La FAO sonne l’alarme, les ressources mondiales en eau douce disponibles ont diminué de 20 % en 20 ans

 La FAO sonne l’alarme, les ressources mondiales en eau douce disponibles ont diminué de 20 % en 20 ans
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L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié hier l’édition 2020 de La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture qui offre un nouveau regard sur une question cruciale : la pénurie d’eau et  sa rareté dans le monde. De nos jours, plus de trois milliards de personnes vivent dans des régions agricoles où les pénuries d’eau sont (très) élevées. Dans le même temps, en l’espace de 20 ans, les ressources en eau douce disponibles se raréfiéess, tellement qu’elles ont diminué de 20 %, souligne le communiqué de l’agence spécialisée des Nations Unies.

« Environ 1,2 milliard de personnes – dont 44 % dans des zones rurales et le reste dans de petits centres urbains dispersés en zone rurale – vivent dans des régions où l’activité agricole est confrontée à de graves pénuries d’eau ou de graves situations de rareté de l’eau », peut-on lire.

Quelles sont les  régions les plus touchées par ces conditions extrêmes ? 40 % de ces personnes se trouvent en Asie de l’Est et du Sud-Est, un taux équivalent se situe en Asie du Sud, et 5 % des habitants d’Afrique subsaharienne. La FAO témoigne que 11 % des terres de culture pluviale dans le monde (128 millions d’hectares), 14 % des pâturages (656 millions d’hectares) subissent de fréquentes sécheresses. Parallèlement, 60 % des terres irriguées (171 millions d’hectares) sont soumises à un stress hydrique élevé.

Face à cette baisse en eau disponible et à l’augmentation de la population, le constat est édifiant. Le secteur agricole – plus grand consommateur d’eau absorbant 70 % des prélèvement d’eau dans le monde – devra relever le défi de produire davantage avec moins d’eau disponible. Le défi est d’autant plus grand que les gouvernants doivent composer avec les objectifs de développement durables (ODD) : « La FAO envoie un message fort : si nous tenons à respecter l’engagement qui a été pris de réaliser les ODD, alors nous devons nous attaquer vigoureusement et sans attendre aux pénuries d’eau et à la rareté de l’eau dans le secteur agricole », affirme M. QU Dongyu, Directeur général de la FAO, dans l’avant-propos du rapport.

Quelles mesures adopter ? Pour réaliser les engagements de l’ODD, il convient que les ressources en eau douce et en eau de pluie soient davantage exploitées dans le secteur agricole. En effet, parmi les mesures possibles, on note l’investissement dans les techniques de récupération et de conservation de l’eau, ainsi que la modernisation des systèmes d’irrigation. Le rapport témoigne que l’irrigation peut apporter de nombreux bienfaits aux populations défavorisées des zones rurales, mais sa diffusion doit être réalisée avec prudence. En effet, la FAO réfute la création de systèmes d’irrigation à grande échelle et considère les systèmes d’irrigation à petite échelle plus efficaces, surtout pour l’Afrique subsaharienne, une région où « les ressources en eau, eaux de surface et eaux souterraines, sont comparativement sous-exploitées et où 3 % seulement des terres cultivées sont équipées pour l’irrigation ». Cette technique à petite échelle serait davantage rentable, mais doit faire face à de nombreuses problématiques parmi lesquelles l’absence de droits fonciers et le faible accès aux financements.

En complément de ces pratiques, la FAO souligne qu’il convient d’opter pour de « bonnes pratiques agronomiques » qui consistent à adopter des plantes qui supportent la sécheresse par exemple.  Enfin, la FAO assure qu’il convient aux pouvoirs publics d’opter pour la tarification de l’eau, l’adoption de quotas et de droits d’usages, dans le but de délivrer un accès équitable à l’eau. La FAO souhaite que soit développé une comptabilité de l’eau, afin que l’eau soit considérée comme un bien économique « qui a une valeur et un prix ». Le rapport souligne que la gratuité de l’eau ne permet pas de prise de conscience des populations et que l’adoption de prix est un signal clair envoyé aux consommateurs afin que la ressource soit utilisée de manière avisée, qu’elle puisse être distribuée à tous, équitablement et durablement.

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