La BAD adopte sa stratégie pour révolutionner l’agriculture africaine

 La BAD adopte sa stratégie pour révolutionner l’agriculture africaine
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Transformer l’agriculture africaine pour en faire un secteur agro-industriel compétitif et concourant à l’inclusion, telle est l’ambition de la Banque africaine de développement (BAD) qui a adopté  la semaine dernière à Abidjan le document  « Nourrir l’Afrique : stratégie pour la transformation agricole de l’Afrique, 2016-2025 ». Une stratégie sur 10 ans qui vise à cibler 15 chaînes de valeur prioritaires et nécessitera des investissements de l’ordre de $315 à $400 milliards.

Cette stratégie vise à éradiquer la faim et la pauvreté rurale en Afrique dans les dix ans à venir. Pour ce faire, elle mise sur une transformation fondée sur un développement à grande échelle de l’agriculture en tant qu’activité commerciale à forte valeur ajoutée, stimulée par le secteur privé et soutenue par le secteur public, et qui recourt à des mécanismes de financement innovants, indique un communiqué de la BAD.

Atteindre de tels objectifs exige d’accroître la productivité, la valeur ajoutée et les investissements en infrastructures, de mettre en place un environnement favorable à l’industrie agroalimentaire, de catalyser les flux de capitaux et de préserver le caractère inclusif et durable de l’agriculture et sa capacité à fournir une alimentation de qualité, et ce, de manière coordonnée.

15 chaînes de valeur prioritaires

La stratégie de transformation définit 15 chaînes de valeur prioritaires pour des produits de base, en fonction de zones agro-écologiques précises, le but étant d’atteindre l’autosuffisance pour certains produits comme le riz, le blé, le poisson, l’huile de palme, l’horticulture et le manioc ; de gravir les échelons des chaines de valeur pour les produits principalement destinés à l’exportation comme le cacao, le café, le coton et les noix de cajou ; d’assurer la sécurité alimentaire au Sahel grâce au sorgho, au mil et à l’élevage ; et d’exploiter le potentiel de la savane guinéenne pour la production de maïs, de soja et de bétail.

La stratégie Nourrir l'Afrique  estime qu’il est possible d’inverser la situation d’un continent qui dépense chaque année $35,4 milliards pour ses importations de denrées alimentaires, alors qu’il héberge près de 65 % des terres arables sous-exploitées dans le monde.

Conduire ce programme de transformation au cours des 10 prochaines années exigerait de $ 315 à 400 milliards d’investissements, avec un retour sur investissement annuel de $85 milliards  dans l’hypothèse d’un financement intégral.

La Banque investira $24 milliards elle-même et mobilisera des financements supplémentaires au moyen de prises de participation (fonds propres et quasi-fonds propres) et d’instruments de crédit et de risque, afin de catalyser les investissements à grande échelle en provenance du secteur privé ainsi que les cofinancements des donateurs traditionnels et des nouveaux acteurs. 

 

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