Les difficultés de la filière riz en Côte d’Ivoire

 Les difficultés de la filière riz en Côte d’Ivoire
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Un voile sombre s’est abattu depuis quelques années sur la filière riz ivoirienne. La publication du Bulletin d’information économique sur le riz en Côte d’Ivoire – Riz-Ecostat – de l’Agence pour le développement de la filière riz (Aderiz) met en lumière la stagnation de la production, la baisse des superficies consacrées à la culture, l’augmentation des importations en riz, le déclin des cours mondiaux. Le constat amer d’une filière malade qui a l’ambition de parvenir à l’autosuffisance en 2025.

Les superficies sont en baisse. Alors que les superficies consacrées à la production rizicoles avaient connu un bond important passant de 688 390 hectares (ha) à 918 494 ha entre 2013 et 2015, les superficies consacrées au riz connaissent ensuite une baisse de quatre années consécutives (805 644 ha), avant de remonter légèrement en 2019 (823 411 ha). Les raisons de cette baisse sont imputées à une réduction des appuis en intrants, en semences améliorées, et aux difficultés de commercialisation.

La production est stagnante. Au même titre que les superficies, la filière connaissait une évolution rapide de la production jusqu’en 2015 (2 152 935 tonnes (t)), mais à partir de 2016 (2 054 535 t) la production se met à stagner et atteint en 2018, 2 006 874 t. Cette stagnation s’explique par la limite atteinte des capacités de captage des unités de transformation, ce qui diminue fortement les flux de réception du paddy et engendre l’apparition de stocks pour lesquels les usiniers n’ont pas les investissements requis. En outre, l’afflux toujours plus important de paddy limite les capacités de financement de la collecte du paddy par les usiniers.

Les importations sont en hausse. Entre 2013 et 2018, les importations n’ont cessé d’augmenter au point d’atteindre presque le double de sa valeur (830 833 en 2013 à 1 496 848 en 2018). Des importations dominées par le riz semi-luxe (16-35% de brisures) qui est le riz de grande consommation, représente 70% en moyenne des quantités importées chaque année.

Les cours mondiaux en déclins. La délicate situation ivoirienne n’est pas aidée par des cours mondiaux en baisse de 3,5 % en moyenne, entrainés par la forte chute des prix vietnamiens, en baisse de 12% en un mois. La demande d’importation est au ralenti en raison d’un recul du commerce mondial en 2019 et des tensions commerciales qui pèsent sur les prix internationaux.

La production mondiale de paddy est également en baisse en 2019 et s’établirait à 773,3 Mt, soit une baisse de 1 % par rapport à 2018. Les incertitudes climatiques liées à El Niño pèsent sur la production chinoise qui risque de reculer, mais elle semble compensée en partie par l’amélioration de la production indienne. « En Afrique subsaharienne, les pluies insuffisantes semblent assombrir les perspectives des récoltes, en particulier en Afrique de l’Ouest où l’on s’attend à une baisse de 4% par rapport à 2018. La baisse concernerait surtout le Nigeria et le Mali », peut-on lire.

 

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