Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 23 février 2022

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture en Afrique de l’Ouest au 23 février 2022
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En Afrique de l’Ouest les problématiques agricoles et agroindustrielles demeurent aisément liées à celles des énergies renouvelables. L’actualité confirme et renforce chaque jour cet état de fait. Revenons donc sur les dernières nouvelles agro/énergies renouvelables que nous retrouvons cette semaine dans plusieurs pays : le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Togo.

Mais avant de se plonger dans l’actualité de ces pays, intéressons-nous aux dernières innovations et autres nouvelles qui touchent l’ensemble de la région.

INNOVATIONS

Le Chef du département de physique de l’Université de Lomé au Togo, Kokou N’wuitcha, a développé une technologie qui permet d’améliorer les rendements des cellules photovoltaïques. « Quand on utilise les cellules photovoltaïques, il y a dans la chaleur produite une partie de l’énergie solaire qui n’est pas utilisée par les cellules », souligne le docteur, dans des propos relayés par Agridigitale. L’objectif étant de récupérer cette énergie pour augmenter le rendement des cellules photovoltaïques. Comment ? En insérant des chicanes qui ralentissent l’écoulement de l’air, retient plus longtemps la chaleur et améliore le rendement des cellules photovoltaïques.

Une étudiante en cinquième année en génie mécanique à l’Université américaine des Sciences et technologies de Dakar (Daust), Djamilatou Ba vient de concevoir un système robotisé (automatisé et informatisé) pour le nettoyage à distance des panneaux solaires. Le système est composé d’une brosse spéciale et d’une alimentation eau. Le nettoyage des panneaux solaires est indispensable afin que la poussière n’entrave pas le parcours des rayons du soleil jusqu’aux cellules photovoltaïques.

Un chien-robot a été créé par le célèbre fabriquant de robot dystopiques Boston Dynamics, pour assurer la sécurité et la surveillance d’une centrale solaire du désert de l’Atacama au Chili. Le robot-chien s’appelle « Spot », son rôle n’est pas d’agir contre les voleurs et vandales… mais contre d’éventuelles avaries techniques. Il disposera d’une caméra thermique pour analyser la température des éléments de la centrale et guettera tout risque d’incendie. Par ailleurs, il est plus endurant et peut emporter 3 fois plus de matériel qu’un drone.

Une jeune entreprise grecque, Brite Hellas Sa, vient d’émettre au point une nouvelle génération de panneaux solaires, transparents, capables de produire de l’électricité et qui laissent passer la lumière… intéressant pour équiper les serres ! Le projet de panneau solaire transparent nommé PanePowerSW a bénéficié d’un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne, dont le montant n’a pas été communiqué. Notons que le projet a reçu l’année dernière le label « Solution efficace Solar Impulse ».

AFRIQUE

L’Agence norvégienne de coopération au développement (Norad) vient d’accorder $ 56 millions (500 millions de couronnes norvégiennes) à l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA) afin d’assurer les producteurs indépendants d’énergies renouvelables sur le continent africain. Plus précisément, il vise à étendre la Facilité régionale de soutient à la liquidité (RLSF), au développement de produits d’assurance ou de garanties supplémentaires pour les initiatives dans les secteurs des énergies renouvelables. Actuellement, le protocole de la RLSF couvre le Bénin, le Burundi, la Côte d’ivoire, Madagascar, le Malawi, l’Ouganda et la Zambie.

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) approuve une facilité de financement de $ 379,6 millions pour soutenir la réalisation de 500 MW d’énergie solaire dans les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger). Ce financement ciblera les projets à grande échelle des producteurs d’électricité indépendants et bien évidemment, le financement du stockage d’énergie. Ce projet intègre l’initiative Desert to Power de la BAD qui vise à apporter 10 GW d’énergie solaire à destination de 250 millions de personnes dans les 11 pays du Sahel d’ici 2030.

La BAD s’est engagée à délivrer $ 164 millions dans la cadre du programme Cadre de financement de l’accès à l’énergie (LEAF en anglais) à destination du Ghana, de la Guinée, de l’Ethiopie, du Kenya, du Nigeria, et de la Tunisie. La Banque africaine de développement souligne que le programme vise à stimuler les investissements commerciaux en monnaie locale et intensifier les activités des entreprises.

GHANA

La société singapourienne spécialisée dans l’ingénierie sous-marine et développeur d’énergies renouvelables, G8, a annoncé hier qu’elle avait été choisie pour installer et livre clé en main une centrale flottante de 65 MW dans un complexe hydroélectrique au Ghana. La centrale photovoltaïque est baptisée GPM-65 et sera installée sur le barrage hydroélectrique BUI de 400 MW sur la rivière Volta noire. Notons que cette centrale sera une extension de la centrale de 5 MW déjà existence. GPM-65 devrait être livrée au dernier trimestre 2023.

Un centre de formation sur l’énergie solaire vient d’être inauguré afin d’étendre la disponibilité en main-d’œuvre qualifiée dans le secteur. Le centre est situé au sein de l’Université technique de Takoradi (TTU) et collabore avec plusieurs partenaires internationaux tels que Green Solar Academy, Velntin Softwre GmbH et le gouvernement allemand. Des sessions courtes de 3 semaines sont proposées et sont suivies d’une phase pratique en entreprise.

MALI

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) lance un projet d’autonomisation des femmes de l’association « TEDEMTE » dans la commune de Tessalit, située à près de 300 km au Nord de Kidal. Ce projet visa à aménager un jardin par la fourniture d’équipements, la mise en œuvre d’un forage et d’une pompe solaire, un château d’eau, des outils, et des enseignements sur les techniques de maraichage et la gestion des activités génératrices de revenus. En outre, deux forages supplémentaires équipés d’installations solaires sont également prévus dans le cadre du projet « Réhabilitation du système d’adduction d’eau potable de la ville de Tessalit ».

NIGER

Le Niger et la société allemande d’investissement Emerging Energy Corporation viennent de signer un accord pour le développement de projets commerciaux d’hydrogène vert au Niger. Le groupe allemand investira également dans plusieurs projets pour décarboner les opérations des champs pétrolifères et les raffineries du pays grâce à des technologies de capture du carbone. « Le gouvernement du Niger et Emerging Energy Corporation estiment que l’hydrogène est crucial pour l’Europe, l’Amérique et l’Afrique dans notre marche vers un avenir à zéro émission nette », peut-on lire dans le communiqué de la société.

Le Niger annonce la liste des soumissionnaires présélectionnés pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation d’une centrale solaire de 50 MWc à Gorou-Banda. Cette centrale augmentera de 20 % la production électrique du pays ! Les entreprises sélectionnées sont : Scatec ASA, GreenYellow SA, Voltalia SA, Nareva Holding, Elsewedy Electric SAE, et Infinity Power Holding.

NIGERIA

Le gouvernement du Nigeria a signé un accord de € 9,3 millions avec 8 entreprises locales pour la réalisation de 23 projets de mini-réseaux solaires (5,4 Wc) dans 11 Etats de la fédération (Zamfara, Niger Plateau, Kwara, Kogi, Osun, Ogun, Lagos, Delta, Anambra et Cross River). Les projets devraient connecter 27 600 foyers et toucher près de 138 000 Nigérians en deux ans. Notons que le projet est coordonné par l’Agence d’électrification rurale (REA), et bénéficie du soutien de l’Union européenne et du gouvernement allemand via le Nigerian Energy Support Programme (NESP).

TOGO

Le coton togolais pourrait bientôt aider au développement de la filière solaire. L’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et le Centre de commerce international (CCI) sont impliqués dans un projet de transfert de techniques et de savoir-faire pour le développement du coton togolais afin d’augmenter les revenus des petits cotonculteurs. Ainsi, le coton pourrait trouver des débouchées dans la transformation en huile, ou bien … utiliser les graines pour la fabrication de panneaux solaires ! Un développement utile selon Tansuğ Ok, coordinateur du projet pour l’OMC, la CNUCED et la CCI.

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