Neuf pays ouest-africains nécessitent une aide alimentaire extérieure

 Neuf pays ouest-africains nécessitent une aide alimentaire extérieure
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L’impact des conflits et le manque de précipitation  sont à l’origine de l’insécurité alimentaire dans la région ouest-africaine affrime la FAO dans son rapport trimestriel  Perspectives de récoltes et la situation alimentaire publié jeudi dernier. Parmi les 41 pays à bénéficier d’une aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires, 31 sont africains dont 9 ouest-africains.

L’offre mondiale de céréales est plus abondante que prévue en 2019/20. Elle s’élève à 2 708 millions de tonnes (Mt), soit 23 Mt de plus par rapport aux prévisions faites en juillet et 55,4 Mt  (2,1%) de supplémentaires qu’en 2018. Des résultats encourageants qui tranchent avec la situation ouest-africaine où la production de céréales s’élève à 60,9 Mt  en baisse de 3,5 %. Comment peut-on expliquer cette chute de la production ?

En Afrique de l’Ouest, les productions de 2018 étaient d’abord des chiffres records. A noter que les résultats de cette année restent toutefois supérieurs à la moyenne quinquennale. En outre, la sécheresse et le manque de pluies ont diminué la production de céréales dans plusieurs pays côtiers. L’insécurité civile et les conflits, notamment dans nord-est du Nigeria, dans le bassin du Tchad et la région du Mali, ont eu un impact sur l’agriculture et les capacités de production, réduisant ainsi considérablement les perspectives de récolte dans zones affectées. Les baisses de la production céréalière touchent le riz, le maïs, le mil et le sorgho.

Des déficits pluviométriques localisés

La campagne 2019/20 avait pourtant bien commencé avec le début des pluies saisonnières en mars dans le sud de la région et à la mi-juin dans le Sahel. Des précipitations qui se sont avérées bénéfiques et qui ont conduit à une récolte dans des conditions optimales. Quelques préoccupations persistent pour les cultures de mil et de sorgho dans certaines parties de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, du Cap Vert et de la Guinée Bissau où les pluies ont tardé à venir et dont le début des précipitations s’est avéré en dessous de la normale. En effet, en Mauritanie par exemple, à la mi-août, 90% des stations hydrométéorologiques avait enregistré des déficits pluviométriques importants comparés à la moyenne (1981-2010).

Par ailleurs, le Tchad et le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signalé des épidémies de légionnaires d’automne et de criquets, qui ont causé à certains endroits des pertes de récoltes. Auxquelles il faut ajouter des pluies torrentielles en juillet et en août qui ont entraîné des inondations localisées au Sierra Leone, au Niger, au Mali, au Nigeria et au Bénin.

« Le besoin d’importations en Afrique de l’Ouest pour la campagne 2019/20 s’élève à environ 20 millions de tonnes »

Compte tenu des récoltes record de 2018, presque tous les pays de la sous-région bénéficient de stocks en grain supérieurs à la moyenne ce qui permet d’atténuer les résultats et la baisse des rendements de l’année 2019. Malgré ces stocks, le besoin d’importations en Afrique de l’Ouest pour la campagne 2019/20 s’élève à environ 20 Mt.

Les prix des céréales sont stables, sauf en zones touchées par un conflit. Au Burkina Faso, Mali et Niger, les prix du mil et sorgho étaient généralement inchangés ou a diminué sur certains marchés et ont été bien en dessous de leurs valeurs en août 2018, reflétant des fournitures et un soutien des ventes subventionnées par le gouvernement. Au Sénégal, au Ghana et au Nigeria, les prix des céréales sont restés stables ces derniers mois. En revanche, dans les zones touchées par le conflit du nord-est du Nigeria, la perturbation des flux commerciaux et des activités a abouti à des prix élevés.

Les conflits continuent d’affecter les activités agricoles

Les conflits limitent l’accès à la terre et causent une pénurie de contributions céréalières dans le Nord-Est du Nigeria, le Bassin du Tchad, au Nord et au centre du Mali. Dans la région du Liptako-Gourma, qui comprend des parties du Burkina Faso, du Mali et au Niger, les conflits ont affecté les activités agro-pastorales au cours de la période cruciale des mois de juin à septembre, et provoqué un déplacement croissant des populations.

La situation humanitaire reste une grave préoccupation dans le bassin du Tchad. En août 2019, environ 2,2 millions de personnes ont été estimées être déplacé à l’intérieur du bassin, où 228 000 personnes supplémentaires résident dans la région en tant que réfugiés. Au Nord-Est du Nigéria, le niveau de violence et les attaques récentes ont conduit à de nouveaux déplacements, affectant les moyens de subsistance des populations et la situation humanitaire déjà désastreuse. En outre, l’insécurité alimentaire menace les populations. Auxquelles s’ajoutent les tensions entre agriculteurs et éleveurs au centre et au Sud du pays. Des conflits et violences inter-communautaire sont référencés dans plusieurs régions du Mali (Mopti et Gao), du Burkina Faso (Sahel, Nord, Nord-Centre et Est) et à l’Ouest du Niger (Tillabery et Tahoua), provoquent la détérioration de la sécurité alimentaire dans ces régions.

 

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