Doing Business 2020 : le Nigeria et le Togo dans le top 10 des pays réformateurs mais l’Afrique sous-performe

 Doing Business 2020 : le Nigeria et le Togo dans le top 10 des pays réformateurs mais l’Afrique sous-performe
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La bible des indicateurs de la facilité des affaires du secteur privé au niveau mondial sort aujourd’hui. Doing Business 2020  de la Banque mondiale analyse les réformes écoulées sur l’année (jusqu’à mai 2019) 115 économies via dix secteurs d’activités [1]. Il révèle que parmi les dix premiers pays réformateurs au monde figurent deux pays africains, le Nigeria et le Togo aux côtés de la Chine, de l’Inde ou entre du Pakistan ou de Bahreïn. Pour le Togo, la Banque mondiale souligne les réformes visant à réduire les frais de permis de construire et la rationalisation des procédures d’enregistrement des propriétés. Quant au Nigéria, il a mené des réformes ayant des répercussions sur six indicateurs, notamment en raccourcissant les délais d’obtention des permis de construire, en facilitant l’application des contrats, en améliorant le commerce transfrontalier. Toutefois, le Togo se place 97ème rang mondial, et le Nigeria au 131ème rang, soulignant le chemin à encore parcourir. En Afrique de l’Ouest, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal, le Nigeria, le Niger et le Cabo Verde figurent dans les vingt premiers pays d’Afrique sub-saharienne (voir tableau ci-dessous).

Globalement en l’Afrique sub-saharienne, les réformes ont majoritairement portées sur le démarrage d’une entreprise, l’octroi de permis de construire et l’obtention de crédits

En dépit des réformes l’Afrique sub-saharienne sous-performe

Si des progrès sont réalisés, deux points soulignent le retard de l’Afrique sub-saharienne pour créer un environnement favorable aux affaires. Le Doing Business 2020 montre que les réformes réalisées ont été moins nombreuses qu’en 2019 (73 contre 108) et le nombre de pays ayant entrepris des réformes est aussi en recul passant de 40 à 31 pays. Ainsi, le score moyen pour l’Afrique sub-saharienne pour la facilité de faire des affaires est de 51,8 sur une échelle de 0 à 100 contre une moyenne de 78,4 pour les pays de l’OCDE et de 63 pour la moyenne mondiale. Ainsi, seules deux économies de l’Afrique subsaharienne figurent dans les 50 premières économies pour la facilité de faire des affaires, l’Ile Maurice au 13ème rang et le Rwanda au 38ème , tandis que la plupart des 20 économies les moins bien classées au niveau mondial appartiennent à la région. Sans suprise en queue de peloton nous retrouvons le Sud Soudan, l’Erythrée et la Somalie.

Comparée à d’autres régions du monde, l’Afrique subsaharienne continue de sous-performer dans plusieurs domaines. Pour obtenir de l’électricité, par exemple, les entreprises doivent payer plus de 3 100% du revenu par habitant pour se connecter au réseau, contre un peu plus de 400% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ou 272% en Europe et en Asie centrale. En ce qui concerne les échanges transfrontaliers et le paiement des taxes, les entreprises consacrent environ 96 heures au respect des obligations documentaires d’importation, contre 3,4 heures dans les économies à revenu élevé de l’OCDE, et les petites et moyennes entreprises qui en sont à leur deuxième année d’activité doivent payer taxes plus de 36 fois par an, contre une moyenne de 23 fois dans le monde.

[1] Les dix critères sont : créer une entreprise, gérer les permis de construire, obtenir de l’électricité, enregistrer une propriété, obtenir un crédit, protéger les investisseurs minoritaires, payer des impôts, commercer au-delà des frontières, faire respecter les contrats et résoudre les problèmes d’insolvabilité.

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