L’Afrique a perdu plus de 10 % de ses liaisons maritimes directes, selon la Cnuced

 L’Afrique a perdu plus de 10 % de ses liaisons maritimes directes, selon la Cnuced
Partager vers

Après s’être contracté de 3,8 % en 2020, le commerce maritime international a rebondi en 2021 avec un taux de croissance estimé à 3,2 % et un volume total de marchandises de 11 milliards de tonnes, selon l’Etude sur les transports maritimes 2022 publié aujourd’hui par la Cnuced. Cependant, la croissance du commerce maritime devraient être plus modérée en 2022, de l’ordre de 1,4 %, puis de 2,1 % par an en moyenne sur la période 2023-2027, contre une moyenne de 3,3 % sur les trente dernières années.

Tout comme le volume du commerce maritime, le nombre d’escales est reparti à la hausse en 2021 dans un contexte d’engorgement sans précédent des ports, surtout aux États-Unis, en Europe et en Chine, lit-on dans le rapport. En conséquence, le volume de marchandises à charger et à décharger à chaque escale a augmenté, de même que la durée de manutention au niveau des terminaux, ce qui a exercé une forte pression sur les grands ports.

Les difficultés liées à la congestion des ports étaient initialement concentrées dans trois régions : la Chine, l’Europe septentrionale et la côte ouest des États-Unis. Toutefois, à mesure que les sociétés de transport maritime ont redéployé leurs navires sur les liaisons américaines et chinoises, plus fréquentées et plus rentables, d’autres régions ont été touchées plus durement encore. L’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes, par exemple, ont perdu plus de 10 % de leurs liaisons maritimes directes. De nombreux pays en développement ont dû faire face à des problèmes d’arrivée tardive de navires et à une pénurie de conteneurs.

Les taux de fret spot des marchandises conteneurisées ont explosé pour la plupart des itinéraires, y compris pour les liaisons à destination des régions en développement. Ainsi, entre décembre 2020 et décembre 2021, le taux par équivalent vingt pieds (EVP) est passé de $ 2 521 à $ 6 450 pour l’itinéraire Shanghai-Afrique du Sud (Durban) et de $ 2 521 à $  7 452 dollars pour l’itinéraire Shanghai-Afrique de l’Ouest (Lagos). Les taux de fret des marchandises conteneurisées étaient encore élevés et volatils début 2022, mais ont commencé à baisser au deuxième trimestre de l’année.

Côté entreprises, le rapport de la Cnuced souligne qu’ « en réponse notamment à des situations de surcapacité, le secteur du transport maritime par conteneurs a été consolidé horizontalement au fil du temps par un jeu de fusions-acquisitions, dans le cadre desquelles des entreprises extérieures au secteur ont également été absorbées. Les transporteurs ont aussi poursuivi des stratégies d’intégration verticale en investissant dans des activités d’exploitation de terminaux et dans d’autres services logistiques. De plus, ils travaillent ensemble au sein de consortiums et d’alliances. Ainsi, entre 1996 et 2022, la part des 20 premiers transporteurs dans la capacité de charge totale des porte-conteneurs est passée de 48 à 91 % et, au cours des cinq dernières années, les quatre premiers transporteurs ont augmenté leurs parts de marché à tel point qu’ils contrôlent aujourd’hui plus de la moitié de cette capacité de charge. »

Autres Articles

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *