Au Nigeria, la deuxième usine d’urée au monde, Dangote Fertilizer, entre en activité
La méga usine d’engrais de Dangote est entrée hier officiellement en activité. D’un coût de $2,5 milliards, l’usine se situant sur 500 hectares dans la zone franche de Lekki dans l’État de Lagos est conçue pour produire 3 millions de tonnes d’urée par an.
Elle entre en activité alors que l’invasion de Ukraine par la Russie a fait grimper les prix du gaz naturel, un ingrédient clé pour la fabrication de l’urée, mais aussi les prix des engrais, la Russie étant le premier exportateur d’engrais azoté et le deuxième d’engrais potassiques et phosphoré. Or, le ministère russe du Commerce et de l’industrie a demandé au début du mois aux producteurs d’engrais du pays- PhosAgro, Uralchem et Eurochem – de suspendre temporairement les exportations. Sous sanctions des pays occidentaux, ils devront de facto réduire leurs expéditions. Les exportations russes d’engrais représentent 13% de la production mondiale.
Les engrais de la plus grande usine d’engrais d’Afrique seront destinés aux marchés africains mais aussi étrangers. « La nouvelle usine rendra le Nigeria autosuffisant dans la production d’engrais avec une capacité excédentaire pour exporter vers d’autres marchés africains et certains marchés comme les Etats-Unis, le Brésil, l’Inde et le Mexique » a déclaré Aliko Dangote lors de la cérémonie d’inauguration.
La consommation d’engrais dans le deuxième marché en Afrique à environ 20 kilos par hectare (2018) se situe en dessous de la moyenne des pays africains (25 kilos), loin devant l’Afrique du Sud (73 kilos) et la Chine (393 kilos).
Les autres producteurs majeurs d’engrais au Nigeria sont Notore avec une capacité de produire 500 000 tonnes d’urée par an et la société singapourienne Indorama Eleme Petrochemicals Ltd, qui prévoit de doubler sa production annuelle d’engrais à base d’urée à 2,8 millions de tonnes.
