La Chronique des matières premières agricoles au 21 octobre 2021

 La Chronique des matières premières agricoles au 21 octobre 2021
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Les marchés s’inquiètent car les entreprises enregistrent des résultats mitigés sur le troisième trimestre. Le redressement pourrait ne pas durer… En outre, la perspective d’un défaut Evergrande pourrait faire vaciller la planète financière : mercredi, le géant immobilier chinois a essuyé un échec d’une vente d’actifs qui aurait pu l’aider à éponger une partie de ses dettes. Ceci a réveillé l’aversion au risque sur les marchés d’actions. L’impact des perturbations sur les chaînes mondiales d’approvisionnement, la hausse des coûts et les pénuries de main d’œuvre alimentent également les inquiétudes, souligne Reuters. Toutefois, aux Etats-Unis, les chiffres hebdomadaires de l’emploi sont bons : les inscriptions au chômage sont au plus bas depuis mars 2020, début de l’épidémie.

Côté monétaire, l’euro a terminé à $ 1,1641. Notons que le bitcoin a inscrit mercredi un record à $ 67,016 suite au lancement du premier fonds d’investissement indiciel (ETF) américain lié à la cryptomonnaie, mais il a ensuite glissé pour terminer hier soir à $ 63,306.

Côté pétrole, après avoir touché jeudi un pic de trois ans à $ 86, le baril de Brent a clôturé hier soir à $ 83,79 sur des prises de bénéfice dans un contexte de tensions entre l’offre et la demande, et le  brut léger américain WTI à $ 81,31.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUC COTONHUILE DE PALMERIZ SUCRE

CACAO

C’est la chute rattrapée quelque peu in extremis hier ! Sur le marché à terme à Londres hier soir, la tonne a regagné £ 12 pour clôturer à £ 1 772 sur l’échéance mars après avoir touché £ 1 755 ; elle cotait £ 1 816 en fin de semaine dernière. Même scénario à New York où les fèves ont terminé la période sous revue à $ 2 555, parties de $ 2 607.

Que se passe-t-il ? Sur le marché de Londres, la fermeté de la livre sterling n’arrange rien. Rappelons que le cacao est une des rares matières premières a continué à être côté en livre sterling, toutes les autres l’étant en dollar. Or, lorsque la devise de cotation -quel qu’elle soit- est élevée, ceci rend plus onéreux l’achat de contrats, d’où une baisse de la demande et donc du prix.

Mais ceci n’est pas la seule explication. Loin s’en faut…  Selon de nombreux acteurs du marché, notamment ceux intervenant mardi lors d’une visioconférence organisée par la Federation of Cocoa commerce (FCC) à Londres, la demande en cacao devrait, certes, croître cette campagne 2021/22, dans le sillage du rebond économique mondial post-Covid (si on reste en « post-Covid…), mais sans doute pas suffisamment pour absorber toute la production. Car les spécialistes continuent à penser que celle-ci baissera par rapport aux niveaux historiquement élevés de 2020/21 mais restera encore très abondante.

« Nous remarquons que, malgré quelques préoccupations liées à la météorologie, les perspectives de l’offre demeurent largement positives par rapport aux niveaux d’avant 2021, et ceci contient les prix », souligne Fitch Solutions dans une note.

En Côte d’Ivoire, du 1er octobre (démarrage de l’actuelle campagne) au 17 octobre, les arrivages aux ports de San Pedro et d’Abidjan ont totalisé 186 000 t, estiment les exportateurs, ce qui représente une baisse de 15,8% par rapport à la même période l’année dernière. Mais sSur la seule période du 10 au 17 octobre, les arrivages ont totalisé 101 000 t contre 115 000 t, ce qui, là, n’est une baisse que de 3 ,4%. La campagne monterait en puissance….

Dans les zones de production en Côte d’Ivoire, les périodes d’ensoleillement ont été plus longs et les pluies moins abondantes la semaine dernière. Rappelons que la saison des pluies habituellement court d’avril à la mi-novembre. Les cacaoculteurs interrogés par Reuters soulignent qu’ils s’attendent à récolter davantage de cabosses en janvier et février qu’en janvier et février 2021.

Côté consommation, depuis notre dernière chronique hebdomadaire, les Etats-Unis et l’Asie ont publié leurs chiffres de broyages (Lire : Des progressions décevantes des broyages de cacao aux USA et en Asie). Certes, ils sont positifs (+4,3% et +4,1% respectivement) et plutôt à des niveaux élevés par rapport au troisième trimestre 2020, mais ils sont décevants par rapport au second trimestre 2021 et aux niveaux d’avant la Covid. Ils sont surtout bien inférieurs aux + 8,7% enregistrés en Europe.« Maintenant que les niveaux prépandémiques ont déjà été dépassés, le marché semble s’attendre à ce que la demande en Europe augmente dorénavant moins fortement aussi. Des broyages plus faibles sont déjà anticipés sur le quatrième trimestre avec en perspective la baisse des marges », souligne la Commerzbank

CAFÉ

Le café Arabica a quasiment fait du sur place cette semaine, gagnant pour ensuite reperdre et terminant à New York à $ 2,033 la livre (lb) contre $ 2,034 en fin de semaine dernière. Le Robusta à Londres, quant à lui, a gagné, passant de $ 2 121 la tonne à $ 2 135

La pénurie de conteneurs continue à restreindre la disponibilité d’espace pour le fret et donc perturbe grandement les acheminements notamment de café du Brésil et du Vietnam. De ce fait, les pays consommateurs cherchent à accroître leurs stocks afin de se prémunir contre des pénuries.

En Asie, les prix sur les marchés ont été plutôt stables cette semaine. Dans les Central Highlands du Vietnam, les planteurs ont vendu leur café quasiment au même prix que la semaine dernière, à 39 400-41 800 dongs ($1,73-$ 1,84) le kilo, contre 39 700-42 000 précédemment.  La météo est favorable avec de belles alternances de pluie et de soleil, ce qui permet aux cerises du caféier de parvenir mieux et plus vite à maturité. Ce qui inquiète la filière surtout sont les déclarations de cas de Covid-19 dans les provinces de la ceinture caféière de Dak Lak et celle voisine de Gia Lai. Ceci peut créer des restrictions de mouvements de personnes et donc de main d’œuvre et de flux de marchandises. A l’export, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une décote de $ 220 la tonne sur le contrat janvier, inchangé par rapport à la semaine dernière.

En Indonésie où la campagne est achevée, la décote à l’export s’est établie dans une fourchette allant de $ 210 à $ 250 par rapport aux contrats de novembre, décembre et janvier. Les prix à l’export ont été plus fermes que la semaine dernière car les fermiers font un peu de rétention sur le café.

Aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de café, les stocks mensuels à fin septembre ont baissé pour la première fois en trois mois, selon la Green Coffee Association (GCA). Ils s’établissent à 6,02 millions de sacs de 60 kg (Ms), en baisse de 107 561 sacs par rapport à fin août. Cette baisse n’a guère d’impact sur les cours car le marché s’y attendait puisque les torréfacteurs puisent davantage dans les stocks étant donné les difficultés de transport et les retards.

Côté entreprises, c’est le café qui a le plus contribué à la croissance organique de 7,6% que le géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé a enregistré sur les neuf premiers mois de son exercice (Lire : Les résultats de Nestlé dopés par le café). Notons que son chiffre d’affaires est en hausse de 2,2%, à 63,3 milliards de francs suisse. Quant à son segment café, le groupe a noté une « forte demande pour les trois principales marques Nescafé, Nespresso et Starbucks ». Sur l’année 2021, la croissance organique devrait se situer entre 6% et 7%, souligne le groupe. « La marge opérationnelle courante récurrente devrait se situer aux alentours de 17,5%, reflétant la répercussion différée sur les prix de vente de l’inflation des coûts, ainsi que les coûts exceptionnels d’intégration liés à l’acquisition des marques principales de The Bountiful Company. »

Belle performance trimestrielle de la branche café du géant indien de l’agroindustriel Tata. Tata Coffee a enregistré une hausse de 26,55% de ses bénéfices nets à 53,66 crore durant son deuxième trimestre, menée par un abaissement de ses dépenses et de meilleures ventes de son café instantané. Ceci dit, Tata Coffee s’inquiète pour les trimestres à venir en raison de la pénurie de conteneurs qui provoquent aussi des retards dans les passations de commandes, ainsi que du coût croissant des intrants. Mais Chacko P. Thomas, directeur général et exécutif de Tata Coffee, estime que la demande en café ne baissera pas en raison de prix plus élevés ce qui, conjugués, compensera l’impact des problèmes logistiques.

CAOUTCHOUC

Le marché du caoutchouc s’oriente vers un quatrième gain hebdomadaire consécutif avec une clôture hier à 233,5 yens ($2,05) le kilo sur l’Osaka Exchange contre 226,5 yens vendredi dernier et à 15 265 yuans ($2388,59) la tonne sur le marché de Shanghai contre 14 750 yuans. Une hausse soutenue par le rebond des marchés boursiers, notamment asiatiques, une reprise des exportations japonaises un peu plus forte qu’anticipée mais qui demeure faibles et un avis positif de la Reserve fédérale américaine (FED) sur la première économie mondiale.

Toutefois, la situation économique du premier acheteur mondial de caoutchouc, la Chine, pèse toujours sur le marché. Les dernières données ont montré que Pékin avait connu sa croissance économique trimestrielle la plus lente depuis environ un an, affectée par des pénuries d’électricité, des goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement et des fluctuations majeures du marché de l’immobilier.

COTON

Le marché du coton a été légèrement baissier,  alternant hausse et baisse, pour terminer hier à 106,14 cents la livre sur l’ICE  contre 107,33 cents vendredi dernier. Il a surtout été influencé par l’environnement extérieur –  marchés des céréales, du pétrole, boursiers, évolution du dollar – tandis que la demande chinoise le soutient. Le dernier rapport hebdomadaire des ventes américaines de coton montre des exportations toujours soutenues donc les deux-tiers sont dirigées vers la Chine. Les positions n’ont guère changées avec des spéculateurs toujours longs et des usines qui ont très peu fixé.

En Inde, la production de coton en 2021/2022 s’élèverait à 28 millions de balles (480 lb), soit 6 millions de tonnes (Mt), quasi-stable par rapport à 2020/21 (27,9 millions de balles) sur une superficie de 12,4 millions d’hectares, selon le département américain de l’agriculture (USDA). La superficie plantée a diminué de près de 5 % par rapport à l’année dernière, mais les rendements devraient s’améliorer à 492 kilogrammes par hectare, contre 477 kg/ha l’année dernière. La consommation des usines sera dynamique à 26 millions de balles (5,7 Mt), en hausse de 7,4%,  soutenue par  une forte demande d’exportation de fil de coton et de produits textiles. La demande d’exportation de coton brut devrait rester ferme car les prix de la fibre indienne sont très compétitifs dans les marchés mondiaux. L’USDA estime que les exportations de coton s’élèveront à 6,2 millions de balles (1,3 Mt), soit le même niveau qu’en 2020/21. Le ministère indien du Commerce et de l’industrie a indiqué qu’en 2020/21 (août-juillet), les exportations de coton ont grimpé de 93% par rapport à la précédente campagne.

HUILE DE PALME

L’huile de palme continue à se maintenir à des sommets dépassant à plusieurs reprises les 5 200 ringgits la tonne. Les cours ont déjà gagné plus de 37% cette année ! Hier sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange, ils ont clôturé à 4 966 ringgits ($1 194,90) la tonne contre 4921 ringgits vendredi dernier. Des cours toujours soutenus par le complexe des oléagineux et une offre serrée ainsi que des prix des énergies élevés et une demande en amélioration.

Dans ce contexte de surchauffe, le spécialiste des oléagineux, Thomas Mielke directeur d’Oil World, estime que les prix des huiles végétales devraient baisser au cours du premier semestre 2022 avec la forte reprise de la production mondiale et des stocks des quatre principales huiles – palme, soja, tournesol et colza – en 2021/22. “Après deux ans de resserrement, la production mondiale d’huiles et de graisses devrait augmenter d’environ 8 millions de tonnes (Mt) en 2021/22, ce qui est un sommet en quatre ans“, a-t-il déclaré. Ajoutant, « Si ces prévisions se concrétisent, les prix des huiles végétales devraient baisser et le prix des farines deviendra relativement plus élevé au cours de l’année », a-t-il déclaré dans une présentation du séminaire en ligne Pointers on Price Trends du Conseil malaisien de l’huile de palme (MPOC).

En ce qui concerne l’huile de palme, la production mondiale ne s’est redressée que de 1,7 Mt entre octobre 2020 et septembre 2021, remarque-t-il. Mais, il table sur une augmentation de 3,5 à 4 Mt cette saison.  Sur ce total, la production indonésienne devrait augmenter de 1,7 à 2 Mt, celle de la Malaisie de 1 à 1,2 Mt et celle des autres pays contribuera à environ 0,8 Mt. 

« En Malaisie, le rendement moyen en huile de palme devrait tomber à son plus bas niveau en 20 ans en 2021 et la production totale à seulement 18,2 Mt, voire moins, malgré des conditions météorologiques généralement favorables. Dans l’ensemble, pour cette année, la production d’huile de palme malaisienne sera inférieure d’environ 4 Mt à son potentiel en raison, entre autres, d’une pénurie de main-d’œuvre. Cependant, la situation devrait s’améliorer l’année prochaine avec 32 000 travailleurs étrangers autorisés à entrer dans le pays », estime Thomas Mielke.

En Indonésie, les exportations d’huile de palme brute devraient chuter de 54,37% en 2021 à 3,272 millions de tonnes (Mt) a déclaré Togar Sitanggang, vice-président de l’Association indonésienne de l’huile de palme (GAPKI). Alors que l’association anticipait des exportations de 7,5 Mt, elle a réduit son estimation car l’Inde a privilégié les importations d’huile de palme raffinées plus économiques que l’huile de palme burte (CPO), dont les cours ont flambé tout au long de l’année.   Ainsi, les exportations totales d’huile de palme en 2021 devraient atteindre 34,42 Mt contre 34,01 Mt l’année dernière, en raison d’une hausse probable de 21,2 % des exportations d’huile de palme raffinée. En plus des coûts de CPO, le principal producteur indonésien a augmenté sa taxe à l’exportation de CPO à un niveau record de $255 la tonne de février à juin, bien qu’elle ait été réduite en juillet à $175. Le président indonésien Joko Widodo a déclaré la semaine dernière que le pays avait l’intention de cesser d’exporter de CPO.

En Malaisie, le directeur général du Malaysia Palm Oil Council, Wan Zawawi Wan Ismail, a estimé que la production d’huile de palme pourrait chuter à 18,4 millions de tonnes (Mt) en 2021, contre 19,6 Mt estimé précédemment et 19,1 Mt réalisé en 2020. Le directeur a estimé que la Chine importera 1,7 Mt d’huile de palme malaisienne en 2021 et l’Union européenne 1,7 Mt, en baisse par rapport à 2020 (2,1 Mt) en raison e l’adoption anticipée de la RED II.

Wan Zawawi Wan Ismail s’attend à ce que les prix de l’huile de palme restent au-dessus de 4 600 ringgits ($1 106,04) la tonne jusqu’à la fin de l’année, tandis que pour l’ensemble de l’année, le prix sera en moyenne de 4 121 ringgits par tonne et pourrait atteindre un sommet annuel de 4 745 ringgits par tonne en raison d’une pénurie d’approvisionnement.

RIZ

Evolution contrastée chez les princiaux exportateurs de riz en Asie avec une hausse des prix en Inde, une baisse en Thaïlande et des prix inchangés au Vietnam.

En Inde, les prix du riz étuvé 5% ont grimpé à $362-$365 la tonne, son plus haut niveau depuis fin juillet, contre $360-$363 la semaine dernière. “Les prix ont un peu augmenté à cause de la hausse de la roupie. La demande est là, mais l’offre est limitée”, a déclaré un exportateur basé à Kakinada, dans l’État méridional d’Andhra Pradesh.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% se sont abaissés à $385- $390 la tonne contre $385- 420 la semaine dernière. Une baisse imputable à la fluctuation du taux de change  dans un contexte de demande modérée. Les inquiétudes persistantes concernant le coût élevé du transport maritime constituent un défi majeur pour les exportateurs de riz thaïlandais, a déclaré un négociant en riz. “La demande a été réduite car il est très difficile d’expédier du riz en raison de son coût élevé et du problème logistique, les acheteurs se tournent vers nos concurrents dont les prix sont plus attractifs“, a-t-il ajouté.

Au Vietnam, les prix du Viet 5% sont restés inchangés à $430- $-435 $ la tonne. On constate une accélération des exportations après la levée de la plupart des restrictions de mouvement liées à la Covid-19.

SUCRE

Une vraie partie de montagnes russes cette semaine pour le sucre ! Partie de 19,80 cents la livre (lb) sur le marché de New York vendredi dernier, le sucre roux a plongé mardi à 18,82 cents, son plus faible prix depuis la fin septembre, avant de se ressaisir quelque peu et terminer à 18,94 cents. Quant au sucre blanc à Londres, il a aussi perdu, passant de $ 520 à $ 500,80 la tonne sur la période.

En cause ? Il pleut dans les principaux pays producteurs, que ce soit l’Inde, le Brésil et la Thaïlande. En outre, la monnaie brésilienne, le real, s’est affaiblie face aux autres devises, ce qui incite toujours les opérateurs à vendre car le sucre brésilien devient alors encore plus compétitif sur le marché mondial. Et les fonds d’investissements et spéculatifs continuent à vendre. « Etant donné le potentiel haussier limité, les spéculateurs ont probablement décidé de prendre leurs bénéfices et de déployer leurs fonds ailleurs, surtout dans un contexte où de nombreuses autres commodités sont plus volatiles », a expliqué à Reuters un courtier européen.

En France, la filière fait grise mine car la teneur en sucre des betteraves est décevante et le coût de production plus élevé étant donné la flambée des prix des carburants. Ceci dit, le pire est peut-être encore à venir : Cristal union, n°2 français dans la filière, a indiqué que le prix de 90% du gaz qui lui est nécessaire pour sa production avait été couvert sur les marchés à terme, donc la hausse de prix l’impacte peu. En revanche, cela peut avoir une incidence sur la prochaine saison.

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