La Chronique Matières du Jeudi (25/05/2017)

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Le dollar a faibli face aux autres devises, la Réserve fédérale américaine ayant décidé de ne pas procéder à une hausse des taux d'intérêt tant qu'il n'était pas clair si le ralentissement économique actuel est temporaire ou non.

CACAO

Et la chute du cacao se poursuit… Hier, mercredi, sur les marchés de Londres comme de New York, le cacao a perdu en une seule journée £ 86 la tonne, soit 5,53 % de sa valeur, et $ 127 ou encore 6,28%, clôturant respectivement à £ 1 468 et $ 1 894. Rappelons que vendredi dernier, la tonne terminait à £ 1 563 et $ 2 028.

Une semaine qui, pourtant, avait démarré en hausse avec une Côte d'Ivoire, le n°1 mondial du cacao, en pleine crise sociale et politique. Lundi et mardi, près de 200 ex-combattants démobilisés ont manifesté pour réclamer FCFA 18 millions (€ 27 360) de primes chacun, quelques jours après que des militaires se soient mutinés pour la seconde fois depuis le début de l'année pour réclamer un reliquat de FCFA 12 millions dont ils ont perçu le premier versement en janvier. Cette manifestation a fait quatre morts parmi les démobilisés et 16 blessés, selon le gouvernement.

Mais la technicité du marché mondial du cacao a vite pris le dessus. Peut-être parce que, au plus fort des crises ivoiriennes ces dernières années, la filière cacao n'a jamais été véritablement impactée, les fèves continuant quoi qu'il en soit à sortir. Ainsi, hier, mercredi, le volume de transactions a été très important sur les deux marchés à terme du cacao, les fonds d'investissements et spéculateurs en général se portant largement à la vente. Ce qui a déclenché des ordres automatiques, les "sell stops". "Les hausses des cours [ces dernières semaines, Ndlr] étaient essentiellement liées à des couvertures sur le court terme, avec peu d'achats de l'industrie", explique à Reuters James Cordier de Optionsellers.com en Floride. "Une fois que ceci a été fait, les fondamentaux baissiers ont repris le dessus."

Et pour cause. En Côte d'Ivoire, côté météo, le soleil brille et la pluie tombe, ce dont raffolent les cacaoyers. Sans plus guère de doute, la campagne 2017/18 sera pléthorique. Certes, les exportateurs se plaignent d'une acidité toujours trop forte des fèves qu'ils exportent actuellement car celles-ci ont, effectivement, manqué de pluies durant leur maturité. Un niveau d'acides gras qui, ces dernières semaines, a atteint les 5%, ce qui avait conduit certains broyeurs à rejeter les fèves, le niveau plafond de l'Union européenne étant de 1,75%. Mais la situation s'améliore et le taux cette semaine est tombé, en moyenne, à 3%. Demeure toutefois le problème de la taille des fèves qui, bien souvent, est de 130 à 140 fèves aux 100 gr alors qu'il faudrait être à 110 pour cette campagne intermédiaire.

CAFÉ

A l'instar d'autres matières premières, le café a aussi terminé en baisse hier soir. L'Arabica, sur le marché à terme de New York, a clôturé à $ 1,2855 la livre, tandis que le Robusta à Londres cotait hier soir $ 1 905 la tonne, en baisse de 4,6% sur la semaine. Vendredi dernier, New York cotait $ 1,321 et Londres, $ 1 977.

En Asie, aujourd'hui est un jour férié en Indonésie. Au Vietnam, le marché du café s'est inscrit à la baisse, emboîtant le pas des places occidentales. Les Robusta Grade 2, 5% grains noirs et brisures, se sont vendus à prime de $ 30 à $ 40 la tonne cette semaine, contre $ 20 et $ 40 la semaine dernière, les volumes de transaction étant faibles car l'offre en café est limitée. Les prix locaux ont été de 42 000 dongs le kilo cette semaine ($ 1,85) contre 44 000 – 44500 dongs la semaine dernière. Selon le département américain de l'Agriculture (USDA), la production vietnamienne serait de 28,6 millions de sacs de 60 kg (Ms), ou encore de 1,72 Mt pour la prochaine campagne 2017/18, en hausse de 10% sur l'actuelle grâce à des conditions météorologiques plus favorables et des prix locaux en hausse.

Un marché mondial du café touché cette semaine par la grève générale des habitants de la ville portuaire de Buenaventura, en Colombie, d'où est exporté 60% du café du pays, ces habitants (450 000) manifestant contre leurs conditions de vie dégradées. Hier, les autorités portuaires ont annoncé que 24 465 conteneurs et 229 489 tonnes de cargos étaient immobilisés. Ceci se greffe à une offre déjà réduite de café en Colombie car de fortes pluies freinent la récolte, le séchage et l'exportation de café. Actuellement, la Colombie est en pleine campagne intermédiaire, la metica.

S'agissant de l'Afrique, l'USDA estime que la production en Ethiopie devrait demeurer stable en 2017/18 (octobre/septembre), à 6,5 Ms (393 000 t) dont la moitié serait exportée, soit 3,31 Ms (199 000 t). Rappelons qu'en juin, le gouvernement devrait procéder à une profonde réforme du système marketing et commercialisation de la filière, avec pour objectif d'accroître ses recettes d'exportation caféières.

Au Kenya, le prix maximum a grimpé aux enchères hebdomadaires qui se sont tenues mercredi au Nairobi Coffee Exchange. Le Grade AA s'est vendu entre $ 66 et 410 le sac de 50 kg contre $ 71-406 aux ventes précédentes, tandis que le Grade AB a trouvé preneur entre $ 95 et $ 343 contre $ 90-200 la semaine dernière.

Côté consommation, les Coréens du Sud ont bu 377 tasses de café en moyenne l'année dernière, selon une étude gouvernementale rendue publique hier. Ainsi, depuis 2012, la consommation moyenne annuelle, pour les personnes âgées de plus de 20 ans, a progressé de 7% depuis 2012. A fin 2016, le marché du café est estimée à US$ 5,68 milliards, en hausse de 30,6% par rapport à 2014. Les magasins franchisés ont représenté 62,5% de ce total contre 53,8% en 2014, ce qui souligne la part croissante des franchises dont Starbucks ou encore Paul Bassett Korea.

Les exportations de café de Corée du Sud, en poudre dans des sticks ou liquide dans de petites emballages, sont très dynamiques, doublant en valeur entre 2007 et 2016, passant de $ 91,9 millions à $ 180,21 millions l'année dernière. La Russie représente 25,4% de ce marché, suivi par la Chine avec 17,3% et la Grèce avec 11,4%.

Côté entreprise, l'italien Lavazza a annoncé hier avoir acheté 80% du canadien spécialisé dans le bio, Kicking Horse Coffee, une transaction annoncée de l'ordre de US$ 160 millions. Ceci s'inscrit dans sa stratégie de déploiement sur l'Amérique du nord, le groupe familial recherchant actuellement des acquisitions afin de porter son chiffre d'affaires à € 2,2 milliards d'ici 4 ans. L'année dernière, les ventes de Lavazza ont grimpé de 29%, à € 1,9 milliard grâce à son acquisition de la marque française Carte Noire et du danois Merrild.

CAOUTCHOUC

Après avoir progressé de 4 ,8% la semaine dernière – et de 11% pour le contrat de mai qui expire le 25 mai clôturant vendredi à 309,5 yens le kilo – les cours du caoutchouc ont atteint un plus haut de six semaines mardi mais ont effacé leurs gains mercredi suite à la forte chute des cours à Shanghai consécutive à la dégradation de la note de crédit de la dette souveraine de la Chine par l’agence de notation Moody’s, pour la première fois depuis 1989. Le contrat pour une livraison octobre reculé de 4,4 yens pour clôturer à 228,7 yens ($2,04) le kilo. Sur le Shanghai Futures Exchange, le contrat livraison septembre a chuté de 380 yuans pour terminer à 13 700 yuans ($1 989).

En Côte d’Ivoire, le prix moyen du caoutchouc a progressé de 55% de janvier à mai 2017 à FCFA 425,20 le kilo (cf. nos informations). 

En Inde, la production de caoutchouc naturel progresse et pourrait atteindre 800 000 tonnes en 2017/18 et un million de tonne l’année suivante, selon le président du Rubber Board A Ajith Kumar. En 2016/17, la production a atteint 690 000 tonnes. Sur le mois d’avril, la production s’est élevée à 48 000 tonnes, en hausse de 23% par rapport à avril 2016. Les importations indiennes de caoutchouc naturel en avril ont d’ailleurs diminué de 31,5% par rapport à l'an dernier, pour s'établir à 23 665 tonnes.

Le Rubber Board mène une politique pour accroître la production et la productivité du caoutchouc. Plusieurs activités au niveau régional et sur le terrain sont entreprises en coopération avec les Sociétés de production de caoutchouc (RPSs) afin d'accroître la productivité des plantations. Cette année des intrants subventionnés ont été répartis via les RPSs. Des matériaux de protection contre la pluie ainsi que des pulvérisateurs ont été fournis également aux RPSs. A été aussi adopté le système d’entraide Self Help Group (SHG) pour amener les zones de production de caoutchouc inexploitées dans les zones de production en favorisant la culture par blocs ajoutant ainsi 10 000 hectares de nouvelles zones de culture cette année. Le Rubber Board met de plus en plus en production des zones inexploitées en regroupant les agriculteurs sous des 'Tappers Bank', chaque groupe étant composé de 10 saigneurs qui prennent également soin des producteurs individuels.

En Indonésie, la filière caoutchouc pour assurer son avenir doit accroître sa productivité et résoudre deux problèmes principaux, le vieillissement de ses plantations et la faiblesse de la demande mondiale avec son corolaire des prix bas (cf. nos informations).

COTON

Après avoir diminué mardi en raison des conditions météorologiques favorables de plantation aux Etats-Unis et une hausse anticipée des cas d’annulation des exportations en provenance de l’Inde et de la Chine, les cours se sont redressés mercredi avec un dollar plus faible pour clôturer à 73,08 cents la livre pour le contrat de décembre. «Les gens commencent à regarder de nouveau les ventes à l'exportation des États-Unis … Il y a un grand nombre de ventes non fixées et les prix augmentent, beaucoup couvrent leurs positions courtes », a déclaré Gabriel Crivorot, analyste à la Société Générale à New York. Précisant : «Les gens ont toujours une vision optimiste selon laquelle les exportations américaines continueront d'être solides au cours de cette année ».

Dans son rapport mensuel, Rabobank estime que la volatilité devrait rester de mise sur le contrat de juillet compte tenu du nombre de ventes non fixées tandis que pour la nouvelle récolte, la banque est baissière estimant que les prix devraient baisser jusqu’à $68 cents la livre d’ici 2018. A court terme, les prix devraient se situer dans une moyenne de $77 avant la clôture du contrat de juillet. Pour la nouvelle récolte, la banque estime que dans les principaux pays producteurs la météorologie n’est pas menaçante. Les Etats-Unis et l’Inde ont augmenté leur superficie ensemencée respectivement de 20% et 8% en 2017/18.

Au Togo, la production de coton a atteint 108 000 tonnes en 2016/17, en hausse de 32% par rapport à la campagne précédente (cf. nos informations).

Côté entreprises, la marque américaine de denim Wrangler a lancé un programme pilote pour améliorer la durabilité du coton aux Etats-Unis, où il achète 50% des ses besoins en coton. Le projet se focalisera sur la santé du sol.

HUILE DE PALME

Les cours de l’huile de palme ont commencé à baisser mardi, après trois séances de hausse, sous l’effet d’un ringgit plus fort et des perspectives d’une hausse de la production. La production de la Malaisie, deuxième producteur mondial, a progressé de 5,7% en avril par rapport à avril 2016 à 1,5 million de tonnes (Mt). Mercredi, les cours se sont creusés diminuant de 1,4% à 2 581 ringgits ($601,49) la tonne, au plus bas depuis le 5 mai en lien avec les autres huiles végétales du Chicago Board of Trade et du Dalian Commodity Exchange.

Rabobank maintient sa tendance baissière sur l’huile de palme en dépit de la hausse des cours en mai. Si l’amélioration de la demande a fourni un certain soutien aux prix à court terme, la probabilité d’avoir une demande plus importante est faible. D’autant plus que les autres huiles sont très concurrentielles. Ainsi si l’Inde a augmenté de 11% ses importations d’huile de palme en avril, la part d’huile de palme dans les importations totales d’huiles comestibles est passée de 62% à 57%. Autres facteurs baissiers, l’amélioration du niveau de production dans les mois à venir et la fixation par le gouvernement indonésien à un niveau inférieur l’approvisionnement en biodiesel.

La demande d'huile de palme de la Chine, deuxième importateur mondial, devrait chuter dans les prochains mois en raison d’une hausse des approvisionnements en huiles comestibles alternatives. C’est le cas pour l’huile de colza avec la vente des stocks nationaux et pour l’huile de soja avec la hausse des broyages. La faiblesse des prix des huiles locales devrait capter la demande d’huile de palme jusqu’au festival au mois d’octobre. Le différentiel de prix entre le soja local et l’huile de palme est le plus important depuis près de 10 ans. Cela a incité les acheteurs chinois au début du mois de mai à annuler trois cargaisons d'huile de palme pour juillet et août, selon un rapport du National Grain and Oils Information Centre en Chine. A court terme, le soja est aussi très abordable. Les importations mensuelles de soja en Chine ont atteint un record en avril de 8,02 Mt, soutenues par une forte demande de farine de soja. Les importations devraient encore progresser car la Chine achète généralement de gros volumes de soja de mai à août.

Dans l’Union européenne, les importations de soja en 2016/17 se sont élevées à 12,4 millions de tonnes au 23 mai, en baisse de 4% par rapport à la même période l’année dernière. Quant aux importations d’huile de palme, elles ont atteint 5,2 millions de tonnes (Mt), en baisse de 14%.

RIZ

Le marché du riz est haussier cette semaine. Le riz du Vietnam a atteint son plus haut niveau depuis près d'un an cette semaine, les prix en Thaïlande se sont appréciés avec une diminution de l’offre tandis que les prix du riz indien ont augmenté avec une hausse de la demande en provenance d'Afrique. Les attentes d’une plus forte demande des principaux pays importateurs, comme le Bangladesh et les Philippines, alimentent également la tendance à la hausse des prix du riz au Vietnam et en Thaïlande.

Au Vietnam, le Viet 5% s’est établi à $360 ​-$380 la tonne contre $365-$370 la semaine dernière, avec des offres d'exportation en augmentation du Bangladesh et des Philippines.

Le Vietnam vendra chaque année 1 Mt de riz au Bangladesh site à un protocole d'accord signé mardi par les deux pays, a déclaré le ministère du Commerce du Vietnam L’accord porte sur la période 2017-2022.

En Thaïlande, le Thaï 5% s’échangeait à $411- $412 contre $385-$411 la semaine dernière, soit son niveau le plus élevé en neuf mois. « Les prix se sont considérablement renforcés et l'offre est faible, alors que la demande reste constante », a déclaré un négociant à Bangkok.

La Thaïlande a vendu 500 000 tonnes de riz gâté pour un usage industriel d'une valeur de $44 millions, a déclaré mercredi le ministère du Commerce. Le montant vendu représentait la moitié du montant ouvert aux enchères le mois dernier. La Thaïlande a ouvert mercredi une nouvelle vente aux enchères pour céder 1,82 million de tonnes (Mt) de riz d'ici la fin du mois.

Deuxième exportateur mondial de riz après l'Inde, la Thaïlande détient encore environ des stocks d'environ 5 Mt de riz. Jusqu'à présent, il a vendu 12,74 Mt représentant 114 milliards de bahts ($3,31 milliards), a annoncé mercredi le ministère du Commerce.

Par ailleurs, la Thaïlande a exporté 4,5 Mt de riz depuis le début de l’année, soit 14,3% de plus que sur la même période l'année dernière, a ajouté le ministère. L’objectif est d’exporter 9,5 Mt de riz en 2017.

En Inde, le riz 5% de brisures a bondi de $7 la tonne pour s'établir à $398-$403 grâce à une légère amélioration de la demande des acheteurs africains et une hausse dans des prix locaux.

En Chine, le National Grain Trade Center a indiqué mercredi que la Chine a vendu 114 592 tonnes de riz de ses réserves aux enchères des réserves d'Etat mercredi. La vente représente 3,76% des 3,047 Mt. de riz disponibles pour des ventes aux enchères. Le riz a été vendu à un prix moyen de 2 916 yuans ($423,18).

SUCRE

Le sucre termine la période sous revue à la baisse après avoir atteint, lundi, un plus haut en quatre semaines. A New York, le sucre roux a clôturé hier soir, à 15,67 cents la livre et le blanc, à Londres, à $ 451,40 la tonne. Vendredi dernier, ils ont terminé respectivement à 16,38 cents et $ 464,60 la tonne.

Abondant dans la déprime, cette semaine, Goldman Sachs Global Investment Research a légèrement abaissé ses prévisions de prix pour la campagne à venir 2017/18, à 16,5 cents contre les 16,8 cents estimés précédemment. En cause, un approvisionnement plus important que prévu chez le premier consommateur mondial, l'Inde. Notons qu'hier, le gouvernement indien a annoncé relever de près de 11% le prix que les raffineurs doivent payer aux producteurs de canne durant la prochaine campagne qui démarrera en octobre, soit 255 roupies ou encore $ 3,93 aux 100 kg contre 230 roupies cette campagne.

Goldman Sachs maintient à 17,1 Mt ses prévisions de production dans l'Union européenne, mais avec une hausse attendue pour 2018/19, avec la fin du système de quota dans l'UE. En conséquence, l'organisme de recherche maintient ses prévisions de prix de 16,1 cents la livre en 2018/19, mais remontant à 17,4 cents sur le plus long terme.

Pour l'heure, la demande mondiale est plutôt terne car le sucre est devenu dans de nombreux pays l'ennemi n°1 de la santé. En outre, la météo s'améliore au Brésil, 1er producteur mondial de sucre, tandis que la faiblesse de sa monnaie, le real, l'incite à exporter du sucre car ce seul facteur monétaire rend particulièrement compétitif son sucre sur le marché international.

A tout ceci s'est ajoutée cette semaine la recommandation du Comité consultatif sucrier du Pakistan d'exporter 1,2 Mt de sucre en plus provenant de son excédent.

La Chine, quant à elle, sensible aux arguments de son industrie locale et après plusieurs mois d'enquête et d'études, a annoncé lundi une taxe supplémentaire de 45%, qui s'ajoutent aux 50% actuels sur les importations de sucre hors quota durant ces trois prochaines années. Ceci devrait affecter de plein fouet le Brésil et la Thaïlande (300 000 à 400 000 t de sucre exporté vers la Chine par an) car cela réduira la différence entre les prix mondiaux et les prix chinois, ces derniers étant à peu près le double du prix du marché à terme du sucre blanc à Londres. Ceci dit, ces taxes plus élevées pourraient accentuer la fraude aux frontières. Elles pourraient aussi conduire le gouvernement à mettre encore davantage sur son marché local de sucre provenant de ses stocks stratégiques.

La Chine produit 10,5 Mt de sucre de canne et de betterave par an, en importe officiellement 3 Mt et frauduleusement 2 Mt, selon Reuters. Si le prix du sucre roux tombe durablement un peu en dessous des 15 cents la livre, il devient plus intéressant pour la Chine d'en importer plutôt que d'en produire, souligne un trader chinois. Un fait qui ne prend pas en compte la dimension politique et sociale, le nombre de petits producteurs de canne et de betterave en Chine se comptant en millions, sans oublier des entreprises publiques sucrières comme Nanning Sugar industry ou encore Cofco Tunhe.

Sur les 3 Mt importées légalement, 1,94 Mt entrent en payant un droit de 15%, selon l'accord de la Chine dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; 1,9 Mt hors-quota sont taxées à 50%. Avec la nouvelle réglementation, annoncée lundi, ajoutant 45% de droits, le niveau de taxation passera à 95% sur le sucre hors-quota dès cette campagne, un taux qui sera baissé à 90% l'année prochaine et 85% dans deux ans.

 

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