22 mars 2007 - 13:08 |

Le cacao fin et noir a le vent en poupe

Les origines Tanzanie et Madagascar recherchées

(22 mars 07) Face à la perspective d’un déficit mondial qui pourrait aller de 103 000 t selon l’Organisation internationale du cacao (ICCO) à 300 000 t selon certains négociants pour cette campagne 2006/07, le prix du cacao ne cesse de grimper depuis novembre dernier. Hier, la tonne à Londres a touché les £ 1 050 sur juillet, son niveau le plus élevé depuis septembre 2003. New York n’est pas en reste : les fèves ont grimpé de pas moins de 6,5% ces deux derniers jours de marché, à plus de $ 1 900 !
Un déficit difficile à calculer avec précision, notamment en raison de volumes importants exportés en contrebande. Hier, le ministre ivoirien du Plan, Paul Bohoun Bouabre, a estimé que 200 000 t de fèves quittaient clandestinement le pays depuis le début de la crise en 2002/03, contre 50 000 t auparavant. Toutefois, ces volumes traversant les frontières en Afrique de l’Ouest ont toujours beaucoup fluctué, notamment entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, au gré des prix garantis et indicatifs pratiqués respectivement dans ces deux pays.
Un déficit également difficile à chiffrer car les estimations pour la campagne intermédiaire ivoirienne qui démarre en avril varient considérablement d’une source à l’autre : Laurent Pipitone de l’ICCO avance le chiffre de 320 000 t (contre 400 000 t en 2005/06) tandis que des exportateurs en Côte d’Ivoire considèrent que l’intermédiaire pourrait chuter jusqu’à 200 000 t.

Un appétit pour le chocolat noir…
Face à cette baisse de l’offre, la demande mondiale ne cesse de croître. Cette demande augmenterait plus particulièrement pour le chocolat noir, explique un industriel. En effet, la consommation mondiale de chocolat progresse ces dernières années d’environ 2% par an alors que la consommation de cacao, en équivalent fèves, a crû de 5,5 à 6% l’année dernier. Et sur les 20 prochaines années, cette consommation de cacao est projetée augmenter de 2,5 à 3% par an. La progression plus forte de la consommation de cacao par rapport à la consommation de chocolat implique que les consommateurs –notamment en Europe de l’Est en au Royaume Uni- mangent des produits à plus forte teneur en cacao. Donc, notamment du chocolat noir.

… et pour les origines fines
Autre tendance du marché : l’engouement pour les cacaos d’origine fine, voire rares. Des cacaos dont les prix sont souvent le double du cours sur le marché à terme de Londres ! Il s’agit, en Afrique, des origines Tanzanie ou Madagascar. Leur production n’est que de 5 000 t environ. Quid du Ghana ? Pourtant réputé pour sa belle qualité, l’importance de ses volumes (15% de la production mondiale) ne lui permet pas de rentrer dans ce segment des cacaos confidentiels. Quant à la Côte d’Ivoire, outre ses volumes important, sa qualité s’est trop dégradée ces dernières années. L’Indonésie, non plus, n’y figure pas.
Les cacaos tanzaniens et malgaches se retrouvent ainsi aux côtés de grands crus latino-américains au premier rang desquels l’Equateur (120 000 à 130 000 t), mais aussi le Venezuela ou encore Cuba.

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