Quid de l’approvisionnement en coton du projet indien d’industrie textile au Bénin ?

Dans un reportage diffusé la semaine dernière, TV5 Monde fait état d’un projet d’industrie textile colossal qui s’étend sur 22 ha non loin de Cotonou, au Bénin, dans la zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ).

Les travaux de terrassement sont en cours et des centres de formation pour les 15 000 salariés semblent très avancés. Selon l’indien Milind Bhortakke, directeur de Nova Textiles Private Limited en Inde, ils devraient être formés d’ici un an et demi. 

Dans la première usine pourront être fabriqués jusqu’à 7 000 draps de lits et 50 000 serviettes par jour, explique-t-il à TV5 Monde. Dans la deuxième usine seraient fabriques des T-shirts, pyjamas et autres produits textiles destinés aux marché nord-américain et européen. Les articles textiles d’Afrique y entrent sans droit de douane contrairement aux productions venant de Chine et autres lieux hors Afrique.

« Les produits certifiés coton d’Afrique sont très demandés sur les marchés européens et américains », indique-t-il. Au lieu d’exporter le coton certifié Afrique en Chine pour y fabriquer les articles textiles et les réexpédier, autant les confectionner sur place, au Bénin, où le coton est abondant et de qualité.

Pour contourner le handicap du coût très élevé de l’électricité au Bénin (« trois fois plus cher qu’en Chine », est-il précisé), l’usine aura recours à des panneaux photovoltaïques.

« Reste la question de l’approvisionnement de l’usine en matière première, le coton », commente un trader interrogé par CommodAfrica. La Sodeco est quasiment le seul fournisseur de coton dans le pays et il reste à savoir quel type d’accord a été conclu. Car l’industriel indien semble voir très grand et il lui faudra, sans aucun doute beaucoup de coton. A quel prix a-t-il négocié l’or blanc local ? Dans quels volumes ? Comment cela impactera-t-il l’approvisionnement des autres acteurs ? Affaire à suivre…