10 mois pour trouver un vaccin anti-covid, 20 ans sans solution contre la mouche tsé-tsé

 10 mois pour trouver un vaccin anti-covid, 20 ans sans solution contre la mouche tsé-tsé
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Parfois, on s’interroge… En Afrique, les impacts directs et indirects de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose animale (TA) causent des pertes humaines et économiques, ces dernières étant estimées à $ 4,5 milliards, selon Gift Wanda, coordinateur de la campagne panafricaine d’éradications des tsé-tsé et de la trypanosomose. Or, au cours des vingt dernières années, les progrès dans la lutte contre la TA ont été limités contrairement à la lutte contre la maladie du sommeil. A une époque où on a trouvé en 10 mois, au niveau mondial, un vaccin pour lutter contre la Covid, on peut s’interroger…

Mais la communauté internationale, du moins celle impliquée, ne baisse pas les bras. Hier a été lancé un nouveau projet international pour lutter contre la trypanosomose animale (TA), cette infection parasitaire transmise par les mouches piqueuses, dont la fameuse tsé-tsé. Coordonné par le Cirad, le projet COMBAT rassemble 21 autres partenaires internationaux dont le Centre international de recherche développement sur l’élevage en zone subhumide (Cirdes) au Burkina Faso, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), l’Institut Pierre Richet (IPR) de Côte d’Ivoire entre autres institutions africaines.

Donc, comme on l’a bien compris, il n’est malheureusement pas encore question de vaccin ni de médicaments résistants. Le projet COMBAT déploiera « une approche innovante dite de parcours de contrôle progressif (PCP) reposant sur des analyses des risques », a précisé Giuliano Cecchi, expert de la trypanosomose africaine au sein de la FAO. D’une durée de 4 ans, il améliorera les connaissances de base sur les trypanosomes animales ; développera des outils de contrôle innovants ; consolidera les réseaux de surveillance, de diagnostic et de contrôle ; renforcera les capacités des éleveurs et services vétérinaires africains à lutter contre la maladie tout en sensibilisant les décideurs politiques.

L’enjeu est colossal car les trypanosomes animaux posent de graves problèmes économiques aux éleveurs dans beaucoup de pays en Afrique mais pas seulement puisqu’on a constaté des incursions en Europe. En Afrique, la maladies est transmise cycliquement par les mouches tsé-tsé provoquant la maladie appelée “nagana”  mais aussi par d’autres mouches piqueuses telles que les mouches d’étable et les taons, ce qui lui a permis de se propager en Amérique latine et en Asie. Ces autres mouches piqueuses transmettent également la “surra”, une trypanosomose animale endémique dans de vastes régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, mais aussi dans les îles Canaries. Le bétail et les animaux sauvages jouent également le rôle de réservoirs potentiels de la trypanosomose humaine africaine (THA), également appelée “maladie du sommeil”, une maladie tropicale négligée mortelle pour les humains, précise le Cirad.

« En Afrique, les impacts directs et indirects de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose causent une perte annuelle estimées à $ 4,5 milliards. Comptabilisés parmi les impacts, on note la baisse de productivité du bétail, les migrations humaines, les effets négatifs sur la gestion du bétail, mais aussi sur la production agricole, l’utilisation des terres, le fonctionnement des écosystèmes et le bien-être humain… La mouche tsé-tsé et la trypanosomose affectent à la fois la santé humaine, la santé du bétail et le développement rural du continent », a déclaré Gift Wanda, coordinateur de la campagne panafricaine d’éradications des tsé-tsé et de la trypanosomose.

« La force de ce projet réside dans le fait qu’il rassemble à la fois des institutions de recherche, européennes mais surtout africaines, et les autorités vétérinaires des pays concernés. Le projet bénéficie aussi de l’appui d’organisations internationales, la FAO en tout premier lieu, mais aussi l’Union africaine, l’OIE, l’OMS, l’AIEA, garantissant le maximum d’impact pour l’ensemble des parties prenantes », a souligné le coordinateur du projet pour le Cirad, Alain Boulangé.

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