Le coton chinois du Xinjiang passe entre les mailles du filet

 Le coton chinois du Xinjiang passe entre les mailles du filet
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Cette semaine, plusieurs marques japonaises, dont les deux grandes entreprises Sanyo Shokai et TSI Holdings, ont affiché leur volonté de ne plus utiliser le coton de la région du Xinjiang en Chine en raison d’allégation de travail forcé des minorités en particulier les Ouighours.  D’autres géants de l’habillement, comme Nike, H&M, Adidas, etc., les avaient précédées il y a maintenant plus d’un an à la suite de l’interdiction des Etats-Unis des importations de coton mais aussi des fils de coton, de textiles et vêtements en provenance de la province du Xinjiang en Chine  (Lire : L’interdiction américaine du coton du Xinjiang en Chine infléchira-t-elle le marché du coton ?).

Le poids de la Chine, premier atelier du monde mais aussi premier producteur mondial de coton, dont plus de 80% vient de la région du Xinjiang, rend très difficile d’identifier l’origine du coton ou des fils de coton tant les chaînes d’approvisionnement sont complexes. Une difficulté pour ces grandes marques internationales qui souhaitent s’affranchir du coton chinois mais qui potentiellement se coupe aussi du marché chinois.

Dans un rapport  publié la semaine dernière – Laudering Cotton : How Xinjiang Cotton is Obscured in International Suplly Chain – Sheffield Hallam University montre comment le coton du Xinjiang est omniprésent dans les chaînes d’approvisionnement mondial.

Comment ? L’université britannique est partie des cinq principaux fabricants chinois de fils et de tissus qui ont des opérations ou des fournisseurs dans la région du Xinjiang – Jiangsu Lianfa Group, Luthai Textile, Huasfu Fashion, Texhong Textil et Weiqiao Textile – et ont suivi leurs exportations via les données douanières. Un des résultats est que 52% des exportations chinoises de coton brut, de fils et de tissus vont au Bangladesh, au Vietnam, aux Philippines, à Hong Kong, en Indonésie et au Cambodge. Les fabricants de ces pays servent donc d’intermédiaires dans la finition des vêtements à base de coton, masquant ainsi la provenance du coton.

Ainsi, le rapport a identifié 53 fabricants intermédiaires – d’Indonésie, du Sri Lanka, du Bangladesh, du Vietnam, d’Inde, du Pakistan, du Kenya, d’Éthiopie, de Chine et du Mexique – qui achètent des articles en coton non finis auprès de cinq principaux fabricants chinois, et 103 marques internationales qui sont fournies par ces intermédiaires et qui courent donc un risque élevé d’avoir du coton du Xinjiang dans leurs chaînes d’approvisionnement.

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