Alexandre Vilgrain : “L’Afrique doit sortir de la dictature du consommateur !”

 Alexandre Vilgrain : “L’Afrique doit sortir de la dictature du consommateur !”
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Témoin de l'intérêt que suscite le thème de l'agriculture en Afrique dans des sphères très diversifiées, une petite centaine de personnes, dont nombre d'entre elles issues de la diaspora, étaient réunie hier à Paris, au siège du Conseil supérieur du notariat, à l'invitation de la Coordination pour l'Afrique de demain (CADE) pour évoquer le thème " Secteurs agroalimentaires en Afrique et dans le monde".

Entre autres intervenants, Alexandre Vilgrain, PDG du groupe agro-alimentaire Somdiaa, très implantée en Afrique, a mis le doigt sur plusieurs points. Tout d'abord, l'urgence de cultiver la terre en Afrique, une urgence biologique car les terres deviennent de plus en plus acides, a-t-il souligné. D'autre part, la nécessité de ne pas opposer grandes et petites exploitations. "L'essentiel est que tout soit cultivé", a-t-il déclaré.

Mais la question est aussi politique. "Vous ne pouvez pas développer l'agriculture si vous ne la protégez pas. Il ne faut pas libéraliser l'agriculture en Afrique". Et le chef d'entreprise de citer l'exemple édifiant du Sénégal qui a décidé de protéger sa filière avicole et qui "aujourd'hui est presque autosuffisant".

"L'Afrique doit sortir de la dictature du consommateur ! Il faut une vraie protection", estime Alexandre Vilgrain. Prenant l'exemple du sucre, une activité importante du groupe en Afrique, il a rappelé les bons rendements obtenus sur le continent mais le coût élevé des facteurs de production. "Donc, il faut la protéger", en conclut-il.

Parallèlement, "il faut créer un capitalisme africain", propose le patron de Somdiaa. "Car, tout simplement, un champs, c'est de l'infrastructure, c'est quatre routes ou chemins pour le desservir. Il faut des silos partout, etc."

"Il faut mettre tout cela en place en Afrique et vite, le vrai sujet étant : quand est-ce qu'on s'y met? On en parle beaucoup mais cela ne bouge pas trop", conclut Alexandre Vilgrain, par ailleurs président du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian).

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