Le Brésil, importateur de café Robusta ?
Le premier producteur –exportateur mondial de café vert, mais aussi premier exportateur de café soluble, le Brésil, importera-t-il du Robusta pour satisfaire les besoins de son industrie ? Rien n’est moins sur. En début de semaine, le ministère brésilien de l’Agriculture a publié au journal officiel le décret d’importation du café Robusta en provenance notamment du Vietnam. Dès le lendemain, volte-face, le président brésilien Michel Termer suspend provisoirement l’autorisation pour les transformateurs d’importer du café. Un communiqué du bureau du président publié mercredi indique : « Temer a décidé de suspendre temporairement la mesure afin de mieux évaluer la situation avec d'autres organismes gouvernementaux ».
C’est un bras de fer qui s’'est engagé entre les producteurs et les transformateurs. Les producteurs estiment qu’il y a suffisamment de café pour répondre aux besoins de l’industrie avant la prochaine récolte. En outre, ils affirment que les importations pourraient apporter des maladies inconnues dans leurs plantations. Côté des transformateurs, en particulier ceux qui fabriquent du café instantané, ils estiment que l’approvisionnement en café est rare et couteux. Ajoutant, qu’ils refusent des commandes d’acheteurs étrangers faute de matières premières.
Début février, le ministre de l’Agriculture, Blairo Maggi, avait déclaré « Les chiffres que nous avons (sur les stocks) indiquent que nous devrions faire appel aux importations pour approvisionner l'industrie, en particulier les entreprises exportatrices », ajoutant toutefois que le « problème est très délicat» car les importations de Robusta font face à une forte opposition de la part des producteurs et de leurs représentants politiques, en particulier à Espírito Santo, le premier État producteur de Robusta au Brésil.
Si la récolte d’Arabica au Brésil a été record en 2016, celle de Robusta est en forte réduction suite à deux années de sécheresse qui ont sévit à Espírito Santo.
