La transformation des noix de cajou en Côte d’Ivoire progresse de 45% en 2018

 La transformation des noix de cajou en Côte d’Ivoire progresse de 45% en 2018
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Le marché de la noix de cajou a été mouvementé l’année dernière mais la Côte d’Ivoire a réalisé de bonnes performances tant dans la production que l’exportation et la transformation, même si les prix ont été beaucoup moins rémunérateurs.

Elle est parvenue à accroître ses exportations de noix de cajou brutes de 14% par rapport à 2017 avec un volume de 789 000 tonnes expédiées, soit 92% de la production nationale selon les données estimées par le spécialiste N’Kalô. La première destination demeure le Vietnam, en légère baisse, avec 431 000 tonnes, soit près de 55% des exportations ivoiriennes. Suivent l’Inde (26%), le Brésil (0,8%) et l’Indonésie (0,6%).

Toutefois, une part importante et croissante des exportations de noix de cajou brutes sont expédiées en contrebande, soit 140 000 tonnes en 2018 contre 80 000 tonnes en 2017, révèle N’Kalô. « C’est un peu le résultat de la politique menée en faveur de la transformation et de la taxe sur l’exportation de la noix brutes, qui font qu’il est encore plus intéressant qu’avant d’exporter au Vietnam en passant par le port de Tema au Ghana que par le port d’Abidjan. Au début de la campagne, il y avait FCFA 150 par kilo prélevé à l’exportation en passant par Abidjan contre 0 au Ghana ! » souligne Pierre Ricau, Market Analyst de N’Kalô. En 2018, il y a eu un autre facteur aggravant, ajoute-t-il, avec la décision, prise un peu au dernier moment, obligeant les exportateurs à réserver 15% des volumes exportés aux transformateurs locaux. Ce qui a bloqué pendant un certain temps les sorties par le port d’Abidjan. A l’instar du cacao, les pays pourraient gagner à s’entendre pour harmoniser leur politique dans le cajou.

Du côté des amandes de cajou, les exportations ont progressé de 8,6% en 2018 pour atteindre 9 050 tonnes. Ramené à la production, le taux de transformation est en légère baisse à 5% en 2018. « La production s’accroît plus vite que la transformation. Il y a une nette hausse de la transformation mais il y a une telle croissance de la production à plus 14% ! ». Si on prend en compte les stocks chez les transformateurs locaux, soit 15 000 tonnes, on arrive à une fourchette de 60 000 à 65 000 tonnes de noix de cajou brutes transformées en Côte d’Ivoire contre 41 500 tonnes en 2017. «Pour la première fois au mois de décembre, la Côte d’Ivoire a exporté plus d’amandes de cajou que le Brésil. C’est sur un mois et conjoncturel, mais je ne serais pas surpris si l’année prochaine, la Côte d’Ivoire dépasse le Brésil » observe Pierre Ricau. Le premier client des amandes de cajou ivoirienne est le Vietnam, en baisse toutefois de 11% par rapport à 2017, à 4 670 tonnes, soit près de 52% des amandes exportées. Puis suivent les Etats-Unis (25%) en hausse de 79%, et les Pays-Bas (6%) en recul de 30%.

En Côte d’Ivoire comme en Afrique de l’Ouest, les performances de la transformation de noix de cajou ont été très bonnes en 2018. Alors que la progression était de l’ordre de 1 000 tonnes par an, entre 2017 et 2018 nous sommes passés d’environ 80 000 tonnes transformées à 120 000 tonnes, souligne Pierre Ricau.

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