Les moyens dédiés à l’agriculture en Guinée sont insuffisants estime le Premier ministre

 Les moyens dédiés à l’agriculture en Guinée sont insuffisants estime le Premier ministre
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Passage obligé, le nouveau Premier ministre de Guinée, Ibrahima Kassory Fofana, a fait hier sa déclaration de politique générale auprès de l’Assemblée nationale. Le premier point mis en exergue a été le dialogue social. La réhabilitation de l’autorité de l’Etat, la promotion de la gouvernance et la lutte contre la corruption ont été un fil rouge de son discours. Il a souligné l’importance de la corruption en Guinée avec un volume de pots-de-vin avoisinant chaque année les 600 milliards de francs guinéens (€ 57 millions) selon le rapport de l’Agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC).  En outre, a-t-il ajouté « les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de 500 milliards de francs guinéens par an en paiements non officiels et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats ».

Le Premier ministre a regretté que l’agriculture ne parvienne pas à décoller avec une contribution stagnante de 19% au PIB en dépit des initiatives présidentielles. Une des raisons évoquées est la faiblesse des ressources budgétaires affectées au secteur, 6% du budget de l’Etat. L’ambition est de les porter à 10% avec l’objectif d’accroître la productivité agricole de 6% par an.

Les priorités affichées sont l’autosuffisance en riz, le développement des cultures vivrières, la dynamisation des productions de coton, café et anacarde. « Nous travaillerons sur la législation foncière, particulièrement le foncier rural pour faciliter l’accès à la propriété foncière rurale, réduire les risques d’investissement dans le secteur agricole et promouvoir les projets d’agro business » a indiqué le Premier ministre. Dans le domaine de la pêche, l’accent sera mis sur la pisciculture avec la création et l’aménagement d’étangs piscicoles dans quatre régions. Tandis que pour l’élevage, des abattoirs seront construits dans toutes les capitales régionales et l’insémination artificielle introduite notamment à Famoila.

Ibrahima Kassory Fofana estime qu’un « recentrage des objectifs de notre politique agricole sera nécessaire, en fixant, au moins dans un premier temps, un nombre limité d’objectifs, tels que l’organisation en filières suivant les spécificités des régions naturelles guinéennes, un investissement dans les infrastructures de stockage et de transport et la mobilisation du secteur privé, en particulier pour l’accès au crédit ». Cette étape franchie, le cap sera mis sur la transformation. Le Premier ministre a également indiqué qu’un mécanisme de garantie des créances agricoles sera mis en place au niveau de la Banque centrale pour favoriser la prise de risque par les banques commerciales dans le domaine de l’agriculture.

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