La Chronique Matières Premières Agricoles au 23 novembre 2017

 La Chronique Matières Premières Agricoles au 23 novembre 2017
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Les marchés aux Etats-Unis sont fermés depuis mercredi soir pour la fête de Thanksgiving, l’activité outre-Atlantique étant déjà calme sur de nombreux marchés dès mercredi. De ce fait, les places européennes et asiatiques enregistrent une activité réduite. Ceci dit, mercredi, la Réserve fédérale a publié ses “minutes” faisant état d’une interrogation majeure à propos de l’évolution de l’inflation aux Etats-Unis, ce qui a pesé sur le dollar notamment face à l’euro qui est repassé au dessus du seuil de $ 1,1850. Sur le marché pétrolier, le brut léger américain est à son prix le plus élevé depuis juillet 2015 en raison de la fermeture d’un important oléoduc canadien.

CACAOCAFÉCAOUTCHOUCCOTONHUILE DE PALMERIZSUCRE

CACAO

Le cacao a terminé la période sous revue, hier soir à Londres, en baisse par rapport à vendredi dernier, à £ 1 580 la tonne contre £ 1 607, tandis que New York clôturait mercredi soir pour le grand week-end de Thanksgiving à $ 2 124 la tonne contre $ 2 131 vendredi. La fermeté de la livre sterling, au plus haut en six semaines face au dollar, explique en partie cette tendance.

Car les fondamentaux seraient plutôt haussiers. Tout le monde s’accorde à estimer que la production ivoirienne serait en baisse cette campagne alors que les broyages mondiaux sont en hausse. Rabobank les voit progresser de 2,3% en 2017/18 après avoir déjà grimpé de 4% la campagne dernière. Une estimation que certains jugent très optimistes, tout en soulignant que les marges très élevées des transformateurs sont, en effet, attrayantes. D’ores et déjà, l’industrie cacaoyère en Côte d’Ivoire a annoncé une hausse de 15% des broyages sur le premier mois de la campagne, en octobre par rapport à il y a un an, à 45 000 t de fèves broyées, selon l’association des exportateurs Gepex.

Par ailleurs, Rabobank estime l’excédent mondial à 130 000 t contre 300 000 t en 2016/17. Ses prévision “très préliminaires” sur 2018/19 donnent un nouvel excédent mais réduit à 60 000 t.

En Côte d’Ivoire, les arrivages au 19 novembre ont totalisé 346 000 t depuis le démarrage de la campagne, le 1er octobre, contre 382 000 t sur la même période la campagne dernière.

CAFÉ

La récolte de café Robusta au Vietnam, en cours, pourrait être record, Rabobank l’estimant à 28,7 millions de sacs de 60 kg (Ms) alors que l’Organisation internationale du café avait avancé le chiffre de 25,5 Ms. Ceci a pesé sur les cours cette semaine sur le marché à terme de Londres. Mercredi, la tonne est tombée à son plus faible prix depuis juillet 2016, à $ 1 753 la tonne. Hier soir, elle a clôturé à $ 1 756 contre $ 1 824 vendredi dernier. L’Arabica à New York, quant à lui, a terminé à $ 1,27 mercredi soir, parti de $ 1,2725 la livre (lb).

Selon Rabobank, l’excédent caféier mondial serait de 3 Ms en 2018/19, essentiellement de l’Arabica, alors que le déficit en 2017/18 serait de 4,7 Ms. Pour sa part, la Société Générale entrevoit un excédent d’Arabica de 6,3 Ms en 2018/19 et un déficit de Robusta de 3,4 Ms. Sur les six prochains mois, le prix de l’Arabica serait à $ 1,30 la livre, estime la banque, soit proche des niveaux actuels, et le Robusta à $ 1 850, stimulé par de fortes exportations mondiales et des niveaux de stocks record dans les grands pays consommateurs.

Au Brésil, l’association des exportateurs Cecafé estime que les exportations pourraient être plus faibles qu’envisagées en 2017 car les producteurs vendent lentement. Ainsi, sur l’année, les ventes devraient être inférieures de 5% aux dernières prévisions de Cecafé, à 30-31 Ms. A fin octobre, les ventes auraient totalisé 24,75 Ms, en baisse de 10,7% par rapport à la même période l’année dernière. S’agissant du seul café vert, cette baisse serait plus forte, de l’ordre de 10,5% à 21,92 Ms. Un ralentissement des expéditions qui peut aussi s’expliquer, d’une part, par des problèmes de qualité que le Brésil connait actuellement suite à la sécheresse et à l’invasion de l’insecte foreurs de cabosses, d’autre part par les difficultés portuaires car les navires ont réduit leurs rotations entre l’Amérique du Sud et l’Europe récemment mais aussi à cause des grèves dans les grands ports brésiliens. Le patron de Cecafé, Nelson Carvalhaes, qui s’exprimait en marge d’une conférence d’industriels dans l’état de Bahia, a indiqué que les exportations d’Arabica en général augmentaient lorsque les prix dépassaient les 130 cents la livre ; or, actuellement, ils sont à 124,5 cents.

La production en Colombie a atteint le niveau record de 14,6 Ms en 2016/17 grâce à la rénovation des plantations et à des conditions météorologiques favorables. Si les conditions demeurent bonnes cette campagne, la production pourrait encore légèrement augmenté, à 14,7 Ms, estime le Département américain de l’Agriculture (USDA).

En Asie, les arrivages abondants de la nouvelle récolte au Vietnam, facilités par une météorologie ensoleillée, ont fait baisser les prix cette semaine. La qualité et les volumes sont au rendez-vous, avec moins de grains moisis. Les agriculteurs ont proposé leur café à 37 300-37 500 dongs le kilo ($ 1,64-$ 1,65) cette semaine contre 38 800-39 400 dongs la semaine dernière. A l’export, le Robusta du Vietnam a été proposé avec une forte décote, de l’ordre de $ 40 sur l’échéance mars à Londres mais allant jusqu’à $ 100 sur janvier.

Quant à l‘Indonésie, les volumes proposés sont très faibles, la prime par rapport à Londres étant à $ 50 la tonne contre $ 60 à $ 70 la semaine dernière.

La production en Inde est estimée par l’USDA à 5,6 Ms sur 2017/18, avec 1,4 Ms d’Arabica et 4,1 Ms de Robusta. Le Coffee Board of India estime que la production sera en hausse de 12% par rapport à 2016/17, avec +14% en Robusta et +9% en Arabica ; la superficie dédiée au café est en hausse de 13 500 ha.

Au Guatemala, les exportations d’Arabica sont attendues en hausse de 4,8% en 2017/18, à 4,4 Ms et ce, malgré la présence du “royal fungus”.

Côté entreprises, Dubai Multi Commodities Center a confirmé lundi développer un centre du café sur 7 500 m2, près du port de Jebel Ali (lire nos informations). 

CAOUTCHOUC

Les cours du caoutchouc se sont repris mardi après quatre séances consécutives de baisse suite à la hausse des stocks et à la croissance économique plus faible du premier acheteur mondial, la Chine. Mercredi, le contrat d’avril a clôturé à 191,3 yens ($1,7) sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) la veille d’un jour férié au Japon. Ils ont été soutenus par des contrats plus fermes à Shanghai et la reprise de la bourse de Tokyo. A Shanghai, les cours ont gagné 170 yuans la tonne à 13 390 yuans ($2 025) la tonne pour le contrat de janvier.

Les stocks de caoutchouc dans les entrepôts agréés du Tocom au Japon ont augmenté à 4 815 tonnes au 10 novembre, en hausse de 749 tonnes par rapport à 4 066 tonnes le 31 octobre, selon les données de Tocom. En Chine, les stocks dans les entrepôts gérés par le Shanghai Futures Exchange ont augmenté de 2,2% par rapport au vendredi précédent.

COTON

Semaine haussière pour le coton qui a clôturé mercredi soir au dessus des 70 cents la livre ( 71,14 cents pour le contrat de mars) avant la fermeture du marché de New Yord pour Thanksgiving contre 69,35 cents à la clôture de vendredi dernier. Le coton est en bonne voie pour réaliser un gain hebdomadaire pour la cinquième semaine consécutive.

Si le coton restera sous pression à court terme au fur et à mesure des arrivées de récoltes abondantes, Rabobank estime qu’à plus long terme les perspectives sont favorables. Rabobank place même le coton en troisième position derrière le maïs et le porc sur l’échelle des produits agricoles les plus performants sur les douze prochains mois. Dans son scénario de base, le prix du coton devrait se maintenir à 65 cents la livre au premier trimestre 2018 puis progressivement monter pour atteindre 72 cents au dernier trimestre 2018 soutenus par une forte consommation mondiale et l’érosion des stocks mondiaux mais aussi par la perspective de la fin des ventes aux enchères du stock de la réserve en Chine en 2019/20.

Au Ghana, les quatorze fabricants de vêtements se sont regroupés et ont créé l’Association of Ghana Apparel Manufacturers (Agam) un réseau d’affaires et une organisation de plaidoyer pour le secteur de l’habillement ghanéen (cf. nos informations).

Au Togo, la production de coton serait en hausse de 20% à 130 000 tonnes en 2017/18, selon la NSCT (cf. nos informations).

Les exportations de textiles d’Egypte se sont élevées à $673 millions de janvier à octobre 2017, en hausse de 3% par rapport à la même période en 2016 selon le Textile Export Council (TEC). La Turquie arrive en tête des pays importateurs des textiles égyptiens ($230,27 M), suivie par l’Italie ($132,98 M), l’Arabie Saoudite ($26,79 M) et la Tunisie ($21,85 M).

HUILE DE PALME

C’est la dégringolade pour les cours de l’huile de palme plombés par un ringgit fort, l’augmentation de la production et la décision de l’Inde, deuxième acheteur mondial, d’augmenter sa taxe sur les importations d’huile de palme. Jeudi, ils ont clôturés sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange à 2 609 ringgits ($635,57) la tonne, soit en dessous de la clôture de vendredi dernier à 2 714 ringgits la tonne. La semaine dernière, les cours avaient baissé de 3%, la plus forte baisse hebdomadaire en deux mois.

Les perspectives sur l’huile de palme sont baissières jusqu’en 2018 avec une hausse de 10 % de la production mondiale anticipée, supérieure celle de la croissance de la demande (5%) estime Rabobank. En outre, des records de production sont attendus dans les huiles concurrentes (soja, tournesol, colza). Rabobank estime que les prix s’établiront à 2600 ringgits la tonne de novembre à mars, puis déclineront à 2 500 ringgits pour terminer le quatrième trimestre à 2 400 ringgits.

La hausse des droits d’importation sur l’huile de palme en Inde était attendue mais son ampleur a surpris. En effet, la taxe sur l’huile de palme brute doublera passant de 15% à 30% et celle sur l’huile de palme raffinée s’établira à 40% contre 25% auparavant. A court terme, l’impact sera majeur car la hausse est très importante estime David Ng de Philip Futures à Kuala Lumpur mais la production locale d’oléagineux en Inde n’est pas suffisante pour couvrir toute la demande.

En Indonésie La production d’huile de palme brute devrait à nouveau augmenter en octobre pour le cinquième mois à 3,95 millions de tonnes (Mt), contre 3,63 Mt produit en septembre selon un sondage réalisé par Reuters. Les exportations s’élèveraient à 2,75 Mt (2,69 Mt en septembre) et les stocks nationaux augmenteraient à 3,14 Mt contre 2,4 Mt.

En Malaisie, la production d’huile de palme a progressé de 12,9% en octobre par rapport au mois précédent conformément à la tendance saisonnière.

En Chine, une plantation de palmier à huile sur 5 hectares à Hainan dans le sud de la Chine est en cours d’expérimentation. Après des expériences d’introduction du palmier à huile non concluantes, la Chine est parvenue à une première transplantation réussie. «Ces deux années ont prouvé que les semis peuvent bien pousser dans les champs et nous prévoyons d’étendre la culture dans les provinces du Yunnan et du Guangdong», a déclaré Zeng Xianhai, le scientifique en charge du programme.

RIZ

Les prix du riz en Asie ont grimpé cette semaine.

En Inde, le prix du riz étuvé 5% a gagné $3 à $402-$405 la tonne en raison de l’appréciation de la roupie mais aussi d’une demande vigoureuse des pays asiatiques tandis que les acheteurs africains sont peu présents. L’offre de riz paddy de la nouvelle campagne a débuté dans les États du sud de l’Inde, premier exportateur mondial, et devrait augmenter dans les prochaines semaines, selon les négociants.

En Thaïlande, le Thaï 5% a progressé à $385-$398 la tonne contre $380-$387 la semaine dernière. Une hausse consécutive à une baisse des disponibilités. L’offre est en effet très faible suite aux pertes dues aux inondations tandis que la décision du gouvernement de reporter à une date indéterminée la vente de 2 millions de tonnes de riz des stocks de l’Etat, a exacerbé la situation.

Au Vietnam, le Viet 5% est quasi-inchangé à $400 la tonne.

En Iran, les importations de riz sont à nouveau autorisées jusqu’au 22 juillet, selon le ministère de l’Industrie, des mines et du commerce. Depuis le 21 mars, l’Iran a importé plus d’un million de tonnes de riz, mais cela ne sera dédouané que lorsque les récoltes seront terminées, a indiqué l’IRNA, citant l’Administration des douanes.

Aux Philippines, la production de riz devrait croître de 10,1% pour atteindre un record de 19,409 millions de tonnes (Mt) en 2017 selon la Philippine Statistics Authority.

SUCRE

Le sucre roux a terminé mercredi soir à 15,28 cents la livre à New York, parti de 15,37 cents vendredi dernier, tandis que le blanc cotait hier soir à Londres $ 394,80 la tonne contre $ 393,80 vendredi dernier.

Selon Marex, deux éléments pourraient soutenir les cours durablement, une mauvaise météo et des prix en hausse de l’énergie. “Mais la probabilité que ceci arrive a légèrement baissé car les conditions météorologiques se sont améliorées dans le centre-sud du Brésil et il semblerait que la hausse du prix du brut ne soit plus à l’ordre du jour”, selon la firme de courtage.

La Société Générale, quant à elle, estime l’excédent sucrier à 5,5 Mt sur la campagne 2018/19 en raison de hausses de production en Inde, en Thaïlande, en Chine et dans l’Union européenne. La demande mondiale progresserait de 1,5% par rapport à la campagne dernière, soit un niveau de croissance similaire à celui enregistré ces cinq dernières années. Côté Brésil, souligne les analystes de la banque, la production de sucre continue de faire l’objet d’une couverture moindre que les autres années ; la parité éthanol-sucre demeure, sans surprise, le facteur déterminant dans l’évolution du marché. Sur les six prochains mois, la banque voit le prix du sucre roux baisser à 14, 4 cents la livre.

Les importations chinoises de sucre ont fait un bond de 60,6% en octobre, à 170 000 t, par rapport à octobre 2016, a indiqué hier les douanes. Par rapport au mois de septembre 2017, la hausse est de 6%. Rappelons que la Chine a fortement réduit les permis pour l’importation de sucre hors quotas et a augmenté les taxes sur les arrivages de l’étranger après que les raffineurs locaux se soient plaints. De ce fait, sur les 10 premiers mois de l’année, les importations ont chuté de 26,3% par rapport à la même période en 2016, à 2 Mt.

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