Le cacao de Sierra Leone réapparait sur les marchés de niche
La Sierra Leone réapparait sur la scène cacaoyère, et de surcroit, de niche. Deux organisations de producteurs à Gaura et à Tunkoya, représentant quelque 1 000 cacaoculteurs situés dans le Parc national de Gola Rainforest, viennent d’expédier leur premier conteneur à l’américain Dandelion Chocolate, spécialiste du chocolat de niche, “de la fève à la barre”, basé à San Francisco. Il entend en faire un chocolat pure origine Sierra Leone.
Un deuxième conteneur devrait être prochaine ment expédié, l’objectif étant d’atteindre les 50 conteneurs par an afin que la filière soit durable pour les producteurs, a souligné Kristy Leissle marketer chez Twin Trading, lors de la récente conférence Chocoa 2018 qui s’est tenue fin février à Amsterdam.
En effet, ces opérations commerciales s’inscrivent dans le cadre du “Gola Rainforest Cocoa Project” de l’ONG britannique Twin Trading. D’une durée de trois ans, le projet est dans sa dernière année avec pour objectif de réhabiliter cette filière en Sierra Leone. Rappelons que le pays a connu 10 ans de guerre civile puis a été terriblement impacté, de 2014 à 2016, par l’épidémie du virus Ebola. C’est d’ailleurs à ce moment que le n° 1 mondial du chocolat, le suisse Barry Callebaut, avait suspendu les opérations de sa filiale Biolands en Sierra Leone.
Le projet de Twin Trading connait un certain succès, rapporte Confectionery News, qui souligne qu’actuellement des cacaoculteurs à Tonkia, à Koya mais aussi à Malema, s’intéressent à ce projet, le nombre de membres devant atteindre 2 000 cacaoculteurs d’ici fin 2018. La production, actuellement de 12,5 tonnes (t) par an, serait de 62,5 t en fin d’année. Un cacao Forastero bio mais non certifié, fermenté sur les fermes.
Au niveau national, la Sierra Leone produirait 20 000 t de cacao cette campagne 2017/18, selon l’Organisation internationale du cacao (OIC), contre 12 000 t en 2015/16.
