Les bénéfices d’Olam en hausse de 65% en 2017, notamment grâce à l’Afrique de l’Ouest

 Les bénéfices d’Olam en hausse de 65% en 2017, notamment grâce à l’Afrique de l’Ouest
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L’ascension est fulgurante. Le groupe singapourien Olam annonce ce matin une envolée de 159,3% de ses bénéfices après imposition et intérêts minoritaires (PATMI) sur le quatrième trimestre et de 65,3% sur l’ensemble de son exercice 2017, à € 357 millions. Ce résultat inclut les gains exceptionnels résultant du désinvestissement de 50% dans la raffinerie de sucre de Far East Agri (€ 74,5 millions) et de la vente de 2 100 ha de plantations de noix en Californie à Farmland Partners pour € 21 millions.

Son excédent brut d’exploitation (EBE/EBITDA) s’est amélioré de 10,4%, à € 816,4 millions, avec une croissance dans quasiment tous ses segments d’activité, notamment +32,1% à € 270 millions dans les noix, épices et ingrédients légumineux; +45,9% à € 121,3 millions pour les matières premières industrielles (notamment le coton), logistique et infrastructure ; +8,9% à € 221,1 millions pour les produits alimentaires,  et un retour dans le vert pour les services financiers liés aux matières premières dont le résultat est de € 3 millions contre une perte l’exercice dernier de € 984 000. En revanche, le segment confiserie et ingrédients pour boissons chute de 19,5% à € 201,5 millions.

Ses volumes de ventes, tous produits confondus, progressent de 56,3%.

Le groupe note une nette amélioration dans plusieurs de ses activités notamment rizicoles au Nigeria dont la restructuration a été achevée et qui a commencé à obtenir de meilleurs résultats dans la deuxième moitié de l’année.

Belles performances des noix de cajou, sésame et amandes

S’agissant de son meilleur performer, les noix, épices et ingrédients légumineux, ses volumes ont progressé de 7,8% en 2017, notamment dans les cajous, les amandes et le sésame, ainsi que les épices. Les revenus de ce segment ont augmenté de 12,8% en raison de volumes mais aussi de prix plus élevés des noix de cajou et d’amandes par rapport à 2016. L’EBE/EBITDA a fait un bond de 32,1% Toutefois, son capital investi a baissé de € 23,8 millions.

L’impact de la baisse des prix du cacao et café

Si les volumes en cacao et café traités par Olam en 2017 ont augmenté de 22,3%, la croissance de ses revenus n’a été que de 5,5% en raison de la baisse des cours mondiaux des deux matières premières. L’EBE/EBITDA a baissé de 19,5% en raison de la plus faible contribution du café et du cacao. Si l’activité au premier semestre a été bonne, le reste de l’année a été impacté par de moins bonnes récoltes de café dans la plupart des origines. Quant au cacao, les activités de transformation ont été bonnes tout au long de l’année, mais les activités dans la chaine d’approvisionnement et dans le trading ont subi des compressions de marges sur les neuf premiers mois de l’année, les marges ne se stabilisant qu’au quatrième trimestre. Le capital investi dans ces segments cacao et café a chuté de € 469 millions en 2017 notamment à cause d’une baisse du fond de roulement pour des raisons d’optimisation, et des cours mondiaux plus faibles.

Hausse des marges céréalières en Afrique de l’Ouest

Le segment produits alimentaires de base et transformés a bondi de 78,1% en volume, les revenus progressant de 59,8%. L’EBE/EBITDA a grimpé de 8,9%.

Ces très bons résultats sont essentiellement dus à la hausse des volumes et des marges dans les minoteries de blé  en Afrique de l’ouest et le démarrage des activités d’embouche au Nigeria. Toute l’activité riz au Nigeria a eu de bons résultats et les opérations agricoles sont devenues rentables.

Le capital investi a progressé de € 96 millions essentiellement dans la construction d’unités de  production d’aliments pour animaux et dans des couveuses au Nigeria, ainsi que le développement des capacités de meuneries au Ghana et Nigeria, sans oublier les investissements continus dans les plantations de palmier à huile et raffinage au Gabon.

La bonne performance du coton

Les volumes du département matières premières industrielles, logistique & infrastructures, ont augmenté de 12,5%, notamment du fait du coton, les revenus progressant de 39,2% grâce à des ventes plus élevées. L’EBE/EBITDA a bondi de 45,9% avec une contribution plus forte à ce résultat du coton et de la zone économique spéciale du Gabon (GSEZ) suite au démarrage du nouveaux port d’Owendo et la vente partielle des droits de concession portuaire au Gabon au 4ème trimestre. Ceci est venu compenser partiellement les résultats décevant des produits du bois impactés par de faibles demande et marges.

Le capital investi dans ce segment a baissé de € 71,3 millions mais le capital fixe a légèrement progressé avec des investissements en aval dans les plantations de caoutchouc au Gabon et dans les opérations d’égrenage en Côte d’Ivoire.

Le café, le cacao et le sucre pèsent

Le segment de la chaîne d’approvisionnement a enregistré une hausse de 73,7% de ses volumes avec des revenus qui ont augmenté de 44,9%, notamment grâce aux volumes plus importants en céréales, oléagineux, riz, produits laitiers, coton et cajou. En revanche, l’EBE/EBITDA a baissé de 10,4% suite à une contribution réduite de la chaîne d’approvisionnement du café. Le trading en cacao et sucre a aussi été décevant. Le capital investi dans ce segment a chuté de € 451,1 millions en raison des programmes d’optimisation du capital et des cours en baisse.

Les opérations au milieu et en aval de chaîne de valeur ont enregistré une hausse de 18,6% de leurs volumes, essentiellement du aux opérations dans l’arachide aux Etats-Unis et dans le cajou au Vietnam, mais la hausse des opérations de meunerie au Nigeria et au Ghana y a aussi contribué. Malgré tout, les revenus sont demeurés stables car les prix de la plupart des produits (cacao, tomates, sucre, etc.)  ont baissé.

Le capital investi a diminué de € 143,8 millions, notamment suite à des opérations d’optimisation sur le cacao.

Des investissements sélectifs

La stratégie d’Olam l’a conduit à s’impliquer davantage à plusieurs niveaux.

Tout d’abord, au niveau de la production agricole, Olam a investi à travers le monde (dans la pistache et les noix aux Etats-Unis, l’arachide en Argentine, le poivre au Vietnam et au Brésil, le cacao en Indonésie, dans l’élevage laitier en Russie et en Uruguay) mais aussi beaucoup en Afrique : dans le café en Tanzanie et en Zambie mais aussi au Laos et au Brésil, dans le riz au Nigeria, dans le palmier à huile et l’hévéa au Gabon et dans le bois en RD Congo.

Dans la transformation, Olam souligne avoir poursuivi ses initiatives dans la minoterie au Nigeria, Ghana, Sénégal et Cameroun, dans la transformation du cacao en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Nigeria mais aussi en Allemagne, aux Pays-bas et à Singapour, dans la transformation mécanisée de la noix de cajou en Côte d’Ivoire. Ailleurs, on peut noter, entre autres, une plus grand implication du groupe dans la production de café soluble au Vietnam et en Espagne.

Quant à l’aval, le groupe souligne son implication croissante dans la distribution de produits conditionnés en Afrique de l’Ouest avec, notamment, le succès remporté par ses 6 marques dont dans les biscuits, confiseries, boissons, nouilles instantanées, condiments, sauce de tomates, etc. surtout au Nigeria et au Ghana mais aussi ailleurs en Afrique de l’Ouest.

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