Le président du Nigeria appelle les banques à financer l’agriculture alors que la CBN s’apprête à maintenir ses 11%

Les banques doivent considérablement accroître leurs prêts au secteur agricole afin d'accompagner le pays dans sa diversification économique par rapport à la production pétrolière, a déclaré hier le président du Nigeria Muhammadu Buhari. C'était à l'occasion de la réunion du Conseil économique national qui regroupe les 36 gouverneurs d'Etats, le ministre du Budget et le gouverneur de la Banque centrale.

Rappelons que le pétrole représente 70% du revenu national, la chute des cours sur le marché mondial ayant pour conséquence une croissance économique qui a chuté à 2,8% en 2015.

"Notre véritable richesse est dans l'agriculture, l'élevage, l'écloserie, la pêche, l'horticulture, la foresterie", a précisé le chef de l'Etat. "Les banques doivent être incitées à accroître substantiellement leurs prêts au secteur agricole. La Banque centrale du Nigeria (CBN) devrait prendre à sa charge une partie du risque de tels prêts au nom d'une politique nationale."

Selon un sondage effectué par Reuters auprès de 20 analystes, 17 estiment que la CBN va maintenir  son taux à 11% lors de la réunion aujourd'hui de son comité de politique monétaire.

De janvier à novembre 2015, 65,4% des prêts de la Banque centrale dans le cadre du  Agricultural Credit Guarantee Scheme Fund (ACGSF) sont allés aux cultures alimentaires, notamment aux tubercules et racines, et 12,2% à l'élevage, essentiellement les volailles (voir le tableaux ci-dessous).