Un nouveau record de production de coton pour la Côte d’Ivoire mais pour quel marché ?
Le dynamisme de la filière coton en Côte d’Ivoire ne se dément pas. Pour la campagne 2020/21, la production de fibre devrait atteindre un record pour la troisième année consécutive à 1 million de balle de 480 livres (217 824 tonnes), estime le département américain de l’Agriculture (USDA). Une nouvelle hausse envisagée de 11% après celle de 12% en 2019/20 à 900 000 balles, ce qui placerait la Côte d’Ivoire au troisième rang des producteurs d’Afrique sub-saharienne.
Tous les indicateurs sont au vert : les superficies emblavées sont passées de 382 000 hectares en 2018/19 à 408 000 ha en 2019/20 et sont projetées à 410 000 ha en 2020/21 et les rendements ont atteint 520 t/ha pui 528 et 531 t/ha. L’engouement pour la culture est réel avec près de 30 000 nouveaux cotonculeurs entre 2018/19 et 2020/21 à 117 766. Des cotonculteurs qui ont été encouragés par des prix au producteur élevés, parmi les plus élevés de la région, avec FCFA 265 le kilo en 2018/19 et un nouveau coup de pouce à FCFA 300 pour 2019/20 dans un contexte de chute des prix internationaux.
Quid de la demande d’exportation
Une certaine vitalité de la filière mais qui exporte plus de 95% de sa production. Or, l’offre mondiale est abondante et la demande bien incertaine et quasi à l’arrêt depuis l’expansion de la pandémie du Covid-19 avec les mesures prises au niveau mondial pour contenir sa propagation.
Si l’USDA estime qu’une autre préoccupation potentielle pour l’année à venir pourrait être la capacité portuaire de la Côte d’Ivoire pour évacuer le coton compte tenu de ses autres principales exportations agricoles, elle relève aussi que le Bangladesh, l’Inde et le Pakistan, principaux marchés d’exportation de la Côte d’Ivoire – 60% en 2018/19 – semblent à l’avant-garde des crises de santé publique liées au Covid-19.
Si les secteurs textiles de ces pays sont fermés pendant de longues périodes, l’estimation des exportations de l’année en cours sera réexaminée, en fonction de l’adoption aussi d’autres destinations. Néanmoins, outre la relance des secteurs textiles en Asie, la reprise de la demande en vêtement, après le confinement, semble très hypothétique notamment compte tenu notamment de l’ampleur de la crise économique mondiale.