Sans variétés adaptées, les rendements du riz dans le Sahel baisseront de 45%

 Sans variétés adaptées, les rendements du riz dans le Sahel baisseront de 45%
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« Notre modèle montre que sans des mesures d’adaptation adéquates, les rendements du riz irrigué dans la région du Sahel d’Afrique de l’Ouest pendant la contre-saison vont diminuer de près de 45 %, mais avec l’adaptation ils vont diminuer significativement moins – de près de 15 % » indique Pepijn van Oort, spécialiste de la modélisation des cultures au Centre du riz pour l’Afrique (Africarice). C’est l’une des conclusions de la première étude réalisée sur l’impact du changement climatique sur la production de riz en Afrique entre 2000 et 2070 publiée dans la revue Global Change Biology (Impacts of climate change on rice production in Africa and causes of simulated yield changes ).

Le Sahel sera confronté à des températures moyennes de plus en plus élevées, ainsi que des changements de la pluviométrie dans les années à venir selon les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). D’ores et déjà, le riz irrigué de contre-saison dans la région du Sahel a atteint le seuil critique de 37 degrés Celsius, souligne AfricaRice. Une hausse substantielle de la température conduira à la diminution des rendements avec la baisse de la photosynthèse. Toutefois, en Afrique de l’Ouest, la baisse variera en fonction des zones de production, elle sera plus modérée dans les régions côtières plus fraîches et plus accentuées dans les zones intérieures.

Une situation réversible grâce à l’adaptation

Des mesures d’adaptation au changement climatique et à la hausse des températures permettent de diminuer substantiellement la baisse des rendements du riz. La première d’entre elles est l’adoption de variétés résistantes à des températures plus élevées. Est également suggéré le décalage des dates de semis jusqu’à la saison froide. En outre, souligne l’étude, il est nécessaire de développer la recherche sur le processus de photosynthèse à des températures extrêmes.

Ainsi en Afrique de l’Ouest, les rendements du riz irrigué en saison humide augmenteraient de 7% avec l’adaptation (-21% sans adaptation) et ceux en saison sèche de baisseraient de 15% (contre – 45% sans adaptation).

Opportunités en Afrique de l’Est

En Afrique de l’Est, au contraire, la hausse des températures va générer des opportunités pour la culture du riz. Car si le riz supporte des climats chauds avec des températures jusqu’à 35 degré Celsius, il est sensible aux températures fraîches qui peuvent ralentir sa croissance. Or, en Afrique de l’Est, le riz est principalement cultivé dans les hautes terres, souvent trop fraîches. Des températures plus élevées offrent donc des opportunités, qui seront optimales avec une gestion de l’eau et des nutriments. Selon le modèle, les rendements du riz irrigué augmenteraient de 25%.

L’impact du changement climatique projeté sur les rendements rizicoles a été évalué en utilisant le modèle de simulation des cultures ORYZA2000. L’étude stimule les impacts sur le riz dans les systèmes irrigués (saison sèche et saison humide) et dans les systèmes pluviaux (terres hautes et basses terres). Elle a été financée par le Programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS), le Programme de recherche du CGIAR sur les systèmes agroalimentaires riz (RUCE), le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ).

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