Alors que le prix du cacao stagne, celui du chocolat grimpe, entrainé par l’inflation

 Alors que le prix du cacao stagne, celui du chocolat grimpe, entrainé par l’inflation
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L’inflation érode le pouvoir d’achat des consommateurs ce qui les incite à prioriser la consommation de biens essentiels par rapport aux produits de luxe dont le chocolat fait partie, constate l’Organisation internationale du cacao (ICCO) dans son rapport mensuel de marché paru ce matin. Toutefois, il est encore trop tôt pour mesurer l’impact réel que ceci aura sur la demande en chocolat. Il faut, précise l’Organisation inter-gouvernementale, attendre la publication des tous les chiffres de broyages ce mois-ci qui fourniront « une première indication de la direction de la demande mondiale en cacao ». Rappelons que les broyages en Europe au premier trimestre 2022 sont en hausse de 4,4% à 373 498 t selon l’Association européenne du cacao et de 6,1% sur le seul mois de mars en Côte d’Ivoire ; depuis octobre, ils atteignent 315 000 t contre 302 000 t sur la même péridoe la campagne dernière. On attend aujourd’hui les chiffres d’Amérique du Nord puis ceux d’Asie sans précision de date.

Et l’ICCO de détailler l’impact des différents facteurs sur les fondamentaux du cacao. La hausse des prix de l’énergie ? Pour les pays producteurs, cela surenchérit les prix du transport jusqu’aux port et en mer : de juillet 2019 à septembre 2021, les coûts de transport ont été multipliés par plu de 10, passant de $ 1 342 à… $ 10 839 ! Le coût du transport a commencé à baisser au début de la campagne cacaoyère 2021/22 mais demeurait encore à $ 9 430 en mars 2022.

Côté pays importateurs, la flambée de prix de l’énergie pèse lourdement sur les coûts des industriels pour la transformation et la fabrication de chocolat. Les industriels ont alors le choix entre réduire leurs marges dégagées dans le process de transformation ou accroître le prix du chocolat à la consommation, ou les deux ! Et l’ICCO de prendre l’exemple du Royaume Uni où l’inflation a atteint récemment 6,2% conduisant Cadbury Dairy Milk, filiale de Mondelez international, à réduire de 10% la taille de sa tablette de chocolat.
Face à cette inflation galopante, les cours mondiaux du cacao n’ont, quant à eux, quasiment pas bougé en un an, de $ 2 462 en mars 2021 à $ 2 461 en mars 2022. Sur le seul mois de mars, objet du rapport mensuel de l’ICCO, après une première partie où les prix ont grimpé face à la perspective d’un déficit d’approvisionnement de fèves sur 2021/22, ils ont ensuite chuté sur fond de base de guerre en Ukraine car « cela pourrait réduire les voyages en Europe de l’Ouest et donc réduire la fréquentation des aéroports, lieu majeur d’achats de chocolat. » Puis, les prix sont repartis à la hausse car la météo n’était pas très favorable en Afrique de l’ouest mais aussi parce que des lots de cacao de Côte d’Ivoire ont été rejetés pour des raisons de qualité, ce qui a provoqué une hausse des cours.

Quant aux volumes, l’ICCO rappelle que les arrivages aux ports ivoiriens du 1er octobre au 10 avril étaient en hausse de 1,2% par rapport à la même période la campagne dernière, à 1,709 Mt. Les exportations ivoiriennes, quant à elles, ont baissé de 15,4% d’octobre à fin janvier, à 764 107 t. Les broyages en Côte d’Ivoire ont progressé de 3,95% d’octobre à fin février à 263 000 t.

S’agissant du Ghana, les achats sont en chute libre de 34% à fin mars, à 524 000 t en raison d’une météorologie défavorable.

Les deux pays ont maintenu leur prix garanti au planteur.

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