Le “Zéro déforestation importée” de la France se traduit par une prime de FCFA 100/kg pour du cacao ivoirien

 Le “Zéro déforestation importée” de la France se traduit par une prime de FCFA 100/kg pour du cacao ivoirien
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En juillet dernier, le ministre français de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait annoncé vouloir mettre fin à la “déforestation importée”, c’est-à-dire l’importation des produits forestiers ou agricoles contribuant à la déforestation dans le monde et ce, dans le cadre du “Plan Climat” de la France pour le quinquennat.

Ceci s’est très concrètement traduit, mercredi, en Côte d’Ivoire, par une visite du projet REDD+ de la Mé à Diasson, dans le département d’Adzopé, par une forte délégation composée notamment de Xavier Sticker, ambassadeur de France délégué pour l’Environnement, de Bruno Leclerc, directeur de l’Agence française de développement (AFD) à Abidjan , en présence de Parfait Kouadio, conseiller technique du Ministre de la Salubrité, de l’environnement et du développement Durable et du colonel Kouamé Ernest Ahoulou, coordonnateur de la REDD+ Côte d’Ivoire.

Ce projet dont les activités ont démarré en décembre 2016, a pour finalité ultime de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation tout en améliorant les conditions de vie des populations riveraines des forêts concernées, souligne le ministère ivoirien. Ceci passe par l’accompagnement des producteurs dans la mise en place d’une agriculture “zéro déforestation”.

Concrètement, dans le village de Diasson, il s’agit d’aider les producteurs à développer des cultures associant l’hévéa et le cacao, et à produire du cacao certifié “agriculture biologique”. C’est surtout ce dernier aspect qui aurait retenu l’attention de la délégation française, le communiqué soulignant qu”au terme de la visite, il ressort des échanges que la certification du cacao en agriculture biologique permet d’optimiser des systèmes de production cacaoyers agroforestiers déjà existants et d’augmenter la valeur ajoutée du cacao par un prix d’achat élevé. En accompagnant le producteur dans la régéneration de sa parcelle et en apportant une plus-value, le projet contribue à maintenir le producteur sur la même parcelle et de ce fait freine la logique de déforestation dans la région.

A Diasson, un Plan de développement local du village est en cours d’élaboration dans le cadre du Projet REDD+ de la Mé et d’autres actions sont en cours comme le reboisement, la délimitation des territoires de village, la certification foncière et le développement d’une énergie domestique durable.

Le projet REDD+ de la Mé s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale REDD+, mise en œuvre par ETC Terra-Rongead et bénéficie de l’appui financier du C2D (Contrat de Désendettement et de Développement). A ce jour, il compte plusieurs réalisations à son actif, fait remarquer le ministère, dont une cartographie par télédétection de l’occupation des sols de la région de la Mé, l’accompagnement de quelque 400 planteurs , le reboisement de 58 ha, un dagnostic du secteur des bio-énergies.

Dans le secteur du cacao, il a été développé un cacao labellisé “Agriculture Biologique” à Biéby et Diasson avec la constitution de la coopérative des Producteurs de Cacao Biologique de la Mé (PCBM). Un acheteur européen a été identifié et il aurait été défini avec lui un système de “Paiement pour services environnementaux” ce qui se traduit par une prime de FCFA 100  le kilo de cacao produit en systèmes agroforestiers.

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