Mais où est passée l’Afrique sur la map monde commerciale ?

Le rebond du commerce mondial de marchandises en 2021, après une année quasiment à l’arrêt en raison du coronavirus, est estimé à +22,4% par la Cnuced dans son Manuel des statistiques 2021 paru début décembre. Un chiffre élevé et salutaire mais qui vient après une année 2020 catastrophique en raison de la pandémie de coronavirus : les exportations sont estimées par l’organisation du commerce des Nations Unies avoir chuté de 7,4% à $ 17,6 trillions, somme répartie grossièrement en deux, à savoir $ 8,1 trillions pour les pays en développement et $ 9,5 trillions pour les pays développés.

Les pays en développement africains ont, quant à eux, enregistré une chute de 19,3% de leurs exportations en 2020 et de 13,2% de leurs importations hors continent. En outre, les termes de l’échange ont chuté de 6,6% à la défaveur de l’Afrique.

Hormis cette situation très conjoncturelle de 2020 par rapport à 2019, quelles sont les grandes caractéristiques du commerce africain ? Selon les chiffres de la Cnuced, l’Afrique -non pas l’Afrique sub-saharienne mais le continent africain- ne représente toujours que 2% des exportations mondiales de marchandises face à l’Asie et l’Océanie qui pèsent 44%, l’Europe 38% et les Amériques 16%.

Un cinquième seulement des exportations des pays africains vont vers d’autres pays africains, l’essentiel allant au grand export, plus particulièrement vers la Chine ($ 52,9 milliards) et l’Inde ($ 23 milliards).

Sans surprise, les exportations d’Afrique sub-sahariennes sont essentiellement des minerais, métaux, pierres précieuses, du pétrole et des produits alimentaires. Cnuced 2

Quant à l’évolution des prix des matières premières, la Cnuced rappelle que 2020 s’est divisée en deux avec une chute brutale à un plus bas en 5 ans en avril 2020 suivie d’un fort redressement des cours.

Sans surprise, les investissements directs étrangers (IDE) mondiaux ont chuté de 35% en 2020, à $ 1 trillion contre $ 1,5 trillion l’année précédente. Ceci est quasiment 20% inférieur aux niveaux d’IDE lors de la crise financière mondiale de 2009. Mais, élément intéressant, si les IDE en Amérique ont chuté de 45%, la régression n’a été que de 16% en Afrique.