Chronique Énergies renouvelables & Agriculture au 26 mai 2021

 Chronique Énergies renouvelables & Agriculture au 26 mai 2021
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Avant de s’attarder indépendamment à l’actualité de chaque pays, une question des plus surprenante mérite d’être posée : Et si l’Afrique de l’Ouest devenait une des centrales électriques du monde ? Vous ne rêvez pas, cette information fait l’effet d’une bombe !

Les premiers résultats du projet du ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la recherche (BMBF) « Green Hydrogen Potential Atlas » démontrent un immense potentiel en hydrogène vert en Afrique de l’Ouest. Un potentiel dont l’Allemagne souhaite se saisir par le biais d’un partenariat avec les pays de la CEDEAO. L’Afrique de l’Ouest a le potentiel pour générer 165 000 térawatt-heures (TWh) d’hydrogène vert par an. C’est une capacité suffisante pour couvrir 300 fois les besoins énergétiques actuels de l’Allemagne ! Selon l’Atlas, 120 000 TWh pourraient être produite dès aujourd’hui pour moins de 2,5 € le kilogramme, contre un coût de 7 à 10 € en Allemagne (Ebene News).

Les premiers projets portés sur l’hydrogène vert devraient débuter cette année en Afrique, dès le mois de juin un atelier sur l’industrie en Allemagne et un sommet sur l’hydrogène vert se tiendront au Togo cette année. Les spécialistes en la matière seront formés sur place, en Afrique. Une chose est certaine, l’Afrique de l’Ouest a d’énormes opportunité pour mettre en œuvre un système énergétique durable. Voici la carte interactive de l’Atlas.

CÔTE D’IVOIRENIGER NIGERIASÉNÉGALTOGO

CÔTE D’IVOIRE

Face à la crise énergétique, les chercheurs sont appelés à trouver des solutions capables de promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire. L’occasion pour le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (Fonsti) de lancer un appel à projet : « Nous invitons tous les Ivoiriens pour [trouver] des solutions innovantes pour améliorer la fourniture d’électricité aux populations ivoiriennes », souligne Sangaré Yaya, secrétaire général du Fonsti. Ce dernier témoigne qu’il se tient prêt à aider et accompagner toute initiative qui mettra en valeur les énergies renouvelables -et l’énergie solaire plus particulièrement- en Côte d’Ivoire.

Notons que le FONSTI est destiné au financement de projets de recherche et d’innovation. Une de ses missions prioritaires est de mettre la science, la technologie et l’innovation au service du développement économique, social et culturel de la Côte d’Ivoire. Rappelons que la production énergétique du pays s’élève à 2 250 MW, le mixe énergétique est composé à 75 % par des centrales thermiques (gaz naturel et pétrole) et à 25 % par l’hydroélectricité.

Par ailleurs, une étude interne de Wärtsilä qui modélise les scénarii de développement du secteur énergétique ivoirien souligne que porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays à 16 % d’ici 2030 favorise dans le même temps une augmentation de la production d’énergie thermique (Financial Afrik). En effet, l’étude démontre que pour contrebalancer l’intermittence des énergies renouvelables, le pays devrait de doter 1 GW d’énergie thermique supplémentaire… A suivre.

NIGER

Avant toute chose, sachez que les travaux du pipeline Niger-Bénin ont officiellement démarré vendredi dernier ! Dans le même temps, le premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou s’est entretenu la semaine dernière avec le représentant résident de la Banque africaine de développement au Niger, Nouredine Kane Dia, un échange au cours duquel l’institution financière a réitéré son engagement de mettre en œuvre du programme de Renaissance acte 3. L’occasion de discuter de la poursuite des investissements de la Banque dans les secteurs de l’agriculture et surtout de l’énergie solaire (ANP).

Rappelons qu’en décembre dernier, la Banque africaine de développement a approuvé un projet d’assistance technique destiné à déployer l’utilisation de l’énergie solaire dans les pays du G5 Sahel d’une valeur de $ 5 millions. L’action de la BAD œuvre dans le cadre du projet « Desert to Power » qui a pour ambition de transformer le Sahel en un géant des énergies renouvelables, le programme vise la production de 10 GW d’électricité dans la région. Ambitieux.

NIGERIA

La vente d’appareils solaires se poursuit au Nigeria ! L’Agence d’électrification rurale du Nigeria (REA) a signé mercredi dernier des accords de subventions pour l’installation de 75 953 systèmes solaires domestiques pendant deux ans.

Parmi les accords, on compte 6 sociétés concernées : Solar Sisters Inc. & Affiliate (4 663 unités), Fenchurch Offgrid Energy Systems Limited (Solarpawa, 5 000 unités), Morton78 Limited (8 550 unités), Creeds Renewable Energy Ltd (3 600 unités), Beebeejump International Limited (52 500 unités) et Azuri Nigeria (1 640 unités). L’ensemble de ces systèmes s’ajouteront aux 200 000 déjà installées depuis le lancement du projet en 2019. Le Nigeria accélère le pas vers l’énergie solaire.

SÉNÉGAL

Tout aussi important que la production d’énergie, intéressons-nous à son stockage ! C’est le grand problème des énergies renouvelables… Ainsi, le producteur indépendant d’électricité Lekela Power a choisi la société norvégienne DNV pour réaliser une étude de son projet de stockage d’électricité du parc éolien (158,7 MW) de Taiba N’Diaye, située dans le département de Tivaouane à 70 km au nord-est de Dakar. DTN fournira son expertise en matière de gestion des risques et d’assurance et sera assisté financièrement par l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA).

DTN ne dispose que de quelques mois pour réaliser son étude de faisabilité dans la mesure où Lekela Power prévoit de démarrer la construction de son système de stockage d’électricité en 2022. Le système de stockage par batterie (BESS) est annoncé comme l’un des plus grand du genre en Afrique de l’Ouest, une fois le BESS chargé il sera en mesure de fournir 40 MW pendant plus de quatre heures.

Rappelons que le parc éolien a été mis en œuvre 2019, il s’agit du premier projet d’énergie éolienne à grande échelle du Sénégal.

TOGO

Le directeur général de la SFI, Makhtar Diop, a annoncé la semaine dernière deux investissements de grande ampleur au Togo. Il s’agit, d’une part, de la construction d’une centrale solaire et ,d’autre part, de l’installation de câble sous-marin pour améliorer l’accès à l’Internet dans le pays. Aucune précision sur la centrale n’a été dévoilée, nous devrions en savoir davantage prochainement.

Dans le même temps, le pays va démarrer un vaste chantier de distribution d’énergie électrique solaire et d’éclairage public de plusieurs zones rurales. Un chantier mis en œuvre en collaboration avec l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ). Un premier appel d’offre est donc lancé par le gouvernement jusqu’au 19 juillet 2021. Une première phase de réalisation devrait durer 12 mois et débute par les localités de Kamina et d’Afo-Sala.

Rappelons que depuis mars 2019, chaque ménage rural qui souhaite passer de l’éclairage classique (pétrole, bougie, lampes torches, etc.) à des systèmes de kits solaires bénéficient d’une subvention gouvernementale de $4 par mois (Bénin Web TV).

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