24 septembre 2010 - 00:00 |

Olam international en discussion avec Louis Dreyfus

Une possible coopération envisagée


Le géant du négoce de matières premières Louis Dreyfus a engagé des discussions avec le négociant singapourien Olam international. Olam a confirmé vendredi qu’il négociait avec Louis Dreyfus en vue d’une possible coopération, ajoutant qu’une fusion était une des options. La nouvelle a fait grimper l’action Olam de 9,2% à un pic de trois ans.
”S’il y a une fusion, ils pourraient tirer parti d’économies d’échelle et d’implantations géographiques. Olam est fort en Afrique et Dreyfus est fort aux Etats-Unis”, explique Ben Santoso, analyste de DBS Vickers. ”Si ces deux fusionnaient, ils pourraient tenir la dragée haute aux concurrents plus gros tels que Cargill, Bunge ou Archer Daniels Midland”.
Ces discussions entre les deux maisons de négoce témoignent d’une consolidation du secteur dont les acteurs veulent tirer parti d’une demande en pleine expansion du fait de la démographie mondiale et d’économies émergentes en forte croissance.
Elles sont peut-être aussi symptomatiques d’une tendance pour les sociétés de négoce à développer un modèle industriel qui embrasse l’achat, le conditionnement et la distribution, indique l’analyste James Dunsterville.

”Bon nombre des négociations de matières premières historiques ne sont plus techniquement des négociants mais des industriels”, explique-t-il. ”Je pense que Louis Dreyfus est en partie industriel et veut peut-être le devenir plus encore.”
Louis Dreyfus est le premier négociant mondial de riz et de coton et figure parmi les trois premiers mondiaux pour le jus d’orange, le blé, le maïs et le sucre. Jeudi, le quotidien Les Echos écrivait qu’une fusion avec Olam était considérée par Louis Dreyfus comme une voie de croissance. Tout comme Le Figaro la veille, Les Echos écrivaient que Louis Dreyfus envisageait une introduction en Bourse de certaines de ses activités, ce qui trancherait avec la tradition de discrétion de cette entreprise familiale.
Des banquiers familiers des coulisses d’Olam estiment que ce dernier et Louis Dreyfus discuteront sans doute d’une coentreprise dans les segments où ils se chevauchent. Andreas Bokkenheuser, analyste d’UBS, est sceptique quant aux avantages d’une fusion pour Olam, dont la holding singapourienne Temasek détient environ 24% du capital. “Olam a déjà la part de marché la plus grande sur plusieurs de ses gammes de produits et nous nous demandons donc si une fusion se traduirait par un avantage en termes de fixation des prix et de synergies dans la chaîne de distribution”, dit-il.
Olam, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 10,5 milliards de dollars de Singapour (5,9 milliards d’euros) durant son exercice 2009-2010, a indiqué que les discussions n’en étaient qu’aux préliminaires.
”Le groupe souhaite informer ses actionnaires qu’il a engagé des discussions confidentielles et préliminaires avec Louis Dreyfus Commodities au sujet d’une possible collaboration qui pourrait prendre la forme d’une fusion, entre autres hypothèses”_, explique-t-il dans un communiqué diffusé vendredi.
Olam est aussi présent dans le caoutchouc et l’huile de palme et pourrait poursuivre son développement dans le sucre de cannes en Indonésie et accroître encore ses avoirs dans les plantations d’huile de palme en Afrique. Son président Sunny Verghese, d’origine indienne, a annoncé en 2009 un plan triennal visant à doubler la marge bénéficiaire nette à plus de 4% et à tripler, voire quadrupler la valeur intrinsèque de l’entreprise.

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