L’industrie semencière mondiale plus à l’écoute des petits agriculteurs

 L’industrie semencière mondiale plus à l’écoute des petits agriculteurs
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La World Benchmarking Alliance (WBA) vient de lancer la troisième édition de l’Indice d’accès aux semences (Access to Seed Index)[1] qui  souligne que les entreprises mondiales et régionales de semences ont réalisé des progrès significatifs dans l’accès des petits agriculteurs aux semences par rapport à l’indice publié en 2016.

Les progrès se mesurent dans la fourniture de cultures résilientes au climat et de portefeuilles de semences plus diversifiés surtout pour les grandes cultures et les légumes. « Les entreprises répondent aux besoins des petits agriculteurs en proposant à la fois des variétés à pollinisation libre et hybrides pour de nombreuses cultures, ainsi que des semences pour un ensemble diversifié de cultures locales et traditionnelles » indique le WBA.

Des investissements notables ont été faits dans les services de vulgarisation auprès des petits agriculteurs. La pandémie de la Covid-19, si elle a engendré des difficultés en rendant les visites physiques difficiles, a permis le développement des TIC pour communiquer avec les petits exploitants dans les zones reculées.

Des défis demeurent

L’indice toutefois révèle que l’industrie semencière ne propose pas ou pas suffisamment des cultures à plus haute valeur nutritionnelle, en particulier les légumineuses, riches en protéines, pour lutter contre la malnutrition. Il est nécessaire aussi d’intégrer davantage les connaissances locales des petits agriculteurs dans les programmes de sélection et de garantir un prix équitable pour les semences de qualité.

En outre, les entreprises semencières ne concentrent encore leurs investissements dans les infrastructures, comme la sélection, la production de semences et le traitement des semences que dans quelques pays.  Les « hubs semenciers » les plus dominants se situent en Inde, en Thaïlande, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Nigeria, le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire attirent le plus d’entreprises pour investir dans des activités commerciales. Mais 8 pays sur les 22 de la région bénéficient de tels investissements ce qui montre, souligne l’indice, que l’industrie des semences dans la région en est encore à ses balbutiements. Ajoutant, « de plus, les investisseurs les plus importants sont les entreprises régionales ; seules quelques entreprises mondiales font état d’investissements dans la sélection, la production de semences et la transformation des semences ».

Le WBA estime aussi que de nombreuses entreprises doivent faire davantage pour sur l’abordabilité des cultures, l’autonomie des agriculteurs et l’encouragement de la participation locale.

Bayer en tête du classement régional 2021 de l’Afrique de l’Ouest et du Centre

Le classement régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre mesure les efforts de 32 entreprises leaders présentes dans les 22 pays de la région. « Les entreprises les plus performantes affichent de grandes ambitions et un accès clair aux stratégies semencières pour atteindre plus de petits agriculteurs et de bonnes performances dans les domaines de mesure de l’indice. En revanche, les entreprises qui ne divulguent pas d’informations sur leurs activités et leurs efforts se classent mal » souligne WBA.

Bayer figure en tête de l’indice, ce qui reflète une stratégie ambitieuse et un programme complet pour atteindre les petits exploitants de la région. En deuxième position l’East-West Seed de Thaïlande, qui présente de bonnes performances mais n’a pas réalisé d’investissement dans la production de semences. Le groupe français Novalliance occupe la troisième place, consolidant sa forte présence en Afrique de l’Ouest et du Centre, couvrant 20 pays et proposant des formations aux agriculteurs dans 13 d’entre eux.

 


[1] L’Access to Seeds Index comprend un total de 72 entreprises – 67 semencières et 5 coopératives – en Asie du Sud et du Sud-Est, en Afrique orientale et australe, et en Afrique occidentale et centrale et mesure et compare les efforts des principales sociétés semencières mondiales pour améliorer la productivité des petits agriculteurs dans les pays à faible revenu.

 

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