Les banques en Côte d’Ivoire manquent de liquidités pour financer le cacao

 Les banques en Côte d’Ivoire manquent de liquidités pour financer le cacao
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Les répercussions de la crise du cacao en Côte d’Ivoire continuent de ressentir aujourd’hui. La chute brutale des cours du cacao en 2016/17, la non-exécution des contrats et la faillite du principal exportateur national de cacao SAF-Cacao (cf. nos informations) ont fortement touché les banques qui ont financé la filière. Aujourd’hui, elles manquent de liquidité, ce qui pourrait ralentir les achats du cacao de la prochaine campagne et potentiellement réduire les exportations en octobre et novembre.

En juin dernier, les banques ivoiriennes accusaient déjà des arriérés d’une valeur comprise entre FCFA 100 et FCFA 200 milliards au titre de la campagne 2916/17 (cf. nos informations). S’ajoute aujourd’hui la liquidation de SAF-Cacao avec des créances évaluées à plus de FCFA 150 milliards. Le Conseil café cacao (CCC) et les employés de SAF-Cacao devraient être les premiers bénéficiaires de la vente des actifs de la société. « Cela fait FCFA 150 milliards qui sont allés en fumée et les prêteurs sont en troisième position dans l’ordre des priorité » a indiqué à Reuters un responsable d’une banque qui a prêté à SAF-Cacao.

Ainsi, les banques ivoiriennes pourront-elles dès le mois prochain, libérer les fonds nécessaires pour que les exportateurs puissent préfinancer les intermédiaires qui achètent directement les fèves auprès des agriculteurs ? Rien n’est moins sur. « Le manque de liquidités dans notre système bancaire approche à grands pas et il sera au plus bas au début de la nouvelle campagne du cacao en octobre » a déclaré un banquier à Abidjan. « Ce que nous entendons depuis l’effondrement de SAF-Cacao, c’est que certaines banques ivoriennes n’ont pas les liquidités nécessaires pour financer les achats de fèves, alors nous nous attendons à des problèmes » a déclaré à Reuters un exportateur basé à Abidjan.

Conséquence aussi de la crise, pour la prochaine campagne, le CCC prévoit de délivrer que 30 à 40 permis d’exportation pour la campagne 2018/19 contre 100 pour la campagne en cours. Ils seront pour la plupart octroyés aux grandes multinationales mettant à mal l’objectif du gouvernement de promouvoir la participation des acteurs nationaux dans la filière cacao.

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