Qui sera le prochain directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao ?

 Qui sera le prochain directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao ?
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Alors que le cacao et, in fine, le chocolat deviennent de plus en plus des articles de consommation s'apparentant à la haute gastronomie, les pays industrialisés demeurant les principaux consommateurs mondiaux avec des marchés très matures même si les pays émergents mènent la croissance, l'institution mondiale de la filière pourrait être en train d'échapper aux pays du Nord, pouvait-on s'interroger hier à Londres, à l'occasion de la 2ème Conférence sur les Perspectives du marché du cacao organisée hier à Londres par l'Organisation internationale du cacao (ICCO).

Un seul candidat resterait en lice

L'Organisation internationale du cacao (ICCO) s'apprête, en effet, à déménager de Londres où elle a son siège depuis 43 ans, à Abidjan. La Côte d'Ivoire (n°1 des producteurs avec 40% de la production mondiale) fait tout ce qu'il faut pour faciliter la mutation et accueillir dans les meilleures conditions l'institution. La chose est acquise et reçoit la bénédiction des uns et des autres étant donné la coût élevé des loyers à Londres et la légitimité du pays d'accueil, et ce d'autant plus que la quasi-totalité des multinationales et entreprises impliquées dans le cacao est très largement présente en Afrique de l'Ouest, que ce soit en Côte d'Ivoire ou/et au Ghana.

En revanche, ce qui a largement alimenté les conversations de couloir à la Conférence sur les Perspectives du marché du cacao, hier à Londres, est le coup de Trafalgar intervenu la veille quant à la nomination du prochain directeur général de l'Organisation. En effet, il ne reste qu'un seul candidat en lice, le Camerounais Hope Sona Ebai, chief of Party de l'African Cocoa Initiative de la Fondation mondiale du cacao (WCF, de son sigle anglais). A l'origine, il y en avait trois : le belge Paul De Petter vice-président Cocoa Africa chez Barry Callebaut, Hope Sona Ebai et le français Laurent Pipitone, l'actuel n°2 de l'ICCO, directeur de la division Economique et statistiques de l'organisation, poste qu'occupait Jean-Marc Anga lorsqu'il a pris ses fonctions en octobre 2010.

Le collège des pays consommateurs membres de l'ICCO, soit essentiellement l'Europe puisque les Etats-Unis ne sont plus membres, ayant voulu avoir un candidat unique, Paul De Petter a donc retiré sa candidature pour laisser seul en lice Laurent Pipitone. Or, ce dernier, "pour des motivations personnelles", vient d'annoncer que, finalement, il retirait sa candidature.

Quid de Jean-Marc Anga ?

Logiquement, la date de dépôt de candidatures étant close, aucun autre candidat ne peut s'inscrire ; Paul De Petter ne peut donc pas revenir sur son retrait. La candidature de Hope Sona Ebai, fin connaisseur du cacao dans lequel il travaille depuis 30 ans, ne poserait pas de problème si ce n'est pour 3 points.

D'une part, les pays consommateurs -l'UE- estimeraient, selon certains, que l'ICCO étant maintenant basée dans un pays producteur, la direction devrait revenir aux pays consommateurs, oubliant que par le passé, les pays consommateurs ont déjà eu le siège (Londres) et la direction, notamment en la personne du prédécesseur de Jean-Marc Anga, le néerlandais Jan Vingerhoets.

Deuxièmement, certains parmi les pays producteurs se réjouissent de la perspective d'avoir à la direction l'un des leurs, mais d'autres s'inquiètent du désintérêt que les pays consommateurs peuvent, à terme, manifester à l'égard de l'ICCO en général. "Les pays consommateurs risquent de n'envoyer aux réunions que des responsables de 3ème ou 4ème ordre s'il faut aller à Abidjan et si, en plus, c'est un Africain qui dirige", souligne un responsable africain.

Troisième élément, la situation de l'Ivoirien Jean-Marc Anga, actuel directeur exécutif (voir nos informations). Les pays consommateurs ont voulu un nouveau directeur général alors que les pays producteurs l'auraient bien vu rester en poste. En effet, Jan Vingerhoets ayant démissionné pour "raisons personnelles" en octobre 2012, soit deux avant la fin de son mandat correspondant à l'entrée en vigueur du nouvel Accord international cacao, Jean-Marc Anga lui a succédé avec le titre de directeur général par interim, et ce jusqu'en octobre 2012.  Puis, à cette date, il a été reconduit. L'est-il toujours sous un statut d'intérimaire ou, par ce second mandat, est-il devenu directeur général à plein titre et alors son mandat courrait jusqu'à la fin de l'Accord international du cacao qui est de 10 ans ?

Pour Jean-Marc Anga, la question ne semblerait pas à l'ordre du jour : il serait sur le départ. Mais l'argumentaire a son poids dans le bras de fer qui oppose les pays consommateurs aux pays producteurs au sein de l'ICCO.

Les tractations vont bon train….

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