’y a pas de conteneurs donc on accumule des stocks ici et nous sommes obligés de réduire nos activités », a expliqué un autre directeur d’une entreprise d’export.

 

Une situation assez lourde en cette mi-juillet alors que se profile une nouvelle campagne 2021/22, qui démarrera début octobre, et qui risque d’être encore bonne : ces dernières semaines, on a encore enregistré un bon mix de pluies et de soleil pour le développement des cacaoyers, même si un peu plus de soleil serait le bienvenu. Selon les producteurs, les cacaoyers comptent de nombreuses fleurs, en nombre semblable à l’année dernière à pareille époque. Or, la récolte ivoirienne 2020/21 serait record…

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