Le défi de la compétitivité de la filière caoutchouc en Indonésie

 Le défi de la compétitivité de la filière caoutchouc en Indonésie
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Deuxième exportateur mondial de caoutchouc, derrière la Thaïlande, l’Indonésie doit relever le défi de la productivité. En dépit, de son importance pour l’économie de l’Indonésie (cf. encadré ci-dessous), le secteur du caoutchouc pour assurer son avenir doit résoudre deux problèmes principaux : le vieillissement des plantations et la faiblesse de la demande mondiale avec son corolaire des prix bas, souligne Andrian Bagus Santoso du The Jakarta Post.

Sur les 3,6 millions d’hectares de plantation, 83% de la superficie est constituée d’arbres matures. Au vieillissement se superposent des arbres de plus en plus endommagés. Ainsi, les coûts de production sont plus élevés et la productivité du caoutchouc plus faible. Elle est d’une tonne par hectare selon l’Agence centrale des statistiques contre 1,6 tonnes par hectare en Thaïlande. Ces dernières années, le gouvernement indonésien a donné la priorité à la replantation d’arbres. Toutefois, la superficie totale d’arbres jeunes diminue soulignant que le programme n’est pas assez rapide tandis que la superficie d’arbres endommagés croit surtout sur ces deux dernières années. Ces deux facteurs font que depuis 2013 les plantations de caoutchouc stagnent.

Avec 80% de la production du caoutchouc naturel exporté, l’Indonésie doit aussi faire face à la faiblesse de la demande mondiale, et en particulier de la Chine. L’Indonésie est particulièrement affecté par la faiblesse des prix, ses coûts de production étant élevés. De plus, par rapport à ses concurrents, la Thaïlande ou le Vietnam ou encore la Malaisie, l’Indonésie est géographiquement plus éloignée de la Chine, ce qui accroît ses coûts de transports. En outre, contrairement à la Thaïlande, l’Indonésie ne dispose pas d’un marché intérieur relativement important de fabricants automobiles et de pneumatiques.

Quelles sont les solutions pour améliorer la productivité du caoutchouc indonésien ? Andrian Bagus Santoso estime que jusqu’à présent la collaboration entre les entreprises privées et les petits planteurs n’a pas porté ses fruits ne parvenant pas à accroître la productivité des petits exploitants. A plus long terme, la plantation de nouveaux arbres semble être la meilleure solution mais elle est coûteuse et longue. De même, le développement d’une industrie absorbant la production de caoutchouc, comme l’industrie automobile, est une autre solution profitable à long terme. Dans un avenir proche, le projet pilote du gouvernement des routes caoutchoutées – qui sont fabriquées avec des morceaux de caoutchouc et/ou du latex naturellement coagulé mélangé à du bitume – peut apporter un soutien à la demande intérieure de caoutchouc.

Andrian Bagus Santoso conclut « L'Indonésie est sur la bonne voie pour réformer son industrie du caoutchouc, mais pas assez vite. Le rythme pourrait être augmenté, bien sûr, mais la question est : vaut-il la peine de poursuivre le leader du marché ou doit-on progresser prudemment tout en préparant progressivement le marché domestique du caoutchouc ? »

 

Le poids  du caoutchouc naturel en Indonésie

  • 3,6 millions d’hectares de plantations de caoutchouc, principalement situé à Sumatra,
  • Les propriétaires de ces plantations sont les petits agriculteurs (84,4%), les entreprises privées (9,2%) et l’Etat (6,4%).
  • 2,5 millions d’emplois
  • 7,1 milliards de roupies ($544,59 millions) de prêt bancaires pour les plantations et
  • Septième produit d’exportation du pays ; le caoutchouc naturel et ses dérivés représentent 2,3% des exportations, soit $3,4 milliards en 2016.

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